Casques rouillés, débris d'obus, munitions, tombe mangée de mousse, barbelés, paysages paisibles dans la brume matinale, les photos de Michael Saint-Maur Sheil évoque la Grande Guerre de 14-18 à l'occasion du Centenaire.
Sépulture isolée de poilu dans la Marne
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Michael Saint-Maur Sheil a parcouru la ligne de front de la Grande Guerre pendant six ans à la recherche de traces. Chaque photo est réalisée à l'endroit et à la saison où eurent lieu les combats, des terres de France ( Ypres, la Somme, le chemin des Dames) à la presqu''île de Gallipoli.
" Je suis revenu plusieurs fois dans chaque endroit car j’ai voulu faire sentir les saisons, la brouillard à l’aube, l’eau, la neige , mais aussi la tombée de la nuit. La lumière est très importante. Elle permet de restituer l'émotion de la tragédie. Pour obtenir la bonne lumière, j’ai parfois attendu toute une journée. Je me souviens d’avoir poireauté neuf heures sous la pluie à Messine en Belgique. A la fin de la journée, un arc en ciel est apparu au-dessus du champs. C’est comme si une lumière rouge était sortie de terre. Pour moi, c’était la photo parfaite. " 1
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Grilles du jardin du Luxembourg
Certains objets sont mis en scène comme le reconnait Michael Saint-Maur Sheil dans un entretien accordé au Monde:
" - Ballon de football crevé au milieu de ce qui fut un no man's land, vestiges de munition disposés à l'orée d'un champs, casque de poilu apposé sur une tombe... La mise en scène est très présente dans vos photographies. Pourquoi ce choix ?
- Ces objets racontent tous une histoire. Photographier ce ballon de football crevé posé au milieu de ce champ fut pour moi un moment extrêmement fort. Tout à coup, j'ai imaginé ces soldats lancer l'assaut. Lors de la charge du 25 septembre 1915, le London Irish Rifles galvanisa ses troupes en shootant dans ce ballon de football. Malgré la défaite, il fut conservé, avant d'être déposé à l'Imperial War Museum de Londres. Cent ans après, les soldats ont disparu. Je suis revenu avec le ballon pour leur rendre hommage. La mise en scène n'est pas toujours préméditée. Il arrive aussi qu'en marchant sur le front, on trouve des vestiges de munitions en attente de collecte. " 1
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Grilles du jardin du Luxembourg
Là où tant d'hommes sont tombés, la terre ne garde pas le souvenir de leur souffrance et de leurs cris. Beaucoup de "portés disparus" sont sans doute engloutis dans les convulsions des champs et villages bombardés. Après 1567 jours de combats et d'attente et plus d'un million de morts en France, la terre labourée par les obus s'est peu à peu cicatrisée.
Tranchées dans la forêt d'Argonne
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Les photos de Michael Saint-Maur Sheil sont exposées sur les grilles du jardin du Luxembourg, du boulevard Saint-Michel à la rue de Médicis. Il y a régulièrement des expositions de photographies en plein air sur ces grilles.
Chargeurs de cartouches abandonnés, Meuse
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Cratère de la Boisselle, Somme
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Fils de barbelés posés devant les tranchées pour ralentir l'ennemi
Les agonisants et les cadavres des combattants restaient parfois accrochés plusieurs semaines aux barbelés
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Fields of battle- Terre de Paix 14 18
photographies de Michael Saint-Maur Sheil
14-18 Mission Centenaire
Grilles du jardin du Luxembourg
du 4 avril au 3 Août 2014
Fusil rouillé posé sur une pile d'éclats de shrapnels
Fields of battle- Terre de Paix 14 18, Michael Saint-Maur Sheil
Lien sur ce blog:
Palagret
Photographie et mémoire
juillet 2014
Source:
1- Lemonde