1 novembre 2009
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Tel un météorite, la caverne 2009 de Huang Yong Ping emplit la galerie de Kamel Mennour. A première vue il n'y a pas grand chose à voir sinon un faux rocher, plein, clos sur lui-même.
Caverne 2009
Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Il faut contourner le rocher et aller dans la salle à gauche de l'entrée. Là, on voit un trou sur un mur blanc, vide de tout tableaux ou dessins. Sur le sol, des gravats. En s'approchant du trou, on découvre l'intérieur du bloc, la caverne donc.
Caverne 2009
Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
La caverne est peuplé de Bouddhas, de talibans enturbannés et de femmes en chadri 1, référence à la destruction des bouddhas de Bâmiyân. Au centre tourne un cylindre lumineux, orné de silhouettes de chauve-souris, qui projettent des ombres sur le mur de la caverne.
Caverne 2009
Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Comme dans le mythe de la caverne de Platon, les personnages ne voient que des ombres, l'ombre de la réalité, mais pour eux, c'est la seule réalité. En nous faisant regarder par le trou dans le mur, Huang Yong Ping fait de nous des voyeurs. Des voyeurs déçus car il est impossible d'identifier clairement les personnages, hommes ou femmes, qui nous tournent le dos. On ne voit qu'une partie de la caverne. En dépit de la frustration, nous nous sentons supérieurs aux personnages enfermés dans la grotte, aveuglés par leur ignorance du monde réel, prisonniers de coutumes archaïques à nos yeux.
Le trou dans le mur rappelle la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, la sculpture-construction "Etant donné 1-La chute d'eau 2-le gaz d'éclairage" exposée à Philadelphie. Le spectateur doit s'approcher de deux trous percés à hauteur des yeux dans une porte de bois; là il découvre une femme nue dans un paysage bucolique, éclairée par la lumière d'une lampe à gaz et le scintillement de la cascade. " C’est le regardeur qui fait le tableau." déclarait Marcel Duchamp.
Le trou dans le mur rappelle la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, la sculpture-construction "Etant donné 1-La chute d'eau 2-le gaz d'éclairage" exposée à Philadelphie. Le spectateur doit s'approcher de deux trous percés à hauteur des yeux dans une porte de bois; là il découvre une femme nue dans un paysage bucolique, éclairée par la lumière d'une lampe à gaz et le scintillement de la cascade. " C’est le regardeur qui fait le tableau." déclarait Marcel Duchamp.
Bouddhas et femmes portant le chadri
Dessin préparatoire pour "Caverne 2009"
Dessin préparatoire pour "Caverne 2009"
Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Dans une salle annexe, Huang Yong Ping expose "la Mue de l'éléphant blanc". L'éléphant empaillé semble sortir d'une peau étalée sur le sol, un de ses pieds y est encore pris. L'éléphant debout et sa première peau fripée sont faits de morceaux grossièrement cousus. Sur la peau abandonnée, on distingue même les cils de l'oeil. Image invraisemblable, image poétique. Comme les hommes doivent sortir de la caverne, l'éléphant doit-il muer pour aller vers la connaissance?
La mue de l'éléphant
sculpture de Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
sculpture de Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Caverne 2009, Huang Yong Ping, galerie Kamel Mennour
Caverne 2009, La mue de l'éléphant blanc, Huang Yong Ping,
Du 23 octobre au 19 décembre 2009
Galerie Kamel Mennour
47, Rue Saint-André des Arts
75006 Paris
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Palagret
novembre 2009
art contemporain
1- Chadri ou burqa, voile intégral des femmes afghanes