28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 23:01

 

   Comme un arc-en-ciel gris, "l'arche de Versailles" de Lee Ufan encadre le château côté jardin. Une immense arche d'acier haute de 15 mètres et large de 11 est solidement ancrée dans le sol, contre-butée par deux gros rochers. L'arche guide le regard vers le ciel. Au sol une plaque d'acier reflète l'arche et les nuages et nous guide vers l'axe royal. C'est une porte, un passage qui va du château au jardin et au canal.

 

 

 

Lee Ufan Relatum L'arche de Versailles 0Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014

Devant la façade du château de Versailles, côté jardin

 

 

 

 

   Dans ses sculptures, Lee Ufan n'utilise que de l'acier, matériau usiné symbole de modernité, et des rochers, éléments naturels trouvés dans la nature. 

 

"Pour moi, la pierre doit être aussi âgée que la terre. Et je suis toujours à la recherche de la pierre neutre, la pierre abstraite qui n’a pas une image ou un sens particulier. J’utilise aussi la plaque de fer, c’est un produit de la société industrialisée. En mettant ensemble la pierre et le fer, j’essaie de faire le lien entre la nature et le monde industrialisé" 1


 

 

Lee Ufan Relatum L'arche de Versailles 1Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014

Un rocher à côté du bassin et des sculptures de bronze

château de Versailles

 

 


  Relatum, tel est le titre générique des 10 oeuvres exposées, 9 dans le jardin et une dans le château.

 

 

"Depuis les années soixante-dix, je donne à mes œuvres ce titre de Relatum, pour exprimer le fait qu'un être ne peut pas exister seul, mais qu'il a un sens dans un phénomène relationnel. Un être n'a de sens que dans un monde de relation. À l'origine, en latin relatum est un terme géométrique qui désigne la fonction relationnelle. Je l'ai adopté pour renvoyer à l'idée d'un espace phénoménologique.


 

 

Lee Ufan Relatum L'arche de Versailles 4Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014

 

 

 

      Lee Ufan, avec ses sculptures minimalistes se fond dans le jardin du Roi-Soleil. Certaines de ses installations dans les bosquets passent inaperçues des touristes plus attirés par les sculptures dorées des bassins et le marbre blanc des statues de déesses que par l'art contemporain.

 

 

 

Lee-Ufan-relatum-earth-of-the-bridge-Versailles-20837.jpgRelatum, earth of the bridge, sculpture de Lee Ufan, 2014

Dans une allée conduisant au bassin d'Apollon, Versailles


 

 

    On est loin de l'art néo-pop de Jeff Koons, Murakami ou Joanna Vasconcelos. Leur oeuvres colorées créaient un clash visuel avec le château et les jardins. A Versailles, Lee Ufan, le plasticien coréen du courant Mono Ha, est plus proche des austères sculptures d'acier corten de Bernar Venet. L' arche de Versailles de Lee Ufan, côté jardin, répond à la parenthèse d'acier (85.8° Arc X 16) que Bernar Venet avait installé en 2011 devant le château, côté cour, encadrant la statue équestre de Louis XIV.

 

 

 

Venet 85.8 Arc x 16 Versailles 585.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet

 devant le château de Versailles

 

 

 

   Les sobres sculptures de Lee Ufan ne devraient pas trop déranger les défenseurs d'un Versailles figé aux siècles des rois de France. Les traditionnalistes oublient que Louis XIV faisait appel aux créateurs de son temps qui, même s'ils s'inspiraient de l'antique, savaient innover. 

 

 

 

   autres oeuvres à suivre

 

 

 

Lee Ufan

17 juin - 2 novembre 2014

Château de Versailles


 

 

 

Lee Ufan Relatum L'arche de Versailles 8Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014

château de Versailles, côté jardin

 

 

 

 

 

 

L'art contemporain à Versailles sur ce blog:

Bernar Venet à Versailles, une sculpture telle une colossale couronne de laurier

Split Rocker de Jeff Koons à Versailles

Murakami à Versailles: rutilants bouddhas d'or et d'argent

Xavier Veilhan, un carrosse violet immobilisé en pleine course à Versailles

Patrimoine et art contemporain à Versailles: esprit de sérieux et dérision avec Koons, Murakami, Vasconcelos, etc

Joana Vasconcelos à Versailles: lilicopter, un hélicoptère en plumes roses au milieu de mâles révolutionnaires

 

