13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 17:40

 

 

   Des serpents, ou des vers géants, aux couleurs acidulées occupent le sol de la galerie Emmanuel Perrotin. Un vivarium ludique et poétique où les boudins de tissus piqués de perles et d'épingles ne contiennent que du sable.

 


Estève Perrotin serpents1sans  titre, 2011, détail, Lionel Estève

 

 

 

 On reconnait les queues effilées des reptiles, les ventres gonflés mais pas les gueules ni les langues fourchues. Des simulacres de reptiles inoffensifs ou des boudins de porte pour arrêter les courants d'air. Des sculptures tout simplement.


 

Estève Perrotin serpents 1sans  titre, 2011, détail, Lionel Estève

 

 

   L'installation poétique de Lionel Estève est bien loin de la démesure de Joana Vasconcelos, autre artiste travaillant le textile.



 

Estève Perrotin serpents détailsans  titre, 2011, détail, Lionel Estève

 

 

Dossier de presse

   Le mystère est selon Lionel Estève le statut le plus enviable d’une œuvre d’art : anonyme, sans date et à l’origine incertaine. Il avait d’ailleurs élaboré un graphisme au sol (« myope et amnésique », CAC Brétigny, 2005) en résonance avec les immenses et inexpliqués dessins Nasca. A l’occasion de sa troisième exposition à la Galerie Perrotin, Lionel Estève développe un environnement, empirique et sensuel, constitué de sculptures longues de 10 à 15 mètres. ...


 

Esteve-Perrotin-serpents-fausse-porte.jpgPassage(bleu), fausse porte et détail de sans titre, Lionel Estève

 

 


  Quelques portes en trompe-l’oeil schématisées par de grosses poignées en verre et une ligne sur le mur inventent désormais une autre circulation à travers un espace mental imaginaire et inaccessible.


 

 

Estève Perrotin cailloux tableaux 8Une ligne / a line, 2011, 113 pierres, aquarelle, vernis acrylique,

Frontières, quatre tableaux, Lionel Estève

 


    Lionel Estève reproduit librement la vision panoramique d’une voûte céleste composée de perles multicolores — tels ses mobiles fragiles en mouvement qu’il a précédemment montrés à la Galerie et ailleurs (Art Unlimited/Art Basel, 2005 ; Fondation Hermès, La Verrière, Bruxelles, 2011). Au pied de ce ciel étoilé, un paysage de pierres en partie peintes à l’aquarelle évoque le lit d’une rivière, l’espace d’exposition se métamorphose en site du Land Art.



Estève Perrotin caillouxUne ligne / a line, 2011, détail, 113 pierres, aquarelle, vernis acrylique, Lionel Estève


 

Estève Perrotin tableauFrontière, détail, Lionel Estève

 

 


    La troisième salle est recouverte de grands dessins aux motifs géométriques blanc sur blanc. Ces images fantomatiques fugitives convoquent l’art cinétique mais aussi le mouvement De Stijl (Theo van Doesburg, El Lissitzky) par leur économie de moyens et leur motifs à la fois dynamiques et aériens.

 

 

Estève Perrotin serpents 9sans  titre, 2011, et passage (rouge) 2012, Lionel Estève

 

 

  Hors du réel, le lieu de l’exposition devient un espace intérieur hanté par des phobies à la fois attirantes et contradictoires. Les œuvres énigmatiques de Lionel Estève enveloppent le visiteur de leur secrets fantasmés, recréant un univers fictionnel proche de ceux de Lewis Carrol ou Magritte.

 

 


Lionel Estève

Du 14 janvier au 3 mars 2012

Galerie Emmanuel Perrotin

76 rue de Turenne, 75003 Paris

 


 

Liens sur ce blog:

Joana Vasconcelos, contamination textile à Versailles en juin 2012

L'art brut de Judith Scott: cocons multicolores et totems au Collège des Bernardins

 

 

 

Palagret

art contemporain

mars 2012

 


 

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