Des tours carrées de ciment gris faites de circonvolutions ressemblant à des intestins, des excréments ou des vers de terre. Des pseudo abris, sans toit et ouverts sur un côté. Des tours qui semblent organiques bien qu'elles soient générées par ordinateur. Anish Kapoor détermine la forme de la tour et des coulures empilées puis le logiciel fabrique tout seul ces Cement Works, étranges stèles auto-générées.
coulures de ciment générées par ordinateur, Cement Works d'Anish Kapoor
Quand la machine manque de ciment, il y a parfois des accidents, des bavures sur les sculptures. Ces défauts cependant, concrétions inachevées aux arrêtes vives, font partie de l'oeuvre, apportant de l'imprévu à une oeuvre pré-déterminée par le logiciel. Chaque oeuvre est unique, oscillant entre la perfection des extrusions empilées couche après couche et les imperfections dues à un hasard contrôlé.
Stéles de ciment, générées par ordinateur
Cement Works d'Anish Kapoor à la Chapelle des Beaux-Arts, Paris
Comme pour presque toutes ses oeuvres, qu'elles soient monumentales comme Léviathan ou plus petites comme les Tours de ciment, Anish Kapoor travaille avec des ingénieurs et des techniciens. Son atelier à Camberwell emploie de nombreux assistants.
Machine fabricant les Cement Works d'Anish Kapoor
Les stèles posées sur des palettes de bois sont alignées en deux rangées, épousant la forme rectangulaire de la Chapelle. En d'autre lieux, elles pourraient être disposées autrement.
Vidéo: Anish Kapoor aux Beaux-Arts, sculptures de ciment par Palagret
On est loin ici des couleurs rouges de Léviathan, de Marsyas ou de Svayambh. Ici une seule couleur, ou une non-couleur, domine: le gris clair.
coulures de ciment générées par ordinateur, Cement Works d'Anish Kapoor
En 2009, à la Royal Academy de Londres et en 2010 au musée Guggenheim de Bilbao, Anish Kapoor exposait déjà des sculptures produites par une machine pilotée par ordinateur. Des oeuvres s'intitulaient "Between shit and architecture" (entre la merde et l'architecture) ou "electronic ruins" (ruines électroniques) en référence à la forme des extrusions et à leur ressemblance avec des architectures primitives. Les oeuvres étaient de formes différentes, tas, cylindres, tour, alors qu'à la Chapelle des Beaux-Arts les tours sont assez semblables.
Stéles de ciment, générées par ordinateur
Cement Works d'Anish Kapoor à la Chapelle des Beaux-Arts, Paris
Les constructions évidées d'Anish Kapoor voisinent avec des copies de tableaux et de sculptures, quintessence de l'art occidental, accrochées aux murs de la Chapelle des Beaux-arts. Refuges barbares et peintures religieuses léchées, concrétions de ciment et gisants de pierre aux mains jointes, comme toujours la confrontation de l'art abstrait et de l'art figuratif est stimulante.
Anish Kapoor, Cement Works
Chapelle des Petits-Augustins, Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA)
14, rue Bonaparte, Paris 6e.
Du 12 mai au 11 juin 2011. Du mardi au dimanche de 11 heures à 19 heures. Entrée libre.
Monumenta 2011
Anish Kapoor, Léviathan
Du 11 mai au 23 Juin 2011
Tous les jours sauf le mardi
de 10h à 19 h le lundi et mercredi
De 10h à minuit du jeudi au dimanche
Grand Palais, Paris
Liens sur ce blog:
Video: Anish Kapoor explique Léviathan
Leviathan, dans le ventre du monstre boursouflé d'Anish Kapoor, Monumenta 2011
Orbit, la tour tordue d'Anish Kapoor, s'élève vers le ciel londonien
Huang Yong Ping: l'arche de Noé échoué dans la chapelle des Beaux-arts
Sound of Silence d'Alfredo Jaar aux Beaux-arts, le vautour et l'enfant
Ruines et reconstructions, Makom de Michal Rovner, d'Israël au Louvre
Palagret
art contemporain
mai 2011