Lee Ufan, Relatum, le repos de la transparence


 

 

 

Lee-Ufan-relatum-arche-touristes-pluie-Versailles-20980.jpgTouristes sous la pluie se photographiant au château de Versailles

devant l'arche de Lee Ufan

 

 

 

 

Palagret

art contemporain et patrimoine

juillet 2014

 

 

 

 

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 17:26

 

  Un bonhomme blanc et nu, assis sur une passerelle de bois, les pieds dans le vide, contemple les hordes de touristes qui s'adonnent à la folie du shopping. Le mannequin embrasse du regard les stands luxueux (Dior, Chanel, Guerlain etc ...) qui offrent aux nombreux touristes chinois des trophées du bon goût parisien à rapporter au pays. "Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), l'ironique installation de Philippe Ramette, est suspendu à 43 mètres de hauteur dans l'atrium des Galeries Lafayette, sous la coupole ornée de vitraux

 

 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette 3"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette, 2014

Sous la coupole des Galeries Lafayette

 

 

 

 

   Le grand ballon blanc ne s'envolera pas, il soutient la passerelle accrochée d'un côté à un balcon. Quelques planches manquent à la passerelle, isolant le personnage, rendant son retour à la terre ferme impossible ainsi que toute évasion vers de plus larges horizons. Comme "le voyageur contemplant une mer de nuages" du tableau de Caspar-David Friedrich, l'homme de Ramette est un personnage romantique, seul. Dans son voyage immobile, il médite sur le spectacle de la foule livrée à un consumérisme frénétique, une foule bavarde où toutes les langues se mêlent. Il se souvient peut-être de ces vers de Charles Baudelaire:


Pendant que des mortels la multitude vile, 
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, 
Va cueillir des remords dans la fête servile, 
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,


 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette 7"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

Sous la coupole des Galeries Lafayette


 

          Des galeries circulaires qui entourent l'atrium des Galeries Lafayette, on aperçoit le ballon blanc ou le bonhomme assis, entre les vêtements, les sacs et les parfums de luxe. Il faut s'approcher de la balustrade pour voir l'ensemble de "Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…). C'est aussi l'occasion d'admirer la coupole de l'architecte Ferdinand Chanut, les vitraux byzantins du maître verrier Jacques Gruber et les ferronneries dorées de Louis Majorelle (1912).



 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette 5"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

Sous la coupole des Galeries Lafayette


 

 

    Dans les photographies dont il est le personnage principal, Philippe Ramette se représente dans des attitudes déséquilibrées, suspendu au-dessus du vide, près à tomber. La chute est un des thèmes du plasticien. Cette fois-ci le bonhomme qui le représente est assis et si personne ne coupe les cordes qui le relient au ballon, il ne tombera pas. Ou alors il sautera de désespoir.

 


 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette 9"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

Sous la coupole des Galeries Lafayette


 

 

     C'est la première fois qu'une installation d'art contemporain est exposée sous la coupole des Galeries Lafayette. La Galerie des Galeries, située au premier étage du magasin, expose en ce moment On / Off, une exposition-scène de Xavier Veilhan.


 

 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette ballon"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

Sous la coupole des Galeries Lafayette


       video ici

 

 

Ramette-carte-postale.jpgCartes postales des performances de Philippe Ramette

 

 

 

Liens sur ce blog:

David Lynch et son théâtre d'illusions, en vitrine aux Galeries Lafayette

Till we drop, vitrines de Jean-Paul Lespagnard aux Galeries Lafayette

 

Vitrines sur l'art: Thurkral et Tagra, le centre Pompidou aux Galeries Lafayette


 

 

 

Ramette éloge contemplation Galeries Lafayette 34"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

Sous la coupole des Galeries Lafayette


 

Philippe Ramette

"Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…)

Sous la coupole des Galeries Lafayette Haussmann, à Paris

du 14 juillet au 30 août 2014


Ramette-contemplation.jpgCroquis de "Éloge de la contemplation" (Le Temps suspendu…), Philippe Ramette

 

 

 

 

Palagret

art contemporain et consumérisme

juillet 2014

 


 

 


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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 16:32

 

   20 000 fantassins et cavaliers britanniques, sur 120 000, sont morts en seul jour à l'assaut des lignes allemandes, le 1er juillet 1916 à la bataille de la Somme. Sous la mitraille et les obus, ils sortaient des tranchées pour marcher vers l'ennemi. Dans le bruit des explosions et des tirs, dans la poussière qui les aveuglait, les soldats avaient l'ordre de ne pas s'arrêter pour secourir les blessés.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10933Blessé évacué sur une civière lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

   Les cadavres tombés dans les tranchées, déjà surpeuplées, étaient rejetés en dehors pour laisser la place aux mouvement de troupes. Les blessés survivants n'étaient évacués du no man's land qu'à la nuit tombée vers les ambulances; des ambulances automobiles et d'autres tirés par des chevaux.


