2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 13:39

 

   Entre ordre et chaos, les fourmis collectent et transportent la nourriture dans  l'installation artistico-scientifique de Robin Meier & Ali Momeni au Palais de Tokyo.


 

 

Robin Meier Ali Momeni tragedy fourmis installation 2Arène centrale avec six plateaux, six caméras et un millier de fourmis Attas

The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni

 


   Voici une petite vidéo du dispositif "The tragedy of the Commons", filmé dans la pénombre.

 

 

 


The tragedy of the Commons, Robin Meier & Ali... par Palagret

 

 

 

 

 

Interview de Robin Meier & Ali Momeni ici

 Photos et texte ici

 

A lire aussi:

Michel Blazy, sculpcure, des oranges pourrissantes sur un Plateau

 

 

 

 

Palagret

art contemporain

août 2011

Photos et vidéo de Palagret en Creative Commons 

 

 


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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 11:07

 

   Dans la pénombre, les visiteurs marchent lentement et parlent à voix basse se penchant pour observer le millier de fourmis Atta courant le long des tubes de plexiglas et dans l'arène centrale. Il règne une atmosphère feutrée, presque religieuse, avec en fond sonore le bruit des insectes, amplifié par les haut-parleurs.

 

 

Robin Meier Ali Momeni tragedy fourmis feuilles 2Les fourmis Atta coupeuses de feuilles transportent des pétales et des feuilles de rosier

The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni

 

 

 

   Ici les fourmis, libres et prisonnières à la fois dans le dispositif imaginé par Robin Meier & Ali Momeni, cherchent leur nourriture, attirées par des végétaux et des parfums. Elles dédaignent le livre et la morceau de tulle peu comestibles, préférant les feuilles vertes et rouges. Les fourmis coupeuses de feuilles semblent aller en tous sens, grignotant les végétaux et les transportant d'un point à un autre dans un ballet mécanique sans fin. Les fourmis sont en video-surveillance, six caméras les observent et retransmettent leur déplacement sur une table ronde derrière l'arène centrale.

 

 

Robin Meier Ali Momeni tragedy fourmis installationThe tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni

Palais de Tokyo, Paris

 

 

 

    Robin Meier & Ali Momeni mettent en scène "la tragédie des biens communs" une théorie controversée de Garrett Hardin selon laquelle: "l'accès libre à une ressource limitée pour laquelle la demande est forte mène inévitablement à la surexploitation de cette ressource et finalement à sa disparition. Chaque individu ayant un intérêt personnel à utiliser la ressource commune de façon à maximiser son usage individuel, tout en distribuant entre chaque utilisateur les coûts d'exploitation, est la cause du problème." 1


 

 

Robin Meier Ali Momeni tragedy fourmis installation 2Arène centrale avec six plateaux et six caméras

The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni

 

 

 

  Les fourmis s'approprient le maximum de feuilles mais c'est pour le bien commun, elles n'ont pas d'intérêt personnel égoïste. Dans un nid, les fourmis ne travaillent-elles pas ensemble, comme un tout mais ce tout sait-il gérer des ressources limitées? La réserve de nourriture va-t-elle être surexploitée, s'amenuiser puis disparaître. Les fourmis vont-elles mourir comme le titre du dispositif "The tragedy of the Commons" le laisse entendre?



 

Robin Meier Ali Momeni tragedy of the Commons fourmis 5The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni

 

 

 

 

     L'installation artistico-scientifique de Robin Meier & Ali Momeni fascine les visiteurs et laisse bien des questions en suspend, nous renvoyant à la problématique de l'économie durable et de l'art contemporain. A la différence d'un projet scientifique, les plasticiens ne cherchent pas à prouver une théorie et ils ne publieront pas de résultats savants sur le comportement des fourmis.



 

Robin Meier Ali Momeni tragedy of the Commons fourmis 2The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni


Vidéo de The tragedy of the Commons ici

 

 

 

Dossier de presse:

   Tous deux de formation musicale, Robin Meier & Ali Momeni développent une pratique complexe où la science se mêle à une forme d’art hybride. En véritables éthologues, et en étroite collaboration avec scientifiques et laboratoires spécialisés, ils observent et manipulent le comportement de certaines espèces animales pour établir ensuite des dispositifs mécaniques et informatiques mettant en scène une interaction entre la machine et l’animal par le son.

