20 novembre 2008
4
20
/11
/novembre
/2008
00:55
C'est bientôt l'hiver et les statues de pierre et les vases du parc de Versailles se couvrent de disgracieuses housses qui les protégeront du froid et de la pluie. L'eau pourrait s'infiltrer dans les porosités de la pierre, elle gèlerait et fissurerait les sculptures.

Sur les deux cents statues du parc, les plus anciennes datant de Louis XIV, beaucoup sont abîmées, rongées, le nez cassé ou le bras sectionné. Plus de trois siècles d'intempéries et la grande tempête de 1999 ont causé beaucoup de dégâts aussi trouve-t-on des originaux et des copies.

Soigneusement ficelées pour résister au vent les bâches, allant du vert sombre au beige, sont une déception pour les touristes. Certains, sortant de l'exposition Jeff Koons, voient dans ces grossiers emballages une oeuvre contemporaine et cherchent le nom de l'auteur, un disciple de Christo peut-être.

Sous les plis du tissu on devine une figure allongée, peut-être s'agit-il d'Ariane endormie. Plus loin une plaque nous apprend que "Numa Pompilius confiant la garde du feu sacré aux vestales", oeuvre de Claude Bertin, est dissimulée sous la bâche. Le long des allées aux courbes harmonieuses se cachent Flore, Apollon, Mercure ou Antinoüs, Cérès ou Diane. Toutes ces divinités mythologiques qui ornent le parc de Versailles ne sont pas uniquement décoratives, elles servaient à glorifier le Roi-Soleil qui se faisait souvent représenter en Apollon.

sculpture de marbre protégée par une bâche à Versailles
Comme les statues, les vases ornementaux sont emmitouflés. Toutes ces sculptures soustraites au regard créent une atmosphère mélancolique. Le soleil lui aussi est caché; la pluie fine creuse des mares dans les allées sablées mais rien ne décourage les visiteurs obstinés.

Les visiteurs peuvent toujours admirer les nymphes et les amours du parterre d'eau. En effet, les statues en bronze ne craignent pas le gel et n'ont pas besoin de protection hivernale.

Liens:
Catherine-Alice Palagret
novembre 2008