25 mai 2009
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La villa Arpel, décor de Mon Oncle, est un véritable personnage dans le film de Jacques Tati. Source inépuisable de gags, la villa de Mr et Mme Arpel y incarne la modernité, vue en 1956.

Les années cinquante voient le début de la domotique, de l'automatisme et de la télécommande. Bien sûr tout se détraque dans la villa: le portail refuse de s'ouvrir, la porte du garage retient le couple prisonnier lorsque le chien déclenche la fermeture, la fontaine se dérègle et arrose tout le monde. Le jardin et la maison forment un univers hostile pour l'oncle du petit Gérard. Tout est piège, les placards qui manquent de happer sa main ou les dalles du jardin, véritable parcours d'obstacles.
Imaginée par Jacques Tati et son décorateur Jacques Lagrange, la villa Arpel fut construite en 1956 près de Nice, aux Studios de La Victorine, puis détruite à la fin du tournage. En 2007, elle est reconstituée grandeur nature au Salon Futur Intérieur. La voici au 104 dans la grande nef Curial.

La villa Arpel, décor de Mon oncle, de Jacques Tati
Au 104, on retrouve le jardin géométrique de gravillons colorés, le bassin aux nénuphars en plastique, le poisson fontaine, le garage abritant la Chevrolet bel Air 1956, le mobilier de jardin etc. La mobylette de Hulot est posée dans le jardin ainsi que le parapluie et le chapeau emblématiques du personnage joué par Tati.
Malheureusement, on voit mal la belle cuisine moderne, fleuron des arts ménagers, les fauteuils coquetiers du salon ou la chambre immaculée de Gérard car on ne peut que tourner autour de la villa sans y pénétrer. Le décor construit en matériaux légers ne supporterait pas le passage des visiteurs. La nuit, la villa est éclairée, comme au cinéma.
Malheureusement, on voit mal la belle cuisine moderne, fleuron des arts ménagers, les fauteuils coquetiers du salon ou la chambre immaculée de Gérard car on ne peut que tourner autour de la villa sans y pénétrer. Le décor construit en matériaux légers ne supporterait pas le passage des visiteurs. La nuit, la villa est éclairée, comme au cinéma.
Jacques Tati se moque des architectes qui privilégient la forme et les volumes et oublient les humains qui doivent y vivre. Tati déclarait en 1958: «je ne suis pas contre l’architecture moderne, mais je crois que l’on devrait faire passer non seulement un permis de construire mais également un permis d’habiter».
« Mon Oncle » décrit un monde où les chiffonniers conduisent encore des voitures à cheval et où les soubrettes ont peur de l'électricité. Jouant avec les clichés d'une France traditionnelle, il oppose une société en voie de disparition à l'émergence de la modernité. Les grands immeubles neufs poussent au milieu de vieilles maisons, les voitures américaines sont prises dans les embouteillages et les gadgets technologiques dernier cri envahissent la villa Arpel.
Plus que de l'architecture moderne,Tati fait la satire de ceux qui habitent ces espaces aseptisés. Avides de nouveauté, fiers de leur réussite sociale et voulant éblouir leurs amis avec leur « bon goût », ne s'occupant que du paraître, les Arpels sont des pantins.
Oscar du meilleur film étranger en 1959, Mon Oncle est, après Jour de Fête et Les vacances de Mr Hulot, le troisième long métrage de Jacques Tati. Dans Playtime, le cinéaste continuera la satire d'un univers qu'il juge déshumanisé.
LA VILLA ARPEL DE JACQUES TATI
Du 10 avril au 31 mai 2009
Le 104 (Le Cent Quatre), 104 rue d'Aubervilliers 75019 Paris
01 40 05 51 71
Oscar du meilleur film étranger en 1959, Mon Oncle est, après Jour de Fête et Les vacances de Mr Hulot, le troisième long métrage de Jacques Tati. Dans Playtime, le cinéaste continuera la satire d'un univers qu'il juge déshumanisé.
LA VILLA ARPEL DE JACQUES TATI
Du 10 avril au 31 mai 2009
Le 104 (Le Cent Quatre), 104 rue d'Aubervilliers 75019 Paris
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mai 2009