The Tragedy of the Commons [La tragédie des biens communs] consiste en une installation où des milliers de fourmis Atta – surnommées fourmis coupe-feuilles - produisent une chorégraphie en réagissant à des couleurs et à des odeurs judicieusement choisies. Amplifié, le son des fourmis génère des textures sonores à l’image de leurs mouvements au sein d'une structure architecturale, acoustique et automatisée.

À travers une forme de conditionnement, les deux artistes créent un marché de valeurs et de coûts fictifs pour la nourriture des fourmis. En introduisant cette notion de valeur, une couleur ou une odeur est transformée en marchandise capable d’influencer le comportement collectif. Mêlant biologie et économie comportementale, Meier & Momeni rendent audibles les mécanismes cachés d’une manipulation sociale.

The Tragedy of the Commons a été conçue avec l'aide du Laboratoire d'Ethologie Expérimentale et Comparée de l'Université Paris 13 (LEEC).

L'apport quotidien en feuilles de rosiers non traités est rendu possible grâce à l'aimable participation de :
Direction des espaces verts et de l'environnement. Division du XVIe arrondissement de Paris (atelier des jardins du Trocadéro)
Musée Rodin, Paris


Robin Meier
[1980] Vit et travaille à Paris.

Ali Momeni
[1975] Vit et travaille à Minneapolis.

 


 

Robin Meier Ali Momeni tragedy fourmis tulleMorceau de tulle peu apprécié par les insectes

The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni


 

 

 

Liens sur ce blog:

Olaf Breuning, the art freaks, la parade des monstres de l'art revisite la peinture moderne au Palais de Tokyo

Robin Meier & Ali Momeni: surexploitation? The tragedy of the Commons

 

 

 

 

Palagret

art contemporain

août 2011

Photos et vidéo de Palagret en Creative Commons 


 

 

 

 

Sources:

Garrett Hardin, The tragedy of the Commons, 1968, texte en français ici

1- in Wikipedia

Dossier de presse

 

 

 


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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 19:00

 

   Un havre de paix sous une forêt de parasols, voilà ce que vous découvrirez si vous fuyez la foule bruyante agglutinée autour des comptoirs. Suivez un sombre tunnel où les bruits s'estompent et entrez dans l'installation de Claude Lévêque. Vingt lits de camp vous attendent dans une pièce doucement éclairée par des guirlandes d'ampoules blanches.

 


 

Lévêque Hymne à la joie Galeries Lafayette 9Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque

Galerie des Galeries, Galeries Lafayette

 


 

 

« Un lieu de méditation pour vivre un rêve éveillé » 1

 

 

 

 


Video: Claude Lévêque, Hymne à la joie, Galeries... par Palagret

 

 

 

    Allongez vous et respirez tranquillement, écoutez. En boucle, un mouvement de l'hymne à la joie, de la Neuvième symphonie de Beethoven, vous berce doucement. Un morceau très connu facilement reconnaissable. Peu à peu pourtant quelque chose ne va pas; de nombreuses ampoules manquent aux guirlandes. Les lits sont durs et c'est étrange de se trouver allongé à côté d'inconnus comme dans un camp de réfugiés. La musique se détraque, l'orchestration se développe bizarrement en vagues déformantes. 

 

 

 

Lévêque Hymne à la joie Galeries Lafayette 1Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque

Galerie des Galeries, Galeries Lafayette

 

 

 

    L'hymne à la joie, l'installation de Claude Lévêque semblait si douce et si apaisante. Elle se révèle inquiétante. A moins d'être épuisés par les soldes et de s'endormir, les visiteurs ne restent pas longtemps sur les lits. Ils se sentent vite mal à l'aise.

 


 

Lévêque Hymne à la joie Galeries Lafayette 3Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque

      Galerie des Galeries, Galeries Lafayette

 

 

 

   Claude Lévêque réussit une installation ambivalente qui nécessite la participation des visiteurs. Il travaille autant sur l'espace et la lumière que sur le son et a demandé à Gérome Nox de composer ce détournement de l'hymne à la joie.

