Au détour d'une ruelle, dans un petit village, on découvre des carreaux de céramique collés sur les murs des maisons; "Ici habite un fan de pétanque" dit l'image, établissant l'identité de l'occupant, son profil, ses occupations.
"Ici habite un fan de pétanque"
village du Languedoc
Un peu plus loin, un habitant expose trois carreaux résumant ses goûts. On est à la campagne et la chasse, la pêche et les champignons tiennent une place importante dans les loisirs des hommes. Il n'est pas rare à l'ouverture de la chasse de voir de nombreux petits commerces fermés; le chasseur est parti traquer le sanglier ou les perdrix.
"Ici habite un chasseur", "Ici habite un pêcheur", "Vous êtes chez un chercheur de champignons"
village du Languedoc
Les habitants qui affirment ainsi leur profil prônent une vie simple, une vie heureuse? Une vie centrée sur des activités traditionnelles liées au territoire. Loin du débat sur l'identité française, ces carreaux ne proclament qu'une identité purement personnelle, en relation à des groupes qui partagent les mêmes loisirs.
"Ici habite un chasseur", village du Languedoc
Sur le carreau décoratif le dessin est caricatural, "humoristique", comme les cartes postales supposées amusantes. Le propriétaire envoie un message amical au passant. Mais si vous n'êtes ni chasseur, ni pêcheur, ni amateur de champignons ou de pétanque, vous pouvez passer votre chemin.
Pour appartenir à un réseau, pas besoin d'électronique, d'internet ou de Facebook, des carreaux décoratifs suffisent. Seuls les passants et les voisins les verront mais c'est suffisant.
Palagret
archéologie du quotidien
juillet 2010