12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 21:03

   Dès les premières minutes de leur vie, les bébés sont très différents les uns des autres et surtout très laids, comme en témoignent les cinquante portraits de nouveaux-nés affichés sur les vitrines désormais inutiles de la Samaritaine.

Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, à la Samaritaine, Paris

    Rue de Rivoli, rue de la Monnaie et quai du Louvre, les images du photographe Thierry Bouët traite un sujet peu habituel. Les nouveaux-nés âgés de quelques minutes sont rarement photographiés, sinon par des proches, dans une lumière tamisée pour ne pas les déranger. Les clichés familiaux n'ont pas cette qualité et cette précision froide.



Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, à la Samaritaine, rue de Rivoli à Paris

    Ici la lumière est chirurgicale, l'approche scientifique, entomologique. Les nouveaux-nés sont tous cadrés de la même façon, de face, très serrés, comme pour des photos d'identité criminelle. Les bébés avec leurs traits déformés, leurs yeux aveugles mi-clos, leurs grimaces et leur gestes incertains sont monstrueux et émouvants.

Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, Samaritaine, rue de la Monnaie à Paris

   A peine âgés de quelques minutes, ils sont photographiés directement dans la salle d'accouchement, dans le service du Professeur Frydman, père du premier bébé-éprouvette français. Inconscients d'être
un sujet d'étude,  trop occupés à survivre, les petits humains frippés sont livrés au regard du photographe, et au nôtre. On trouve tout à la Samaritaine!


Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, Samaritaine à Paris

    Alors que la rue de Rivoli est envahie par une foule frénétique en ce premier samedi de soldes, les abords de la Samaritaine sont  très calmes. Le flot des passants ne passe plus par ici depuis la fermeture du magasin, il y a trois ans. Fermé pour sécurité, vétusté du bâtiment oblige, mais surtout pour cause de rentabilité insuffisante.

Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, Samaritaine, rue de la Monnaie à Paris
 
   Face à la Seine, les magasins de la Samaritaine occupent un emplacement de choix. Le Grand Magasin fut fondé par Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jay en 1869. En 1933, l'architecte Henri Sauvage dessina un  magasin de dix étages ornés de décoration art nouveau. Ce magasin est classé monument historique, au moins il ne sera pas rasé.

Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, Samaritaine, rue de Rivoli à Paris

    Les procès avec les syndicats et les divergences entre les actionnaires LVMH et  la Fondation Cognacq-Jay (40,6% du capital) rendent l'avenir du magasin mythique incertain.
En octobre 2008, LVMH a présenté le projet d'un "centre d'affaires et de commerces" prévu pour 2013.


Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, Samaritaine, quai du Louvre à Paris

   En attendant la rénovation, l'exposition de photographies de Thierry Bouët apportent un peu de vie sur les façades du magasin désert, rythmées de rideaux de fer tirés sur des vitrines vides.


Première heure, exposition de photos de nouveaux-nés
Thierry Bouet, à la Samaritaine à Paris


"Première heure"
exposition photographique de 50 portraits
par Thierry Bouët
21 novembre 2008 - 20 janvier 2009
sur les vitrines de La Samaritaine
Quai du Louvre, rue de la monnaie et rue de Rivoli
Paris 1er

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