 

 

 

 

 

Lévêque Hymne à la joie Galeries Lafayette 6Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque

      Galerie des Galeries, Galeries Lafayette

 

 

 

 

Une autre installation pour dormir, rêver peut-être: The House of dreams d'Ilya et Emilia Kabakov à la Serpentine Gallery de Londres   

 

 

 

 

Dossier de presse


 

      Claude Lévêque prend en compte l’atmosphère sensorielle des lieux qu’il s’apprête à métamorphoser. C’est avec le son et la lumière notamment, éléments que l’artiste considère comme primordiaux pour véhiculer des sensations, qu’il transforme l’espace de la Galerie des Galeries. Avec une économie de moyen, Claude Lévêque crée les conditions d’un nouveau lieu commun. Ce qui importe dans les installations de Claude Lévêque, c’est de vivre avec elle, de les laisser vivre en soi. L’installation immerge le spectateur dans une ambiance forte, elle suscite la participation libre, physique et réelle des visiteurs qui sont amenés à déambuler dans l’espace et à s’extraire de la réalité. Le spectateur pénètre dans un nouvel univers où émotions, mémoire(s) collective(s) et vécus sont sollicités.

    Né en 1953, Claude Levêque est un artiste majeur de la scène française et internationale. Ses œuvres se réfèrent à la culture populaire, à l’environnement quotidien, aux images mentales. Il crée des ambiances, des environnements et des objets tout en élargissant la dimension de ses installations par l’utilisation de l’efficacité sensorielle de la lumière et du son. Jouant de la capacité des œuvres à provoquer des émotions visuelles et sensibles, il bouscule les habitudes perceptives, réactivant ainsi des références culturelles nécessaires à sa création.

    Icône de la mode, fondatrice de la galerie du Jour (1984), agnès b. est également une figure importante de l’art contemporain. C’est sans hésitation qu’elle a répondu à la carte blanche offerte par la Galerie des Galeries en faisant appel à Claude Lévêque, un artiste dont elle est proche et suit activement le travail depuis de nombreuses années.

 

 

 

 

 


 

Claude Lévêque, hymne à la joie, sur une invitation d'agnès b.

Galerie des Galeries Lafayette, 1er étage.  

Du mardi au samedi de 11 h à 19 h. 

Du 21 juin au 20 août 2011

Grands Magasins des Galeries Lafayette

40, bd Haussmann 75009 Paris

 

 

 

Liens sur ce blog:


L'île au trésor de Claude Lévêque au musée Bourdelle, "en mai fais ce qu'il te plaît"


Voeux 2015: Rêvez, un néon de Claude Lévêque


David Lynch et son théâtre d'illusions, en vitrine aux Galeries Lafayette


Philippe Ramette, éloge de la contemplation, ironique installation sous la coupole des Galeries Lafayette

 

 

 

Entretien avec Claude Lévêque

 

 

 

Palagret

installation

juillet 2011

 

 

 

1- Claude lévêque dans la vidéo de présentation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 13:25

 

      Olaf Breuning semble penser qu'il ne lui reste qu'à réinterpréter l'histoire de la peinture car en art, tout a été fait: l'art pompier et le bad painting, le corps déconstruit, l'abstraction ou l'hyperréalisme, la peinture jetée sur la toile, la toile lacérée, le carré noir ou blanc, la reproduction de bandes-dessinées, la peinture automatique, le refus du cadre etc ... 


 

Tokyo Olaf Breuning freaks Koons KleinJeff Koons et Yves Klein, The art freaks,

Olaf Breuning, Palais de Tokyo

 

 

 

     Sur une quinzaine de bannières au kitsch assumé, Olaf Breuning représente les "monstres de l'art moderne et contemporain", tels qu'il les résume avec humour. Les corps nus, bras ballants, sont couverts de peinture, du visage aux doigts de pieds, "montrés" de face, comme des monstres de foire offerts à la fascination du public. Faut-il être un monstre pour être un artiste de grande notoriété?



 

Tokyo Olaf Breuning freaks 2

Tadeshi Murakami, Francis Bacon, Cindy Sherman, Alexander Calder, Louise Bourgeois

The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo

 

 

 

    Il n'y a pas de liste des photos exposées et chacun, comme dans un quizz, essaye de reconnaître les bannières "à la manière de". Si certains modèles sont évidents (le visage de Vincent Van Gogh, le noir de Kasimir Malevitch, le bleu d'Yves Klein, l'araignée de Louise Bourgeois, le drapeau de Jasper Johns, les graffiti de Keith Haring, la date d'On Kawara) d'autres laissent perplexes. Breuning désigne ses photos par un simple prénom (Pablo, Kasimir, Jeff, Maurizio) comme pour désacraliser ces idoles de l'art et les réduire à des images de la culture pop.