 

      BD fresque Sacco métro Montparnasse 10934Ambulance hippomobile. Un soldat anglais et un prisonnier allemand porte une civière

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue


 

 

         Les soldats sont partis souriants à la bataille mais après l'effroyable massacre du premier jour, 20 000 morts - 40 000 blessés, l'enthousiasme n'était plus le même. Puis la guerre s'est enlisée dans les tranchées où les soldats vivaient dans des conditions effroyables. La fresque de Joe Sacco ne montre pas de soldats allemands, à part quelques prisonniers. Les combattants se tuaient à distance.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10924Soldats joyeux partant à la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

    En avril dernier, Joe Sacco  dessinait "La Grande Guerre: le premier jour de la bataille de la Somme", un album-fresque dépliable de 7 mètres, inspiré de la tapisserie de Bayeux. A l'occasion du "Centenaire de la Première Guerre Mondiale", cette fresque minutieuse est agrandie sur 132 mètres de long et six mètres de haut dans le couloir du métro Montparnasse-Bienvenue.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10935La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

   La fresque historique de Joe Sacco ne chante pas les mérites d'officiers souvent incompétents mais montre un massacre sans panache, sans gloire et sans héros. La bande-dessinée est sans case et sans bulle. Seuls quelques textes en bas de l'image donnent des informations succinctes. Le dessin suffit à dire le fracas, l'horreur et l'absurdité de cette bataille de la Somme en particulier et de la guerre en général.


 

 

 BD fresque Sacco métro Montparnasse 10928Avance des fantassins lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

« Je me suis contenté de montrer ce qui s’était passé ce jour-là, depuis la prière du général jusqu’aux tombes des soldats, en espérant que, un siècle plus tard, nous en gardions toujours le même goût amer » déclare Joe Sacco 1.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10909Cratère d'obus lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

   La fresque de Joe Sacco est visible pendant deux mois sur un mur courbe du couloir de correspondance du métro Montparnasse-Bienvenue. 10 millions de voyageurs y empruntent les tapis roulants chaque semaine. Ceux qui lèvent le nez verront, de gauche à droite, la sanglante bataille se dérouler heure par heure.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10932Cadavres repoussés hors des tranchés lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

   Joe Sacco, maltais-américain, allie le journalisme et le dessin pour réaliser des reportages graphiques comme "Gaza 1956". En historien, Joe Sacco fait de nombreuses recherches afin d'être précis et exact dans ses dessins et le déroulement des faits. Pour "La Grande Guerre", il a consulté de nombreuses photos d'époque au Musée Impérial de la Guerre de Londres.

 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10919Canon lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

  En 2016, la fresque de Joe Sacco sera exposée dans la Somme à Thiepval où on peut encore voir la trace de paysages dévastées par la Grande Guerre.


 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10920Enclos des chevaux lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

 

La Grande Guerre

fresque en noir et blanc de Joe Sacco

couloir de correspondance du métro Montparnasse-Bienvenue

Du mardi 01 juillet 2014 au dimanche 31 août 2014


 

 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10925Cavaliers indiens lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

Lien sur le Centenaire 14-18:

Fields of battle - Terre de Paix 14 -18, photographies de Michael Saint-Maur Sheil   

 

 

Palagret

art et histoire

juillet 2014



 

 

BD fresque Sacco métro Montparnasse 10927Soldats épuisés dans les tranchées lors de la bataille de la Somme

La Grande Guerre, fresque de Joe Sacco, métro Montparnasse-Bienvenue

 

 

 

 

Liens:

1- in Dossier de presse

Entretien de Joe Sacco avec Daniel Mermet dans là-bas si j'y suis

Quelques images commentées par Joe Sacco sur Slate

 


 

La Grande Guerre, Joe Sacco, Futuropolis, 25 €.

