12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 21:11

Les terres calcinées de Pallas 21

    L'archéologue Pierre-Epaminondas Boncam
a reçu aujourd'hui quelque chose qu'il croyait ne jamais revoir. Le vice-gouverneur d'Oulan-Bator vient de lui faire parvenir trois containers, estampillé "PEB-Pallas 21".  Le Professeur avait perdu tous ses documents suite aux évènements terribles qui mirent fin à sa première expédition sur Pallas 21. Heureusement, lors de son violent atterissage dans le canyon de Yollin Am, plusieurs containers ont été projetés à des kilomètres à la ronde. Des nomades viennent de les récupérer dans le désert de Gobi. Grâce aux documents retrouvés, nous pouvons maintenant avoir une connaissance plus précise de ce monde nouveau.

PEB: - Cette petite planète calcinée a jadis abrité une puissante civilisation qu'un cataclysme a détruit. Il n'y reste aujourd'hui que des terres à demi stériles balayées de tempêtes. On distingue les Terres Noires à l'ouest, les Terres Ocres à l'est, les Terres rouges au nord.

1- Les Terres Noires de l'Ouest:

Terres noires à demi-stériles sur Pallas 21


PEB: Cette partie ouest de la planète est un désert aride. Il y pleut environ tous les dix ans. Violemment. Quand les torrents s’assèchent, quelques fleurs éclosent; elles ne durent qu’un seul jour. La terre noire est ravinée sur plusieurs mètres de profondeur.


schiste-_30_-2.jpgles terres noires de Pallas 21

   C’est ainsi que nous avons découvert une sépulture royale. Les mouvements du sol et les pluies torrentielles l’avaient fait remonter à la surface. Un sarcophage de pierre noire sculptée affleurait la terre. Nous l’avons facilement dégagé de sa gangue. Il était presque intact. Un peu plus loin, au bas de la colline, d’autres sarcophages moins ornementés s’empilaient les uns sur les autres. Certains étaient encore scellés, d’autres s’étaient ouverts en glissant. Les ossements, effrités depuis longtemps, n'étaient plus que poussière. Nous nous promenions au milieu d'un cimetière dévasté non par les pilleurs de tombe mais par les éléments. Ce chaos m’a fait penser à Termessos, un petit village d'Anatolie centrale.



Termessos-2.jpg Nécropole de Termessos en Pamphilie. Sarcophages ouverts

 
   Au IVè ou Vè siècle, un tremblement de terre détruisit en partie Termessos, une ville de l'empire romain. Les sarcophages de la nécropole glissèrent du haut de la colline et s'ouvrirent. D'autres restèrent empilés en tas naturels ou furent rangés à côté pour dégager le champ des paysans. Aujourd'hui encore, ils labourent en contournant les énormes pierres, trop lourdes pour être facilement déplacées.

    A Termessos j'éprouvai une paisible nostalgie devant cette cité disparue. Sur Pallas 21, au contraire, toute vie avait disparu. Il n'y avait pas de place pour une rêverie romantique sur la mort des civilisations tant l'endroit était sinistre. Rien qu'une terre noire et stérile, un froid glacial, un vent hurlant suivi d'un silence absolu quand le vent s’arrête brusquement pour une ou deux minutes.

    A cinq kilomètres des sépultures nous avons découvert la cité de Tilmiksa-ah au centre des plaines de l'Ouest. Il ne restait qu'un tumulus et des pierres éparses. Il faudrait beaucoup de temps pour dégager la cité de sa gangue de terre. Nous avons creusé et découvert à plusieurs mètres de profondeur la partie centrale d'un triptyque et des coupelles rituelles. Je les ai datées du XXXII siècle. Je sais qu'il y a une grande controverse sur cette datation étonnante mais je la maintiens.





Catherine-Alice Palagret
archéologie du futur
septembre 2006

Mots clés: exoplanète, exo-tellurique, exploration spatiale, découverte, archéologue, Pallas 21, Pierre-Epaminondas Boncam, Termessos


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