 

Tokyo Olaf Breuning freaks HaringVincent van Gogh, Man Ray, Francis Bacon, Alexander Calder, 

 Richard Serra, Keith Haring,The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo  

 

 

 

    Accrochés au plafond, dos à dos, les photos dominent le visiteur et tournent doucement avec les mouvements de l'air, offrant à chaque fois une vision différente. La lumière venu de la verrière fait briller les fonds noirs et parfois éclipse les contours des corps. Le plafond brut du Palais de Tokyo avec ses canalisations et ses poutres de béton, style après la bombe, se prête bien à la parade des monstres de l'art. Des monstres au corps parfois déformé comme en écho aux saltimbanques de Freaks, le film de Tod Browning.



 

 Tokyo Olaf Breuning freaks Mondrian BeuysPiet Mondrian, Joseph Beuys,The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo  

 

 

 

   Le body-painting allié aux altérations des membres crée un univers ludique et dérangeant, bizarre. L'effigie d'Edvard Munch a un O sur la bouche symbolisant le cri mais pourquoi ces mains malades? 


 

 

 Tokyo Olaf Breuning freaks MunchEdward Munch,The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo  

  

 

 

    Les bannières utilisées, proches des bannières commerciales rappellent que l'art aujourd'hui fait bon ménage avec le commerce. Les trois grandes superstars du marché (Jeff Koons, Damien Hirst et Tadeshi Murakami) tiennent dignement leur place à côté des défunts Andy Warhol, Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, eux aussi célèbres as du marketing. 


 

   Tokyo Olaf Breuning freaks Kandinski Jasper Johns McCarthy

Kandinsky, Jasper Johns, Paul McCarthy,The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo    

 

 

 

 

Les huit photos sont de Palagret, en Creative Commons


 

Dossier de presse

    L’œuvre hétéroclite d’Olaf Breuning puise dans les codes visuels de la culture de masse. Il mixe les origines, confronte les univers pour inventer une esthétique unique dans laquelle l’étrange se mêle à l’humour. Tout son art oscille ainsi entre le trouble et la distance. Ses effets ne sont pas vraiment spéciaux : les perruques, les déguisements, les postiches, le maquillage semblent affirmer leur échec à travestir avec exactitude la réalité.


 

 

Tokyo Olaf Breuning freaks Kahlo Sol LewittFrida Kahlo, Kasimir Malevitch, Sol Lewitt,

 The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo  

 

 

    S’inscrivant dans le cadre des recherches récentes de l’artiste sur son rapport à l’histoire de l’art moderne et contemporain, The Art Freaks se déploie dans l’espace via une quinzaine de bannières suspendues au plafond. Sur chacun de ces étendards est imprimée une photographie nous montrant un personnage dont le corps est peint à la manière d’un artiste emblématique (Francis Bacon, Louise Bourgeois, Damien Hirst, On Kawara, Yves Klein, Jackson Pollock, Vincent Van Gogh, Andy Warhol…). Olaf Breuning reprend ainsi une pratique, celle du body-painting, souvent à la limite du mauvais goût, à laquelle il donne comme une plus value artistique.


 

Tokyo Olaf Breuning freaks WarhoL SerraAndy Warhol, Richard Serra,The art freaks,Olaf Breuning, Palais de Tokyo  

 

 

 

 

    Visant une sorte de paradoxale perfection du faux, ces pavillons questionnent notre rapport à ces images célèbres et l’esthétique engendrée par leur reproductibilité. Si l’on pense d’abord être en présence d’un cliché correspondant à ce que l’on connaît, une série de petits détails – comme bricolés – viennent miner cette impression : on se met alors à douter de notre propre faculté critique. 


Olaf Breuning

[1970] Né en Suisse, vit et travaille à New York

 

 

 

The Art Freaks, Olaf Breuning

Palais de Tokyo

13 Avenue du Président Wilson, Paris 16

Du 8 juillet 2011 au 18 septembre 2011.

Du mardi au dimanche de 12h à 21h.

01 47 23 54 01

 

 

 

Le site d'Olaf Breuning

 

 

 

 

Palagret

art contemporain

juillet 2011

 

 

 

 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 11:09

 

    Boucliers ou constellations, les formes rondes du plafond du Louvre semblent flotter sur le fond bleu, intense comme le ciel ou la mer, un bleu que Cy Twombly a rarement utilisé dans ses oeuvres.


