3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 20:58

Un regard non occidental sur le monde


    Photoquai est une biennale organisée par le musée du quai Branly. Elle nous permet de découvrir, tout au long de la Seine, des photographes étrangers venus du monde entier. Ils sont peu ou pas connus en Europe. Pour une fois il s'agit d'un regard intérieur, l'indien photographie l'Inde, le Sud-Africain photographie Johannesburg. Ici pas de folklore, pas de regard extérieur de photographes occidentaux en voyage dans des pays "pittoresques".



Photo de Mohammad Haj Kab, Syrie, sur la passerelle Debilly
 
 
   L'exposition « Le monde regarde le monde » est en plein air et gratuite. Affrontant le froid et la pluie de l'automne, les visiteurs circulent entre les cimaises du quai Branly, face au musée des Arts Premiers. Les cimaises sont organisées en trois thèmes: "confrontation" (des comportements humains), "métamorphose" (de la nature) et "fictions" (petites histoires intimes).

    La passerelle Debilly enjambe la Seine, reliant le musée du quai Branly au musée d'art moderne de la ville de Paris. Au-dessus du fleuve, les curieux se penchent sur des coffres, inspirés de ceux des bouquinistes, pour découvrir soixante-dix photographes non occidentaux.

    Mohammad Haj Kab, photographe et calligraphe, expose ici une série de paysages syriens, « Grand angle » (2005). Son goût de l'idéal et du beau le conduit à rechercher dans la représentation de la nature une pureté virginale, très esthétique. Ici ses paysages se confrontent à la lumière du ciel parisien.

    On remarque les paysages oniriques de Leonod Tishkov & Boris Bendikov (Russie) face aux couleurs douces de Tjina Iktonen (Canada Arctique), les portraits indiens de Dileep Prakash, les vues de nuit de Chang He (Chine), les photos de Luis Braga (Brésil), les portraits en noir et blanc de TJ Lemon.


Photoquai-paysage-Itkonen.jpgvisiteur tournant le dos à un village arctique de Tiina Itkonen


    Tiina Itkonen: " Lors de mon premier voyage au Groenland, on m'a dit que j'y reviendrais certainement. Selon une légende groenlandaise, un être humain peut se transformer en qivigtoq, se mettre alors à courir sur la lande, y vivre et finalement y mourir. Mon envie de retourner au Groenland n'est pas de l'ordre de la raison. Lors de mon troisième voyage, j'ai essayé de me débarasser de cette folie et de la laisser errer dans ces paysages nordiques, tel un qivigtoq. Je n'ai pas réussi."



PhotoquaiTischko--Itkonen.jpgPhotos de Leonod Tishkov & Boris Bendikov et Tiina Itkonen (Canada Arctique)

 

 

    Leonod Tishkov, né en 1953 en Oural, utilise un langage artistique surréaliste où se mêlent souvenirs, romantisme du folklore russe et mythologie teintés de référence au « conceptualisme moscovite » des années 1980.

La série « Lune privée », réalisée de concert avec le photographe Boris Bendikov en 2003-2005, nous ramène à cette époque (naïve) où les artistes russes transformaient la réalité en un monde merveilleux. Ce poème visuel raconte l'histoire d'un homme qui a rencontré la lune, pour ne plus jamais la quitter.




   Photoquai-Chang-He--Chine---1-.jpgShanghai 2005 - Chang He (Chine)

    Dans les sous-bois qui environnent les tours de Shanghai, dans les villes situées dans les montagnes les plus reculées de la Chine, le long des routes qui relient les grandes villes aux villages satellites, des lumières rouges invitent les visiteurs nocturnes à entrer dans des « salons de coiffure ». Ces « salons de coiffure » font surtout commerce des corps, et sont la forme la plus rudimentaire des bordels chinois. Reportage de Chang He.



  Photoquai-Luis-Braga--Br--sil--1-.jpgLuis Braga (Brésil)
                      
 
   Luis Braga s'inscrit dans la tradition du reportage sociologique. Natif de Bélem, il s'intéresse à la vie des populations d'Amazonie. Mélangeant lumière naturelle et lumière artificielle, ses photographies en couleurs créent un univers poétique.


