17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 03:32

 

   Dans le Salon de la Guerre de Versailles, tournoie "Coeur indépendant", un grand coeur noir qui semble fait de dentelle. De près, on distingue des couverts de plastique soudé. La sculpture de Joana Vasconcelos se détache sur les plafonds peints par Charles Le Brun, exaltant les victoires militaires de Louis XIV. Choc des cultures: louange et admiration du Roi-Soleil d'un côté, dérision et humour de l'art contemporain de l'autre, apparat et univers domestique. Ici les angelots ne parlent pas d'amour mais de victoire guerrière. Choc des matières: banal plastique du quotidien face aux dorures et aux stucs du Salon carré. 


 

 

Vasconcelos Versailles Coeur indépendant noir 0938Coraçao Independente Preto de Joana Vasconcelos, salon de la Guerre, Versailles

 

 

  

Les "coeurs indépendants noir et rouge" de Joana Vasconcelos s'inspirent des coeurs de Viana, des bijoux traditionnels portugais, porte-bonheur des mariées qui se le transmettent de mère en fille. Ce bijou gri-gri est ici détourné en sculptures monumentales en plastique tordu sous la chaleur pour former ces coeurs ajourés. Un coeur noir comme la mort dans le Salon de la Guerre, un coeur rouge comme la passion dans le Salon de la Paix. Des coeurs indépendants, loin de l'esprit de soumission qui régnait à la cour de Versailles.


 

 

Vasconcelos Versailles Coeur indépendant rouge 0980Coraçao Independente Vermelho de Joana Vasconcelos, salon de la Paix, Versailles

 

 

 

     Le Salon de la Paix était le salon de Marie-Antoinette, la reine décapitée à la Révolution, une mère qui n'eut pas le temps de transmettre un bijou à ses filles.

 

 

   Sculptures cinétiques, les coeurs accrochés au plafond sont mus par un moteur et tournent lentement sur eux-mêmes. Pour ne pas troubler les visiteurs du château de Versailles, la musique triste de fado qui devait accompagner les coeurs tournoyants de Joana Vasconcelos a été supprimée.


 


 

Dossier de presse:

Les œuvres ont trouvé leur titre – Cœur Indépendant– dans l’un des vers du Fado « Étrange Forme de Vie », dont les paroles soulignent le conflit entre l’émotion et la raison. La forte présence des référents musicaux dans l’installation via la voix d’Amalia Rodrigues, diva de la musique portugaise offre une réminiscence des concerts donnés autrefois par Marie Leszczinska dans le salon de la Paix et rappelle le rôle important qu’elle jouait dans la vie musicale de Versailles.


 

 

Vasconcelos Versailles Coeur indépendant noir 0948Coraçao Independente Preto de Joana Vasconcelos, salon de la Guerre, Versailles

 

 

 


Emouvante installation cinétique et sonore, Cœur Indépendant se présente comme un puissant diptyque dédié à la passion et à la mort, thèmes récurrents dans les paroles du fado, qui dialoguent ici avec les thématiques de la paix et de la guerre, présentes dans les peintures éloquentes de Charles Le Brun et François Lemoyne.

 

 

 

Vasconcelos Versailles Coeur indépendant rouge 0983Coraçao Independente Vermelho de Joana Vasconcelos, salon de la Paix, Versailles

 

 

 


"Joana Vasconcelos Versailles" 

Château de Versailles, Versailles. 

Entrée : 18 €.

Du 19 juin au 30 septembre 2012.


 

 

 Vasconcelos Versailles Coeur indépendant rouge 0987Coraçao Independente Vermelho de Joana Vasconcelos, salon de la Paix, Versailles

 

 

 

 

Liens sur ce blog:

Joana Vasconcelos à Versailles: lilicopter, un hélicoptère en plumes roses au milieu de mâles révolutionnaires

Joana Vasconcelos: la noiva (la mariée), un lustre d'une blancheur virginale exilé au 104

Joana Vasconcelos, contamination textile à Versailles en juin 2012

Mary Poppins à Versailles, sculpture molle hallucinatoire de Joana Vasconcelos


Bernar Venet à Versailles: caprice sculptural, sculpture monumentale, 219.5° Arc x 28 

Split Rocker de Jeff Koons à Versailles

Murakami à Versailles: rutilants bouddhas d'or et d'argent

 

Xavier Veilhan, un carrosse violet immobilisé en pleine course à Versailles

Lee Ufan: l'arche de Versailles encadre le château

 

 

 

 

 

Palagret

art contemporain et patrimoine

septembre 2012

 

 

 


Partager cet article
Repost0

commentaires