 

 

Cy-Twombly-ceiling-Louvre-Polyclete.jpgCartouche de Polyclète, The ceiling, Cy Twombly

plafond de la salle des Bronzes du Musée du Louvre

 

 

 

 

      «C'est vrai, j'ai peu utilisé le bleu, hormis ma dernière série exposée à Athènes. Pour moi, ce n'est pas le bleu de la Grèce, ni du ciel, ni de la mer. C'est le bleu de la peinture, le bleu de Giotto que j'ai recherché, un bleu simple et plein, entre cobalt et le lapis-lazuli»


 

 

Cy Twombly ceiling Louvre 4The ceiling, Cy Twombly

plafond de la salle des Bronzes du Musée du Louvre

 

 

 

    "J’ai utilisé les cercles en guise de boucliers dans le ciel bleu. Pour ce qui est de l’écriture, les Grecs écrivaient sur tout, vous savez. Même sur une petite coupe, ils inscrivaient « J’appartiens à Phidias » ou d’autres choses du même genre. Un jour, j’ai fait la maquette, juste comme ça, en me servant d’une bouteille ou d’un verre pour dessiner les cercles. Ensuite, je n’ai ajouté aucun changement, quel qu’il soit. J’ai vu une amie artiste, Barbara, passer devant mon atelier. Je lui ai dit d’entrer et de mélanger les couleurs pour moi. J’avais un nuancier avec toutes les variétés de bleus, le bleu profond, les couleurs caramel, le gris brunâtre. Et pour les cercles, j’en ai mis un ici et un autre là-bas. Pour qu’ils ne sautent pas. Cela reste assez plat. Il n’y a pas de conflit entre eux. Je ne voulais pas d’animation. Ils sont juste sur les bords et j’ai laissé le plafond ouvert sur le ciel bleu, un bleu Giotto." Cy Twombly 1

 

 

 

 

Cy Twombly ceiling Louvre 2The ceiling, huile sur toile marouflée, Cy Twombly

 

 

 

    Le nom de sept sculpteurs grecs 2 est inscrit dans des cartouches blanches. Le plafond éclaire la salle et égaye les sévères bronzes antiques que Cy Twombly aimait collectionner. Son oeuvre s'inspire souvent de la mythologie greco-romaine. Il vivait depuis plusieurs années en Italie dans une maison entre Rome et Naples.

 


 

Cy Twombly ceiling Louvre 5Cartouche de Myron, the ceiling, huile sur toile marouflée, Cy Twombly

Apollon en bronze doré du IIè siècle

 

 

 

   A l'instigation d'Henri Loyrette, "The ceiling" est la 3è commande de décor pérenne pour le Louvre, faite à un artiste vivant, après Anselm Kiefer et François Morellet

 

 

 

 

Twombly-ceiling-Louvre-cartouche-Myron.jpgCartouche de Myron, sculpteur grec

The ceiling, huile sur toile marouflée, Cy Twombly

 

 

 

 

The Ceiling, Cy Twombly

Inauguré en mars 2010

Salle des bronzes du Musée du Louvre  

 

 

 

 

Palagret

art contemporain et patrimoine

juillet 2011

 


Sources:

2- Praxitèle, Phidias, Polyclète, Lysippe, Céphisodote, Myron, Scopas

1- Interview de Marie-Laure Bernadac in The ceiling. 

 


 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 10:54

 

     Marcel Duchamp voyait dans les élégants mobiles d'Alexander Calder « la sublimation d’un arbre dans le vent ». 1 

 

 

Calder-mobile-expo-Beaubourg.jpgUn gracieux mobile d'Alexander Calder

 


     En plein air, les mobiles de Calder oscillent au plus léger souffle. Les formes abstraites de ses sculptures dynamiques s'inspirent des arbres et des feuilles de la nature.  

 

 

 

Google-doodle-Calder.png 

Google doodle en hommage à Alexander Calder

pour le 113ème anniversaire de sa naissance

 

 

     Le Google doodle, l'image d'un mobile coloré, s'anime doucement au passage de la souris. Alexander Calder est honoré à l'occasion du 113ème anniversaire de sa naissance.

