3 août 2009
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L'arbre de bronze de Giuseppe Penone, dit "arbre des voyelles", bien visible en hiver, est plus caché par la végétation au printemps. Posé dans un carré du Jardin des Tuileries, il trompe plus d'un promeneur qui le prend pour un arbre véritable même s'il est hautement improbable de voir un arbre déraciné dans un jardin à la française aussi policé.

Trompe-l'oeil, simulacre ou reproduction parfaite, le bronze pousse le réalisme à l'extrême: la sculpture est le moulage d'un arbre réel.

Pour Giuseppe Penone deux forces contraires sont à l'oeuvre dans ses arbres de bronze: "Je veux en rappeler les liens avec des pratiques très anciennes et mettre en évidence la tension des forces contraires qui y sont à l'œuvre. Si vous pensez qu'un arbre échappe aux lois de la gravité pour monter vers la lumière et y déployer ses branches, il y faut une force ascensionnelle incroyable. "

arbre des voyelles de Guiseppe Penone, photographié en mai
"Tandis qu'au contraire la technique du bronze passe par la chute, induite par la force de gravité du liquide en fusion dans le moule: on y verse le bronze, après quoi le moule est enterré. Aujourd'hui encore, dans les fonderies, on fait un trou dans la terre et on presse la terre ou le sable autour du moule pour que le poids ne risque pas de le casser. C'est tout le contraire de la croissance: une descente vers les profondeurs de la terre.
On ressent donc ce double élan paradoxal de deux mouvements vitaux complémentaires: celui qui plonge vers le bas, vers les entrailles du monde et de l'histoire, et celui qui pousse vers le haut, vers la vie et la lumière." 1

arbre des voyelles de Guiseppe Penone, photographié en mai
Liens sur ce blog:
Giuseppe Penone: Matrice de sève, un arbre abattu aux Beaux-Arts