 

 


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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 17:29

 

   Avant l'inauguration des sculptures de Dewar et Gicquel, leurs oeuvres étaient déjà exposées dans le jardin du musée Rodin mais sans cartel les identifiant, à la grande perplexité des touristes pas forcément fins connaisseurs de Rodin. Si les sièges de toilette ou le pull-over ne prêtaient pas à confusion, les fragments de corps étaient autant photographiés que les sculptures de Rodin.


 

 

Dewar et Gicquel sculptures La mode Musée RodinLa mode, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

Fragment de corps masculin avec chaussures

 

 

 

   En béton gris, lourdes et peu modelées, les oeuvres de Dewar et Gicquel étaient pourtant bien différentes de celles de Rodin. A partir de modelage, les plasticiens ont fabriqué un moule qui n'a servi qu'une fois pour couler le béton. Les corps lisses se dégagent d'une gangue de matière brute, le non finito.


 

 

 

Dewar et Gicquel sculptures La mode le penseur Musée RodiLa mode, Dewar et Gicquel, au fond le penseur de Rodin, Musée Rodin

 

 

   Le titre de l'exposition, « la Jeune Sculpture », fait référence au Salon du même nom organisé au musée Rodin de 1949 à la fin des années 1960.

 

"Ce titre fait référence à l’histoire du musée, mais il décrit également l’idée d’une figure anachronique qui traverse l’exposition. Comment une sculpture peut-elle être jeune, la sculpture change-t-elle vraiment ? Où est-ce son contexte d’apparition qui change ?D’où le titre de votre exposition, « la Jeune Sculpture », qui fait référence au Salon du même nom organisé au musée Rodin de 1949 à la fin des années 1960 ? → Ce titre fait référence à l’histoire du musée, mais il décrit également l’idée d’une figure anachronique qui traverse l’exposition. Comment une sculpture peut-elle être jeune, la sculpture change-t-elle vraiment ? Où est-ce son contexte d’apparition qui change ?"


 

 

Dewar et Gicquel sculptures Pied Musée RodinLe pied, Dewar et Gicquel, au fond la porte de l'enfer, Musée Rodin

 


Dossier de presse:

   Poursuivant son dialogue avec l’art contemporain, le musée Rodin ouvre les jardins de l’hôtel Biron au duo d’artistes, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, lauréats en 2012 du Prix Marcel Duchamp, attribué pour la première fois à un modèle de production à deux. Collaborant depuis leur rencontre en 1997 à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, les deux artistes explorent une voie très expérimentale entre érudition et amateurisme, relecture de l’histoire de l’art et pratiques artisanales. L’hybridation des techniques, des motifs et des matériaux leur permettent d’interroger les canons de la sculpture.


 

 

Dewar et Gicquel sculptures Musée Rodin courDewar et Gicquel, Cour du Musée Rodin

 

 

 

   Un nouveau corpus d’œuvres a été conçu et produit spécialement pour l’exposition. Il s’agit de neuf sculptures en béton de grandes dimensions. Modelées, coulées et assemblées par les artistes eux-mêmes selon les techniques traditionnelles de la sculpture, ces sculptures représentent des fragments de corps nus, certains en ronde bosse et d’autres plus architecturaux. Corps d’athlètes dont la monumentalité n’exclut ni le port de quelques vêtements familiers – gilet en laine torsadée ou chaussures de marque – ni la présence plus incongrue d’éléments de salle de bain.


 

 

Dewar et Gicquel sculptures Architecture Musée RodinArchitecture, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

 

 

 

   « L’œuvre de Rodin a été un point de départ pour nous permettre de travailler sur une technique particulière de sculpture que nous n’avions jamais eu l’occasion d’explorer auparavant, tout en ayant à l’esprit que la pratique de Rodin s’est aussi affirmée au moment de l’apparition de la photographie et de la reproductibilité. » disent-ils dans un entretien réalisé à l’occasion de l’exposition.

 

 

Dewar et Gicquel sculptures Allégorie Musée RodinAllégorie, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

 

 

 

 

   Mu par le désir constitutif du sculpteur de se colleter la matière, le duo partage par exemple avec Rodin le goût affirmé des matériaux. Mais, là où Rodin déléguait l’exécution de ses œuvres en vue de leur reproduction, Daniel Dewar et Grégory Gicquel assurent eux-mêmes en tant que praticiens chaque étape de la fabrication, et détruisent les moules après usage afin de limiter leur production à un seul et donc unique tirage.