 

 

 

   

Calder Horizontal Beaubourg 3

Horizontal, le stabile-mobile d'Alexander Calder sur la piazza Beaubourg

 


   Depuis quelques semaines, "Horizontal", un mobile-stabile est exposé sur la piazza Beaubourg à Paris. Un autre mobile-stabile est situé en face de l'Unesco. Un stabile se trouve sur l'esplanade de la Défense non loin de "Personnages", une sculpture monumentale de Miro.


 

 

La-Defense-Calder-0936.jpgStabile d'Alexander Calder à La Défense

 

 

  

Liens sur ce blog:


Horizontal, un joyeux stabile-mobile d'Alexander Calder sur la piazza Beaubourg


Google doodles: Mendel, une histoire de petit pois et la cathédrale Saint-Basile


Google doodle: Murakami célèbre le solstice d'été avec des fleurs kawaï


Google doodle pour Robert Bunsen: une expérience chimique


Les doodles de Google, hommages aux artistes et inventeurs

 

Freddy Mercury doodle sur Google en dessin animé

 

Google doodle: Madame Bovary pensive à sa fenêtre


 

 

 

Palagret

20 juillet 2011

Google doodle

 

 

 

 

1- in Michel Seuphor, "The Sculpture of this Century", New York, 1959.


 

 

 

 

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 13:40

 

    Formes basiques et millénaires comme la pyramide de Pei juste à côté, temples ou maisons primitives, proto-habitations, les deux constructions cubiques, les Makom de Michal Rovner, se détachent sur l'architecture savante du Louvre. 


 

Rovner Makom Louvre 2Makom II, fausse ruine de Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre

 

 

    Makom II est une fausse ruine faite de basalte sombre, pierres taillées toutes différentes, maçonnées ou écroulées. Avec ses gravats et sa large fissure, c'est une maison blessée, ouverte; ce qui reste après la guerre ou l'exode des habitants.


 

Rovner Makom Louvre 0Makom II, fausse ruine de Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre

 

 

 

   Makom IV a l'air neuve avec ses pierres numérotées, calcaire au ton clair. Elle est solide, fermée sur elle-même, comme une forteresse. Une fente et une fenêtre permettent de voir l'intérieur, un intérieur vide. Les deux constructions sont faites de pierres provenant de maisons détruites en Israël, en Cisjordanie ou en Galilée.

 


 

 

Rovner Makom Louvre 8Makom IV, pierres numérotées,

Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre

 

 

 

 

Rovner Makom Louvre 3Makom IV, temple aux pierres numérotées

Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre

 

 

 

 

 

Dossier de presse:

   Artiste israélienne révélée en 2005 à l’occasion de sa rétrospective « Fields of Fire » au Jeu de Paume, Michal Rovner, marquée par les conflits sociopolitiques du Moyen-Orient, développe une oeuvre multimédia sur les thèmes de l’archéologie, de la mémoire et du territoire.

 

 

 

Rovner Makom Louvre 1

      Makom, fausse ruine et temple reconstruit de Michal Rovner

au fond, la pyramide de Pei et l'arc du Carrousel

 cour Napoléon, Louvre

 

 

 

   Michal Rovner envisage le passé dans son perpétuel mouvement. « Je souhaite trouver cette connexion avec les pierres, dit-elle à propos de son travail. Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce processus temporel. Le Louvre permet ce déplacement temporel et spatial d’une salle à l’autre, d’une époque à l’autre. »


 

 

Rovner Makom Louvre 6

     Makom II, fausse ruine et temple reconstruit,

Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre

 


 

    Sur l’esplanade de la cour Napoléon, Michal Rovner présente deux temples, l’un en ruine, l’autre bâti. Ces édifices intitulés Makom, « espace » en hébreu, sont construits par des maçons d’origines et de confessions différentes avec des pierres collectées dans les décombres des maisons de Jaffa, Gaza, Jérusalem, Bethléem…



Rovner Makom Louvre 4

Makoms, fausse ruine et temple reconstruit de Michal Rovner

cour Napoléon, Louvre


 

 

    L'exposition se poursuit dans les salles du département des Antiquités et dans les fossés médiévaux du Louvre où Michal Rovner projette des vidéos sur les statues et les murs.  

 

 

                                                à suivre ...




