22 mars 2009
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Dans les photos mises en scène de David LaChapelle, le Christ, tout droit sorti d'un chromo saint-sulpicien, est entouré de membres de gang, brebis égarées de Los Angeles. La multiplication des pains a lieu devant un fast-food, Marie-Madeleine, jeune femme blonde en sous-vêtements, lave les pieds du Christ dans une cuisine.
Annointment, Meditation 2003, David LaChapelle
Le Christ nimbé de lumière s'interpose entre une prostituée et des policiers. La série Méditation de David LaChapelle illustre des scènes de l'évangile que chacun peut reconnaître.
Meditation, exposition de David LaChapelle
Le photographe emprunte à la peinture religieuse classique ses thèmes, ses codes, ses compositions et ses stéréotypes. Il reproduit les attitudes démonstratives et les visages figés d'un autre temps dans un nouveau média, la photographie mise en scène (staged photography).
Intervention, David LaChapelle
Les personnages sont situés dans des décors modernes d'une grande banalité, ils portent des vêtements à la mode qui contrastent avec la robe bleue et blanche traditionnelle du Christ. Il est vrai que les miracles relatés dans le Nouveau Testament sont supposés avoir lieu dans un monde contemporain. Si Jésus revenait, les pécheurs qu'il vient sauver ne seraient-ils pas habillés à la mode d'aujourd'hui? David LaChapelle joue avec les stéréotypes, gardant la représentation traditionnelle du Christ, ce qui crée un décalage comique entre la modernité d'aujourd'hui et le temps anciens. Certains y verront la modernité de l'Evangile, d'autre une approche peu respectueuse de la religion.
Sermon, David LaChapelle
Délaissant l'univers branché des stars, David LaChapelle traite des sujets religieux avec une feinte naïveté. Il s'agirait de la dénonciation de la société de consommation et de ses fausses valeurs.
Le Nouveau testament est réactualisé dans une Amérique multi-raciale frappée par l'avidité et la destruction. Les maisons sont dévastées (avant même l'ouragan Katrina), un énorme hamburger étouffe une femmme dont on ne voit que les élégantes jambes et une canette de Coca-Cola géante écrase une voiture. Le Caesar Palace sombre dans les eaux du Déluge où surnage un caddy de super-marché. S'inspirant du style de Michel-Ange en y ajoutant des éléments de la culture pop, David LaChapelle fait la chronique d'un désastre annoncé. Un désastre grotesque et dérisoire.
S'éloignant du porno-chic qui a fait sa réputation, le photographe glorifie toujours les corps d'hommes à demi-nus (le déluge) et les femmes vêtues à la dernière mode. La mise en scène complaisante, même ironique, de cet univers décadent fait qu'il est difficile de prendre au sérieux les intentions moralisatrices de David LaChapelle. Les visiteurs s'amusent de ces chromos burlesques sans être vraiment choqués.
Le Nouveau testament est réactualisé dans une Amérique multi-raciale frappée par l'avidité et la destruction. Les maisons sont dévastées (avant même l'ouragan Katrina), un énorme hamburger étouffe une femmme dont on ne voit que les élégantes jambes et une canette de Coca-Cola géante écrase une voiture. Le Caesar Palace sombre dans les eaux du Déluge où surnage un caddy de super-marché. S'inspirant du style de Michel-Ange en y ajoutant des éléments de la culture pop, David LaChapelle fait la chronique d'un désastre annoncé. Un désastre grotesque et dérisoire.
S'éloignant du porno-chic qui a fait sa réputation, le photographe glorifie toujours les corps d'hommes à demi-nus (le déluge) et les femmes vêtues à la dernière mode. La mise en scène complaisante, même ironique, de cet univers décadent fait qu'il est difficile de prendre au sérieux les intentions moralisatrices de David LaChapelle. Les visiteurs s'amusent de ces chromos burlesques sans être vraiment choqués.
Le déluge, David LaChapelle
L'Hôtel de la Monnaie présente une rétrospective d'environ 200 oeuvres de David LaChapelle. Les photos aux couleurs saturées, les nouvelles fresques en pop-up, font du plasticien américain l'un des plus brillants photographes contemporains.
Les oeuvres sont réparties en séries: Star system, Accumulation, Destruction, Recollections in America (souvenirs d'Amérique), Consommation et consumation, Heaven to hell (du ciel à l'enfer), Meditation, Auguries of innocence (Présages d'innocence) etc. Les thèmes dessinent un itinéraire des excès trash et glamour des pop stars en passant par la société de consommation jusqu'aux compositions religieuses, dans le même style kitsch. Un chemin de croix parodique et drôle.
Les oeuvres sont réparties en séries: Star system, Accumulation, Destruction, Recollections in America (souvenirs d'Amérique), Consommation et consumation, Heaven to hell (du ciel à l'enfer), Meditation, Auguries of innocence (Présages d'innocence) etc. Les thèmes dessinent un itinéraire des excès trash et glamour des pop stars en passant par la société de consommation jusqu'aux compositions religieuses, dans le même style kitsch. Un chemin de croix parodique et drôle.
Destruction, I buy a big car for shopping, détail
David LaChapelle, 2005
David LaChapelle, 2005
Comme le château de Versailles avec Jeff Koons, l'Hôtel de la Monnaie essaie d'attirer un nouveau public avec une exposition provocante. Mettre des oeuvres contemporaines, de préférence bouffonnes, sous des plafonds dorés crée toujours un choc visuel qui permet de mieux apprécier les uns et les autres.
Hôtel de la Monnaie, quai Conti, Paris
Rétrospective David LaChapelle
Du 6 février au 31 mai 2009
Monnaie de Paris
11 quai Conti, Paris
Palagret
photographie
mars 2009
Source:
dossier de presse Hôtel de la Monnaie