 

 

Dewar et Gicquel sculptures La figure Musée RodinLa figure, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

 

 

 

 Un « anachronisme subversif », qui permet de « réactualiser les débats esthétiques sur la question des rapports entre art et artisanat autour de la sculpture, question qui revient à grands pas sur le devant de la scène... Preuve que l’art a de nouveau à faire avec le réel ».


 

 

Dewar et Gicquel sculptures Les fantômes Musée RodinLes fantômes, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

 

 

 

 

  L’expression hautement paradoxale de Dewar & Gicquel n’aurait pu trouver meilleure scène et décor plus propice que ce haut lieu patrimonial, pour creuser la question de la place singulière qu’occupe la sculpture entre réalité et représentation.

 

 

Dewar et Gicquel sculptures L'idée Musée Rodin lapinL'idée, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

 

 

 

 

La jeune sculpture, Daniel Dewar et Grégory Gicquel

Jardin du musée Rodin

Du 27 mai au 26 octobre 2014 

Tous les jours sauf le lundi, de 10h à 17h45.

 


 

 

Palagret

sculpture et patrimoine

mai 2014


 

Sources:

Dossier de presse

Itw de Dewar et Gicquel

 


 

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 19:18

 

"Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace". Robert Mapplethorpe

 

 

 

La confrontation des modelages de Rodin (1840-1917) et des photographies de Robert Mapplethorpe (1946-1989) montre des correspondances dans leur démarche. Les images se répondent à près d'un siècle de distance.


 

 

Rodin Mapplethorpe drapé Auguste Rodin, Mercure avec draperie et Torse de l’Âge d’airain drapé, vers 1895, plâtre, au fond, Robert Mapplethorpe, gaze

 

 

 

"Chez les deux artistes, le tissu est un élément de théâtralisation du sujet. En véritable metteur en scène, Mapplethorpe utilise le drapé comme une matière première de sa composition, déployant des effets recherchés. De son côté, Rodin modèle ses nus avant de les draper dans des tuniques trempées dans du plâtre afin que l'architecture du corps soit perceptible sous les vêtements.


 

 

Rodin Mapplethorpe Gaze blanche Robert Mapplethorpe, gaze

 

 

 

 Rodin donne au drapé une consistance plastique et le dispose souvent de façon à produire un effet dramatique: il enveloppe le buste de l'Age d'Airain à la manière d'une vierge à la tête couverte, alors que la tunique tombant sur les bras de Jean de Fiennes accentue l'effet de désarroi du jeune homme face au destin tragique qui l'attend.


 

 

Rodin Mapplethorpe drapé 2Photos de Robert Mapplethorpe

au fond, plâtre de Jean de Fiennes, Rodin

 

 

 

 

Mapplethorpe a recours aussi bien au voile fin, à la gaze médicale qu'au tissu fluide et soyeux. Rodin se contente le plus souvent du tissu qu'il a à portée de main, fin ou grossier, allant du rideau à la toile de jute la plus épaisse, qu'il peut fixer sur ses sculptures, à l'aide d'ajouts de plâtre, dans des mouvements aériens.


 

Rodin Mapplethorpe Bourgeois de Calais FiennesLes bourgeois de Calais, Jean de Fiennes, variante pour la deuxième maquette, Auguste Rodin, vers 1895

 

 

 

Dossier de presse:

Tout semble opposer ces deux personnalités même si Mapplethorpe n’a eu de cesse de sculpter les corps à travers son objectif et que la photographie a accompagné Rodin tout au long de sa carrière.

Robert Mapplethorpe est à la recherche de la forme parfaite, Rodin tente de saisir le mouvement dans la matière. Rien n’est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe alors que Rodin conserve les traces de l’élaboration de l’œuvre et cultive celles de l’accident. L’un fut attiré par les hommes, l’autre par les femmes et tous deux jusqu’à l’obsession. Cela n’a pas empêché Mapplethorpe de photographier des nus féminins et Rodin de modeler de nombreux corps masculins.

 

 

Rodin Mapplethorpe Balzac drapéEtude pour Honoré de Balzac, plâtre, Auguste Rodin

au fond, photographie de Robert Mapplethorpe

 


Sept thèmes ont été retenus par les commissaires, servant de fil rouge aux rapprochements qui sont à la fois formels, thématiques et esthétiques. Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Erotisme et Damnation sont quelques-unes de ces grandes problématiques traversant l’œuvre des deux artistes.