Rovner Makom Louvre 9

Makom IV, temple aux pierres numérotées, Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre



  


Histoires, Michal Rovner 

Du 19 mai au 15 août 2011

Cour Napoléon, Antiquités orientales salles C et D et fossés médiévaux

Louvre, Paris





 

L'art contemporain au Louvre sur ce blog:


Wim Delvoye: des cochons dans les salons Napoléon III du Louvre

 

Soulages au Louvre: outrenoir et maîtres italiens de la Renaissance

 

Kosuth au Louvre, néons, confusion et désorientation

 








 

 

 

 

Palagret

art contemporain au Louvre

juillet 2011

 

 

 

 

 

 

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 17:02

 

 

     Thurkral et Tagra, deux artistes indiens, mettent en scène des sous-vêtements dans la vitrine dédiée au Centre Pompidou. Les sous-vêtements de Superman, Clark Kent dans le civil, de Loïs Lane dont il est amoureux et de Batman (Bruce Wayne). Des conseils sur l'usage des préservatifs (condom) et des dessins cherchent à briser le tabou de la sexualité encore très présent en Inde. 

 

 

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 3Slip et tongs de Clark Kent (Superman),

Installation de Thurkral et Tagra en écho à Paris-Delhi-Bombay

Vitrine du Centre Pompidou 

 

 

 

 

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 7Slip et tongs de Clark Kent (Superman), Loïs Lane et Bruce Wayne (Batman)

Installation de Thurkral et Tagra en écho à Paris-Delhi-Bombay

Vitrine du Centre Pompidou 

 

 

 

   La représentation de sous-vêtements masculins est très présente dans les grandes publicités peintes sur les murs des villes et villages indiens.

 



Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 2

Slip et tongs de Loïs Lane, Installation de Thurkral et Tagra, 

Vitrine du Centre Pompidou, en écho à Paris-Delhi-Bombay,

 

 

 

undefinedmur peint publicitaire pour les sous-vêtements Gold, en Inde à Varanasi

 

 

  Pendant l'été, les vitrines des Galeries Lafayette du boulevard Haussmann à Paris présentent les musées de la Capitale.

 

 

 

 

Paris et création, Vitrines sur l'art

du 11 juillet au 5 août 2011

Galeries Lafayette, boulevard Haussmann

 


 

Paris-Dehli-Bombay

Du 25 mai au 19 septembre 2011

Centre Pompidou, Paris

 

 

 

 

 

Liens sur ce blog:

 

"Références absolues", stars et mannequins sans visage, vitrines de Brummell Printemps


Les musées en vitrine aux Galeries Lafayette: Paris et création


David Lynch et son théâtre d'illusions, en vitrine aux Galeries Lafayette

 

 

 

 

 

Palagret

vitrines

juillet 2011



 

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 15:38

 

   Les reflets empêchent de bien voir les vitrines des Galeries Lafayette et certaines sont illisibles. Inhabituelle, la mise en scène des expositions ne semble pas retenir l'attention des passants plus attirés par les échopes extérieures qui vendent des foulards, des ceintures, des T-shirts et d'improbables objets multifonctions.

 

  

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 4Vitrine de "La Maison Rouge", Chasse au bison, diorama

 

 

 

     Délaissant la présentation de la mode, les Galeries Lafayette confient leurs vitrines à huit musées et lieux culturels de la capitale. Comme en 2010, "Vitrines sur l'art" mettent ainsi en valeur le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, des Arts Décoratifs, du Centre Pompidou, de la Cité de l’architecture & du patrimoine, de la Maison Rouge et du Palais de Tokyo. Nouveaux venus cette année, La Gaîté lyrique qui vient d'ouvrir et le BAL, lieu d'expositions photographiques.

 

 


 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 9Vitrine de "La Maison Rouge", Chasse au bison, diorama

 

 

     La Maison Rouge inaugure son cycle d'expositions consacré aux scènes artistiques des grandes métropoles avec "My Winnipeg", Manitoba, Canada. Du 23 juin au 25 septembre 2011.

 

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 5Vitrine des arts décoratifs, Buffle, Libuse Niklova 1971, jouets gonflables en PVC

 

 

  L'installation présentée en vitrine par les Arts Décoratifs est inspirée de l'exposition "Plastique ludique": Libuse Niklova (1934-1981), designer de jouets tchèque. Du 9 juin au 8 novembre 2011.

 

 

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 6"Aparté" dialogue entre la collection permanente du Musée et les oeuvres d'Ariane Michel

Une des vitrines du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

 

 

 

   Exposition "Apartés" au Musée d'art moderne de la ville de Paris avec Delphine Coindet, Raphaël Zarka et Ariane Michel, du 14 janvier au 7 mai 2011, une exposition déjà terminée donc.

