Gilles Barbier enserre un corps très réaliste, un moulage de son propre corps, dans un foisonnement végétal qui l'absorbera peu à peu. L'homme semble condamné à disparaître, à se fondre dans la nature. Il n'est plus la mesure de toute chose.
Man still, Gilles Barbier
FIAC 2013 hors les murs, Jardin des Plantes
Installé devant la Grande Serre du Jardin des Plantes, l'homme tranquille est pensivement assis, mains jointes. Comme dans les récits mythologiques, le personnage se transforme en végétal: Daphné devenant un laurier, Philémon et Baucis devenant chêne et tilleul issu d'un seul tronc. Il ne s'agit ici ni de vengeance des dieux ni de prodige, simplement d'une évolution.
Man still, Gilles Barbier
FIAC 2013 hors les murs, Jardin des Plantes
Pierre qui roule n'amasse pas mousse et un être humain immobile se couvre de champignon, de lichen, d'écorce et de racines. De nature morte, la sculpture devient nature vivante ou plutôt illusion de nature proliférante puisque les plantes sont en plastique au contraire de celles à l'abri dans la serre.
Man still, Gilles Barbier
FIAC 2013 hors les murs, Jardin des Plantes
Still people, le nom de la série, est dérivé de still life qui veut dire nature morte. Still people pourrait être la définition même de la sculpture représentant des êtres humains, des statues de généraux commémorant de hauts faits d'armes aux moulages d'Antony Gormley, de George Segal ou de Jeff Koons.
sculpture de George Segal, Art Paris 2912
Dossier de presse:
"Man Still, 2013
Résine, peinture à l’huile, plantes en plastique, éléments divers
140 x 155 x 140 cm
Présentée par Georges Philippe & Nathalie Vallois, Paris
Gilles Barbier est né en 1965 au Vanuatu (Pacifique Sud), il vit et travaille à Marseille. Il pratique un certain rituel de l’empreinte de sa propre forme plastique depuis de nombreuses années. C’est une performance physique, mais qui s’effectue dans le retrait, l’immobilité et la concentration. Ce temps long est littéralement présent dans la série des Still People et notamment chez le Man Still où le corps masculin se présente dans une position assise, méditative, étrangement envahi par une végétation luxuriante."
Man still, Gilles Barbier
FIAC 2013 hors les murs, Jardin des Plantes
"Une sculpture «romantique» que l’on interprétera à souhait, selon sa dimension autobiographique d’hommage à la pratique elle-même, sa dimension métaphorique d’un homme comme retiré de son époque, ou encore symbolique : celle d’un être réconcilié qui laisserait pousser sur lui-même l’anarchie de ce qu’il a domestiqué et asservi depuis plusieurs siècles. (Gaël Charbaud)"
FIAC 2013
Jardin des Plantes, Paris
24 - 27 octobre 2013
Lien sur ce blog:
Fiac 2013, la représentation de l'homme au Jardin des Plantes
Palagret
art contemporain
novembre 2013