3 février 2009
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La deuxième installation de Claudio Parmiggiani est un labyrinthe de verre brisé construit au milieu des colonnes gothiques. Ruine élégante et fragile, elle parle de violence et de destruction comme l'ombre des livres brûlés. On croit entendre l'écho des plaques de verre volant en éclats sous les coups de soudards furieux. Les parois transparentes, verticales comme les colonnes, sont disposées en livres ouverts.
Le labyrinthe brisé et les livres brûlés
Claudio Parmiggiani au Collège des Bernardins
Claudio Parmiggiani a guidé son assistant pour qu'il brise les pages de verre avec une masse. Les débris sont tombés au hasard, quelques uns ont été réarrangés.
Le labyrinthe brisé, Claudio Parmiggiani au Collège des Bernardins
Les livres qui brûlent ou les parois de verre qui volent en éclats ne sont pas un happening comme les miroirs brisés de Pistoletto. Parmiggiani donne à voir le résultat de la destruction et non la destruction elle-même.
Parmiggiani au Collège des Bernardins
trace de livres et verre brisé
Il y a peu d'éclairage artificiel dans la nef des Bernardins et seule la lumière naturelle anime la composition. La tranche du verre éclaté brille avec le soleil du matin ou du crépuscule, se teintant de vert ou de bleu; le regard se perd dans le jeu des reflets variant avec les heures du jour.
Le labyrinthe brisé, Claudio Parmiggiani au Collège des Bernardins
Les livres partis en fumée et le labyrinthe brisé forme un ensemble émouvant sous la nef rénovée. Esthétisation de la violence? Le public est partagé. Ceux qui sont venus écouter une conférence religieuse et non voir une oeuvre d'art contemporaine protestent énergiquement; ils laissent des commentaires peu amènes sur le livre d'or. Quel outrage, atterrant, écoeurant etc. Voilà à quoi sert l'argent des fidèles! Les mécontents donnent même des conseils pour recycler le verre. Le médiateur fait de son mieux pour expliquer l'oeuvre à des visiteurs scandalisés.
Protestations sur le livre d'Or de l'exposition Parmiggiani
Les cloches silencieuses de Claudio Parmiggiani, troisième installation dans l'ancienne sacristie du Collège des Bernardins, sont moins perturbantes pour les fidèles rétifs à l'art contemporain.
Les installations de Claudio Parmiggiani sont éphémères, elles disparaissent avec la fin de l'exposition.
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art contemporain
janvier 2009