 

 

 

Vitrine sur l'art Galeries Lafayette 1Galets et boules de terre cuite, cire et papier,

"Aparté" dialogue entre la collection permanente du Musée

et les oeuvres d'Ariane Michel, Vitrine du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

 

 

 

 

Paris et création, Vitrines sur l'art

du 11 juillet au 5 août 2011

Galeries Lafayette boulevard Haussmann

 

 

 

 

Liens sur ce blog:

"Références absolues", stars et mannequins sans visage, vitrine de Brummell Printemps

David Lynch et son théâtre d'illusions, en vitrine aux Galeries Lafayette

 

 

 

 

 

Palagret

vitrines

juillet 2011

 


 


 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 20:12

 

   Deux corps masculins nus, nerveux, presque écorchés, dans une pose dynamique, encadrent la statue très classique de Condorcet qu'ils semblent vouloir atteindre. L'installation provisoire de sculptures de Daniel Hourdé quai Conti attire le regard par l'association de statues de style académique et d'éclatantes lettres rouges. 


 

 sculpture Hourdé quai Conti 2"ahlala", sculpture de Daniel Hourdé, 1995, quai Conti à Paris

 

 

    Les lettres rouges qui forment le mot ahlala, soutenues d'une main désinvolte par le personnage de bronze, rendent dérisoire la sculpture. Il ne s'agit plus ici de glorifier un homme illustre, comme Condorcet juste à côté, ou de représenter des vertus civiques ou des allégories comme la République non loin. Le mélange d'art pop et de classicisme, l'utilisation d'une expression triviale, nous font sourire de la pose grandiloquente du modèle et dynamite tout esprit de sérieux. 


 

sculpture Hourdé quai Conti 8 

"ahlala", sculpture de Daniel Hourdé, 1995, quai Conti à Paris

 

 

 

   A côté des deux ahlalaphores, "Désillusion totale" est un personnage aux ailes mitées, coiffé d'un bonnet doré qui l'aveugle. S'agirait-il d'Icare qui, voulant s'échapper du labyrinthe, s'est brûlé les ailes en s'approchant trop près du soleil et dont la désillusion est certes totale? Ou s'agit-il de l'artiste?


 

sculpture Hourdé quai Conti 4"Désillusion totale", sculpture de Daniel Hourdé, 2011, quai Conti à Paris

 


    Daniel Hourdé a exposé plusieurs fois en plein air à Paris, sur la place Saint-Sulpice en 2006 et récemment place Saint-Germain des Prés. Transpercé d'éclair rouge (Coup de foudre), se débattant avec des lettres dorées géantes (Abracadabra), brandissant un bocal où git un poisson mort, homme de bronze luttant avec un homme de peluche rouge, corps d'homme au crâne de taureau (Le Minotaure) ou à la tête de mort, vêtu d'oripeaux ou masqué d'or, les sujets du sculpteur combinent une anatomie précise détaillant les muscles du corps humain avec des objets incongrus pour un effet plus comique que dramatique. 



sculpture Hourdé quai Conti 05"ahlala", sculpture de Daniel Hourdé, 1995

entourant la statue de Condorcet, quai Conti à Paris

 

 

    Hourdé s'inspire tout autant de la mythologie greco-romaine (Le minotaure, le désarroi de Narcisse) que des icônes contemporaines de la culture pop (Mickey).

 

 

sculpture Hourdé quai Conti 1

"désillusion totale" et "ahlala", sculpture de Daniel Hourdé, 1995,

 entourant la statue de Condorcet, quai Conti à Paris

 

 


   Avant de couler ses statues en bronze, Daniel Hourdé travaille la plasticine, au lieu de l'argile, pour sculpter les corps torturés, dans la tradition classique de la statuaire. Les visages cependant sont seulement ébauchés à coup de spatule, différents du modelé précis des muscles. Ils rendent les personnages anonymes ou archétypaux.

 

 

 

 

Sculptures en plein air de Daniel Hourdé:

Place Saint-Germain des Prés, juin 2011

Quai Conti, Paris, juillet 2011



 

Photo de l'exposition de Daniel Hourdé en 2006, place Saint-Sulpice ici


site de Daniel Hourdé

 

 

Palagret

juillet 2011

art en plein air

 


 

 

 

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