1 octobre 2014
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Dans le salon carré du Louvre, Monique Frydman expose son polyptyque Sassetta au milieu des oeuvres des artistes florentins de la Renaissance. Une oeuvre monumentale de 330 x 400 x 150 cm.
Le polyptyque Sassetta, Monique Frydman, salon carré du Louvre
Cette oeuvre lisible des deux côtés s’inspire du Polyptyque de Borgo San Sepolcro (1437-1444) du peintre siennois Stefano di Giovanni dit Sassetta (1400-1450). De ce retable démembré dès la fin du XVIe siècle, le musée du Louvre conserve trois panneaux du registre principal de la face antérieure (dont deux montrés actuellement) et deux panneaux de la prédelle postérieure.
Polyptyque de Borgo San Sepolcro, élément de la prédelle postérieure
Stefano di Giovanni dit Sassetta
Le bienheureux Ranieri délivre les pauvres d'une prison de Florence
Stefano di Giovanni dit Sassetta
Le bienheureux Ranieri délivre les pauvres d'une prison de Florence
Quatre de ces panneaux sont actuellement exposés non loin de l'oeuvre abstraite de Monique Frydman. Le cinquième panneau, Saint Antoine de Padoue, est en cours de restauration.
Polyptyque de Borgo San Sepolcro
Le bienheureux Ranieri délivre les pauvres d'une prison de Florence, détail
Le bienheureux Ranieri délivre les pauvres d'une prison de Florence, détail
" Le polyptyque de Monique Frydman reprend la bilatéralité, les dimensions de l’œuvre originale et s’allège de son ornementation. Au recto, la sacralité est rendue par le traitement d’un jaune lumineux frotté au pastel à même la toile de lin brune. Cette couleur, à laquelle l’artiste consacrait une importante série à la fin des années 80, fait écho à l’emploi d’or et d’argent dans le précieux polyptyque de Sassetta.
Le polyptyque Sassetta, Monique Frydman, salon carré du Louvre
A cette première symbolique s’ajoute celle des tons choisis pour souligner la présence de chacun des sujets:
- le bleu roi de la Maestà
- le rose tendre et le vert anis des saints qui l’encadrent
- au dos, le rouge profond du Saint François en extase.
- L’esquisse d’une ombre brune suggère la lacune de l’un des panneaux encore
disparu.
Le polyptyque Sassetta, Monique Frydman, salon carré du Louvre
Au revers, la composition diffère radicalement et c’est le traitement du paysage et des architectures qui domine dans une division plus forte, augmentant le nombre des panneaux. La palette s’organise à la fois en symétrie autour de la figure centrale de Saint François, et dans une lecture verticale où l’incroyable gamme de verts, de bruns et de bleus crée l’illusion de glisser d’un châssis à l’autre.
Le polyptyque Sassetta, Monique Frydman, salon carré du Louvre
au fond La vierge et l'enfant en majesté entourée de six anges (Maesta) de Cimabue, vers 1280
au fond La vierge et l'enfant en majesté entourée de six anges (Maesta) de Cimabue, vers 1280
Cette construction, rappelle le processus naturel de sédimentation. Il n’est par conséquent pas surprenant de retrouver dans la prédelle, ce même principe de stratification, du plus sombre au plus clair."
« La trouée du temps est là ... Ce qui est perdu, démembré, relance le temps et dans cet effacement ne subsiste que le manque dont notre mémoire et notre regard restituent la présence. »
Le polyptyque Sassetta, Monique Frydman, salon carré du Louvre
Peintre abstraite, Monique Frydman utilise un vocabulaire dégagé de toute référence figurative et s’affirme dans l’exaltation de la couleur. Le travail de Monique Frydman montre un grand attachement à la peinture et à des matières auxquelles elle est fidèle depuis le début, notamment les pigments, pastels et liants. Sa technique d’imprégnation progressive de la couleur sur de multiples supports (toile de lin, de coton, papier Japon, tarlatanes) se retrouve ainsi dans ses séries Les Jaunes, Les Dames de nage, Les Lignées, Les Eclats, De la Couleur et Des Saisons avec Bonnard.
Polyptyque de Borgo San Sepolcro
Monique Frydman, Polyptyque Sassetta
Du 26 septembre 2013 au 6 janvier 2014 Louvre, Aile Denon, 1er étage Salon Carré
Commissaire de l’exposition : Pauline Guélaud, assistée de Valentine Busquet
Source: dossier de presse
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art contemporain au Louvre