 

 

Rodin Mapplethorpe Mercure avec draperieEtude pour Mercure avec draperie, plâtre, Auguste Rodin

au fond, photographies de Robert Mapplethorpe


 

 

Cette exposition est une invitation à questionner le dialogue établi par les commissaires et à faire sien les rapprochements. Cette vision "sculpture et photographie" est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n’avait été réalisé, renouvelant le regard sur la photographie comme sur la sculpture." in 1


 

 

Rodin-Mapplethorpe-drape--Balzac.jpgDrapé de Robert Mapplethorpe et

Balzac drapé d'Auguste Rodin

 

 

 

Mapplethorpe Rodin

du 8 avril au 21 septembre 2014

Musée Rodin, Paris

 

Exposition organisée en collaboration avec la fondation Robert Mapplethorpe, New York

 

 

 

 

L'art contemporain au musée Rodin:

Dewar et Gicquel chez Rodin, neuf jeunes sculptures de béton

Wim Delvoye, des bonbones de gaz décorées à l'antique au musée Rodin

Wim Delvoye, une tour gothique en acier découpé au laser au musée Rodin

Urs Fischer, Marguerite de Ponty, Zizi, Miss Satin, sculptures molles et lourdes au Musée Rodin

Etienne Bossut au Musée Rodin: Laocoon(s), le monstre sans la proie


 

 

Palagret

photo et sculpture

mai 2014

 

 

 

Source: 1- dossier de presse

 


 

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 23:38

 

   "C'est n'importe quoi" est le titre de la dernière exposition de François Morellet. Pier & Ocean est une installation de néons bleus clignotant dans laquelle on pénètre en marchant sur une passerelle de bois de Tadashi Kawamata. Un référence à une oeuvre de Piet Mondrian.

 

 

Morellet Kawamata Mennour expo 7Pier & Ocean de François Morellet et Tadashi Kawamata

Galerie Kamel Mennour

 

 

 



François Morellet et Tadashi Kawamata, Pier... par Palagret

 

 

 

 

Photos et texte ici

 

 

Lien sur ce blog:

Morellet Kawamata, c'est n'importe quoi? mer de néons à la galerie Kamel Mennour

 

 

 

 

Palagret

art contemporain et néon

avril 2014

 


 

 


 

 

 

 

 


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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 03:35

 

   "C'est n'importe quoi?", tel est le titre provocateur de la nouvelle exposition de François Morellet à la galerie Kamel Mennour rue du pont de Lodi. Morellet, 88 ans, aime bien plaisanter. Ne qualifiait-il pas son exposition de néons à Beaubourg de couillonnades?


 

 

Morellet-Mennour-expo-14.jpg"C'est n'importe quoi", exposition de François Morellet à la galerie Mennour

 

 

 

   Dans la première salle, François Morellet expose des tableaux minimalistes, monochromes blancs coupés par des lignes noires et des néons accrochés dont les fils font partie du tableau-sculpture. Des oeuvres régies par les lois mathématiques. Dans la deuxième salle, Pier & ocean, une installation mouvante à la lumière vibrante.

 


 

 

Morellet Kawamata Mennour expo 6Pier and Ocean, 2014

 Installation au sol. 38 tubes de néon bleu argon & 

Jetée en bois réalisée par Tadashi Kawamata

 

 

 

 

   Une passerelle de bois conçue par l’artiste japonais Tadashi Kawamata nous mène au-dessus d’un océan de néons, dont les clignotements génèrent un ressac lumineux. Contrôlés par un logiciel les tubes s'allument et s'éteignent ensemble, l’espace en devient incertain et le visiteur hésite, enveloppé d'une lueur bleutée.


 

 

Morellet Kawamata Mennour expo 5Pier and Ocean, 2014, installation de Morellet et Kawamata

 

 

 

 

   L'installation de François Morellet est un vibrant hommage à la série de tableaux de Piet Mondrian intitulée Pier and Ocean (1915).


 

 

Morellet Kawamata Mennour expo 9Pier and Ocean, 2014, installation de Morellet et Kawamata

 


 

 

François Morellet,

C’est n'importe quoi ?

