Big brother is watching you
A l'approche des Jeux Olympiques, Londres nettoie la ville. Comme partout ailleurs, les décharges sauvages sont interdites mais à Londres les caméras de surveillance sont très nombreuses. Dans l'East End en rénovation, les CCTV surveillent aussi les bâtiments abandonnés aux vitres brisées et les recoins propices aux incivilités: dépôts d'ordures, tags et deals de drogues. De grandes pancartes jaunes préviennent les contrevenants:
No fly tipping et dépôt d'ordures sauvage dans l'East End
"No fly tipping, if you are reading this notice you are allready being filmed and watched. ... All images will be passed onto the police ...
"Pas de dépôt d'ordures sauvage. Si vous lisez cette pancarte, vous êtes déjà filmés et observés. Les images seront transmises à la police."
"No fly tipping. It is a criminal offense and we will press charges!!! If you are reading this notice you are allready being filmed and watched by 7 motion sensing CCTV cameras. ... All images including number plates will be passed onto the police ...
"Le criminel" risque une forte amende et la confiscation de son véhicule si les caméras sensibles au mouvement ont repéré sa plaque d'immatriculation. La municipalité londonienne ne plaisante pas et tient à rentabiliser son lourd investissement video.
Avertissement "No fly tipping" et street-art dans une ruelle près de Bricklane
Toutes ces caméras de surveillance n'empêchent pas les indélicats de déposer de vieux matelas, des canapés et autres cochonneries hors d'usage sur le trottoir. Les street-artists ne sont pas impressionnés non plus par Big Brother.
Avertissement "No fly tipping", dépôt sauvage et street-art dans une ruelle près de Bricklane
Après les attentats de 2005 et les émeutes de 2011 à Londres, les CCTV cameras (close circuit tv) ont permis d'identifier les terroristes et les vandales. Depuis les caméras de surveillance se sont multipliées, surveillant les zones de parking en centre-ville, les bus et métro et les rues. Un londonien ne peut se déplacer sans être repéré au moins une fois. "Souriez, vous êtes filmé".
Pochoirs dans une ruelle près de Bricklane à Hackney
Tout ce déploiement de surveillance high-tech n'empêche pas 80% des crimes et délits de rester impunis. Les experts mettent en doute l'efficacité de la video-surveillance par rapport à son coût. Le vandales détruisent les caméras, les observateurs devant les écrans ne sont pas assez nombreux et leur vigilance baisse rapidement. Les défenseurs des libertés civiles eux s'opposent à cet espionnage constant.
One nation under CCTV, street-art de Bansky, 2008
Le célèbre street-artist Bansky a parfaitement synthétisé le danger des caméras de surveillance avec sa fresque sur un mur londonien, près d'Oxford Circus. Un policier surveille un enfant qui tague sur un mur "One nation under CCTV" "une nation sous l'emprise de CCTV (video-surveillance)". La phrase est une parodie de "One nation under God" une nation sous l'emprise de Dieu, une phrase du serment d'allégeance au drapeau américain. L'oeil de Big Brother remplace le regard de Dieu.
Bansky a réalisé son mural sous l'oeil d'une caméra de surveillance. Personne n'a réagi avant le lendemain, ce qui relativise l'utilité d'un tel réseau d'espionnage technologique. La fresque de Bansky a depuis été masquée.
Lien sur ce blog:
Street-art: les murs ont des oreilles mais qui nous surveille?
Palagret
video-surveillance
juin 2012