    La plus surprenante série est l'oeuvre d'une femme iranienne Mehranesh Atashi. Jusqu'à récemment aucune femme n'avait pu obtenir l'autorisation de photographier les zourkhaneh, ces gymnases traditionnels de l’Iran, oû se mêlent mysticisme, coutumes, religion et culte de la force virile. Un lieu où les femmes n'ont pas leur place. Se photographiant dans des miroirs, Mehranesh Atashiet crée d'étranges images: on l'aperçoit au milieu d'hommes au torse nu posant complaisamment devant une femme portant un foulard sur la tête. Ces  autoportraits témoignent des contradictions de  la société iranienne d'aujourd'hui.



Photoquai-Atashi--1-.jpgGymnase iranien. Photo de Mehranesh Atashi

 

 

 

     Jean-Lou Pivin, directeur artistique de Photoquai, explique sa démarche.

" L'idée de départ était de montrer le rôle de la photographie dans l'appréhension des autres. Et comme personne ne peut prétendre avoir "le" regard mondial, nous avons procédé de la sorte: un commissaire chinois montre des artistes chinois, un brésilien des brésiliens et ainsi de suite. Il n'y a pas que des photographes voyageurs comme le suppose souvent l'occident." 1

  

 

 

Photoquai, exposition en plein air quai Branly et passerelle Debilly à Paris.

Gratuit
Du 30.10.07 au 25.11.07


                

Liens sur ce blog:

Ici photos en meilleure définition.






Photoquai 2009: Myrto Papadopoulos et Meng Jin

 

Photoquai 2011, Jim Allen Abel, Hassan Hajjaj, Jamal Penjweny, visages dissimulés

 

Photoquai sur les quais du métro l'Assemblée Nationale, photos du monde

 

 

 


Palagret
photographie
décembre 2007


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Source: Dossier de presse Photoquai 2007


Liste des photographes exposés en novembre 2007, quai Branly et passerelle Debilly:

— Mark Adams(Nouvelle-Zélande)
— Abe (Madagascar)
— K.C. Adams (Canada)
— Shokoufeh Alidousti (Iran)
— Jenny Altschuler (Afrique du Sud)
— Mehraneh Atashi (Iran)
— Jaime Avila (Colombie)
— Aziz Ayash (Arabie Saoudite)
— Sammy Baloji (République Démocratique du Congo)
— Vita Bouïvid (Russie)
— Luiz Braga (Brésil)
— Iatã Cannabrava (Brésil)
— Yan Changjiang (Chine)
— Luo Dan (Chine)
— Aiham Dib (Syrie)
— Gulda El Magambo (République Démocratique du Congo)
— Rana El-Nemr (Egypte)
— Gilles Elie-dit-Cosaque (Martinique)
— Arash Fayez (Iran)
— Cia de Foto (Brésil)
— FotoKids (Guatemala)
— Wang Gang (Chine)
— Lee Gap-Chul (Corée)
— Gauri Gill (Inde)
— Lucia Guanaes (Brésil)
— Pepe Guzman (Chili)
— Mohamad Haj Kab (Syrie)
— Farida Hamak (Jordanie)
— Zeng Han & Yang Changhong (Chine)
— Chang He (Chine)
— Peyman Houshmandzadeh (Iran)
— Tiina Itkonen (Amérique du Nord)
— Anita Khemka (Inde)
— T.J. Lemon (Afrique du Sud)
— Sergei Leontiev (Russie)
— Erica Lord (Canada)
— Marcos Lopez (Argentine)
— Ulrich-Rodney Mahoungou (Congo-Brazzaville)
— Anay Mann (Inde)
— Jean-François Manicom (Guadeloupe)
— Farshid Mesghali (Iran)
— Guadalupe Miles (Argentine)
— Gerardo Montiel Klint (Mexique)
— Luis Molina Pantin (Venezuela)
— François Ndolo (Congo-Brazzaville)
— Wang Ningde (Chine)
— Sahan Nuhoglu (Turquie)
— Sherman Ong (Singapour)
— Chryssa Panoussiadou (Grèce)
— Fiona Pardington (Nouvelle-Zélande)
— Armin Pflanz (Afrique du Sud)
— Dileep Prakash (Inde)
— Wu Qi (Chine)
— Numo Rama (Brésil)
— Soavina Ramaroson (Madagascar)
— Mak Remissa (Cambodge)
— Monica Ruzansky (Mexique)
— Watanabe Satoru (Japon)
— Javier Silva (Pérou)
— Manit Sriwanichpoom (Thaïlande)
— Gerardo Suter (Mexique)
— Serguei Tchilikov (Russie)
— Leonod Tishkov & Boris Bendikov (Russie)
— Joao Wainer (Brésil)
— Pan Wei (Chine)
— Xu Pei Wu (Chine)



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