47 rue Saint-André des Arts & 6 rue du Pont de Lodi

En collaboration avec Tadashi Kawamata

Du 29 mars au 7 mai 2014


 

 

 

Morellet Kawamata Mennour expo 3"C'est n'importe quoi", exposition de François Morellet

galerie Kamel Mennour rue du pont de Lodi

 


 

 

 

 

Liens sur ce blog:

François Morellet, néons et couillonnades à Beaubourg

 

 

 

 

Palagret

néon et art contemporain

avril 2014

 


 

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 00:36

 

   Rigoureusement alignée, une armée de 104 sculptures de petites filles en rang par quatre se tient au centre de la halle Aubervilliers du 104. Leur expression sévère et leur attitude figée renvoient aux 8000 soldats de terre cuite découverts enterrés dans la nécropole de l'empereur Qin, en 1974 près de Xi'an en Chine.


 

 

Prune Nourry Terracotta daughters 104 1"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre

 

 

 

     Comme les soldats, certaines petites filles portent des vestes cuirassées. Avec cette armée contemporaine de Holy Daughters, Prune Nourry parle du déséquilibre démographique en Chine. Les parents chinois préferrent les garçons qui les accompagneront dans leur vieillesse plutôt que les filles qui partiront pour se marier. La politique de l'enfant unique a eu pour conséquence la disparition de nombreux nouveaux-nés féminins. A cause des infanticides, le démographe Christophe Guilmoto estime que plis de 163 millions de filles manquent en Asie.

 

   "Je me suis demandé comment montrer de manière artistique ce problème de la disparition des filles. Je suis allée sur place rencontrer des démographes, des ONG, des groupes de femmes. Il fallait que mon projet parle de manière universelle." 1

 

 

 

Prune Nourry Terracotta daughters 104 7"Terracotta daughters", Prune Nourry, halle Aubervilliers du Cent-quatre

 

 

 

 

   Prune Nourry a fabriqué ses 108 statues d'argile en Chine avec l'aide d'artisans dont Xian Feng avec lequel elle communique grâce à un interprète, des croquis et des gestes. Grandeur nature, les statues ont huit visages différents mais sont toutes différentes grâce aux détails vestimentaires ou à leur attitude (mains croisées sur le ventre ou dans le dos, bras ballants etc). Huit petites filles orphelines, choisies par l'association Les enfants de Madaifu, ont été photographiées Prune Nourry. Un an plus tard, elles ont eu la joie de voir leur modèle une fois terminé. L'argent récolté par la vente de certaines statues financera l'éducation des fillettes pendant trois ans.


 

 

 

Prune Nourry Terracotta daughters 104 0"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre

 

 

 

   Dans l'atelier cinq du 104 est projeté un film réalisé par Prune Nourry qui décrit son travail du modelage au moulage.

 

 

 

Prune Nourry Terracotta daughters 104 5"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre

 

 

 

 

   Les visiteurs peuvent circuler au milieu des enfants immobiles et les voir en plongée à partir d'une plateforme. L'armée féminine chinoise de Prune Nourry, symbole de toutes ces petites filles non-nées, sera exposée à travers le monde pendant un an avant d'être enterrée dans un lieu secret, comme les guerriers de l'empereur Qi.

 

 "Je veux créer un mythe autour de ces sculptures, que les gens se demandent si c'est vrai ou si c'est une légende." déclare Prune Nourry 1

 

 

   Les filles d'argile seront ensuite exhumées en 2030, date à laquelle les conséquences des avortements sélectifs deviendront dramatiques en Chine ou en Inde.


 

 


Prune Nourry Terracotta daughters 104 9"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre

 

 

 

   Née en 1985, Prune Nourry est diplômée de l'école Boulle où elle étudie la sculpture sur bois. Elle vit et travaille à New-York, en résidence au centre d’art The Invisible Dog de Brooklyn. La plasticienne s'intéresse aux dérives de la bioéthique et à la selection des sexes.

 


 

 

 

Prune Nourry Terracotta daughters 104 B"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre

 

 

 

 

Avec motifs apparents, exposition collective

Prune Nourry, Terracotta daughters

du 22 mars au 10 août 2014

Cent-Quatre, Paris

 

Du 22 Mars au 10 Mai, 2014

Galerie Magda Danysz - 78, rue Amelot Paris 11

 

 

 

Une interview de Prune Nourry

 

 

 

Prune-Nourry-Terracotta-daughters-104-soldats.jpg

 

 

 

 

Palagret

art contemporain

avril 2014

 

 

Source:

1- in Lefigaro

 

 


 


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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 23:31

 

   Performance ursine au Musée de la Chasse et de la Nature: Abraham Poincheval hiberne dans le ventre de l'animal.

