24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 11:23

 

   Le salon ArtParis, par son éclectisme et sa profusion permet de voir comment les artistes abordent un thème. Ici le thème de la violence et des armes se retrouve sur plusieurs stands.

   Sous le titre "Feu à volonté" la galerie Sonia Zannettacci présente différentes représentations de la violence:

 Arman accumule des revolvers, une sculpture plus en hommage aux films noirs comme son titre l'indique qu'une dénonciation de la violence.

 

Art-Paris-Arman-Humphrey-Bogart-s-memorial.jpgHumphrey Bogart's mémorial, Arman 1979


   Avec son humour grinçant, Topor donne sa version de l'éducation et montre la violence inhérente à tout apprentissage en peignant un professeur tenant son arme sur la tête d'un élève qu'on imagine récalcitrant.



Art-Paris-Topor-Education-culturelle.jpgEducation culturelle, 1996, Topor


   Comme dans ses nombreux collages et peintures, Erro représente des armes. Ici un tank écrase un petit train de dessin animé. Au bas de l'image, une série de Donald Ducks s'inquiètent de la destruction qui les menace.



Art-Paris-Erro-Tank.jpgTank girl and Taquilla Hanover, 2009, Erro


   Comme dans un cartoon, le suédois Carl-Fredrik Reuterswärd tord le canon d'un calibre 45, le rendant inofensif. Il en existe plusieurs sculptures monumentales en plein air, une exposée à Malmo en Suède et l'autre devant les Nations-Unies à New-York. D'autres revolvers au canon noué, plus petits, se trouvent, entre autres, à Berlin, au mémorial de Caen, à Cape Town, à Miami etc ... Cette arme inutilisable est devenue le symbole de la non-violence.




Art-Paris-Reutersward-arme-nouee.jpgNon-violence, 2000, sculpture de Carl-Fredrik Reuterswärd
galerie Sonia Zannettacci


   On voit aussi une arme de poing de Maurice Henry, entourée de bandages. Le révolver qui tue est lui-même blessé. De bourreau il devient victime. Une tâche de sang affleure sur la crosse. Une image surréaliste d'une grande force.

Art-Paris-Henry-arme-bandage.jpgRévolver entouré de bandages, 1966-1975, Maurice Henry
galerie Sonia Zannettacci


   Dans la nouvelle génération, la hongroise Kata Legrady enrobe des armes de sucreries, des smarties multicolores qui transforment des objets mortels en jouets colorés. Les grenades customisées sont présentées sous un cube de plexiglas, comme des objets fragiles. De beaux oxymores visuels où la souffrance s'oppose à l'insouciance. La pensée magique suffit-elle à neutraliser le mal?



Art-Paris-Kata-Legrady-armes.jpgFusil-mitrailleur et smarties, Kata Legrady


Art-Paris-Kata-Legrady-armes-grenade.jpgGrenade et smarties, Kata Legrady, Galerie Rabouan Moussion


    Sur le stand Afriques, le globe de Gonçalo Mabunta posé sur des torpilles est fait d'armes neutralisées. Il est ironiquement appelé "Free world", monde libre.


Art-Paris-Afrique-Samba-Mabunta-arme-2256.jpg"Free world", 2008, Gonçalo Mabunta, 190 x 150 x 150 cm
Fer, armes neutralisées et matériaux de récupération



    Ici, toute ces représentations de la violence font appel à l'humour et à la dérision.

   

ArtParis 2010 sur ce blog:
ArtParis, crânes et squelettes, de bien joyeuses vanités
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Erró à Beaubourg: découpage, collage et télescopage absurde et critique



Palagret
art contemporain et violence

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