   

 

Dans la peau de l'ours PoinchevalAbraham Poincheval dans la peau de l'ours, curieux trophée au Musée de la Chasse

 

 

 

   A travers son épaisse fourrure, les visiteurs parlent au prisonnier volontaire. Certains lui font la lecture.  Ce jour là, une jeune femme lisait un conte de Charles Perrault.  

 



Dans la peau de l'ours, Abraham Poincheval hiberne par Palagret

 

 

 

Lien sur ce blog:

Abraham Poincheval dans la peau de l'ours, curieux trophée au Musée de la Chasse

 

 

Palagret

avril 2014

Performance ursine

 


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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 18:14

 

    Voilà un beau poisson d'avril ou plutôt un ours d'avril. Le mardi 1er avril l'artiste et performeur Abraham Poincheval s'est enfermé dans un ours! Comme Franny, le personnage de "Hotel New-Hampshire de John Irving qui vit dans un costume d'ours? Non, Abraham Poincheval git allongé dans une sculpture d'ours recouverte d'une vraie peau et il y restera treize jours. Aussi vide et fascinant que le Loft de TF1, la performance du musée de la Chasse et de la Nature est retransmise 24h/24 et en direct sur poincheval.chassenature.org.


 

 

Dans la peau de l'ours Poincheval maquetteDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

 

   Une caméra filme Poincheval à l'intérieur de l'ours, une autre à l'extérieur filme les réactions des visiteurs du Musée. Un oeilleton situé au niveau de l'anus de l'animal devait permettre de voir le performeur mais il a été obstrué suite à des aménagements techniques de dernière minute. Abraham Poincheval peut débrancher la caméra intérieure s'il souhaite un peu d'intimité mais pourquoi s'inflige-t-il une telle prison? 


 

 

Dans la peau de l'ours PoinchevalDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

   Pourquoi? C'est une des questions que lui posent les visiteurs. La réponse arrive presque inaudible à travers la fourrure de l'animal: pour expérimenter les sensations de l'ours en hibernation. Les enfants d'abord intimidés caressent et saluent l'animal puis entament un dialogue de sourd. Quelques livres posés sur une table basse incitent les volontaires à faire la lecture au prisonnier. Au choix: Walden ou la vie dans les bois, de Thoreau, 20 000 Lieux sous les mers, de Jules Verne, ou encore les Contes de Perrault et Boucle d'or et les Trois Ours.


 

 

Dans la peau de l'ours Poincheval dialogue 0Dialogue avec l'ours

Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

 

 

 

      Ce n'est pas la première fois qu'Abraham Poincheval endure l'enfermement. En 2012 à Marseille, il s'enfermait dans une librairie. En 2013 à Tours, il s'enterrait sous le parvis de l’hôtel de ville. Aujourd'hui, pour 13 jours, Abraham Poincheval  repousse ses limites physiques.  "Avant de s'enfermer dans un ours, on est toujours un peu tendu." a déclaré sans rire le performeur. 1


 

 

Dans la peau de l'ours Poincheval intérieurDans la peau de l'ours, vue intérieure

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

 

« En restant statique, l'univers se déploie d'une étrange façon. C'est difficile au début, les deux ou trois premiers jours. Il faut se concentrer, ne pas partir à la dérive », explique-t-il.  Embarqué à bord de l'animal comme « pour un voyage en haute-mer, il y aura des jours de tempête intérieure et des jours calmes. Treize jours, c'est d'ailleurs le temps d'une traversée entre l'Europe et l'Amérique... Il faut tenir le cap ».1


 

 

 

Dans la peau de l'ours Poincheval dialogueDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Dialogue, Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

 

  Pour ce voyage immobile dans la peau d'un ours, Abraham Poincheval a aménagé sa prison avec les commodités modernes: eau, électricité, ventilation mécanique contrôlée (VMC), évacuation des déchets. Le tout dissimulés dans un plancher technique. Il y a aussi des livres mais ni télévision, ordinateur ou portable. Abraham Poincheval a d'abord testé l'installation pendant un mois. Il se tient sur le dos, la tête à hauteur du cou de l'animal et peut faire un peu d'exercice chaque jour en tirant sur une corde.



 Dans la peau de l'ours Poincheval dialogue 7Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Dialogue, Musée de la chasse et de la nature

 

 

 

    L'ours-sculpture est posé au milieu des armes, des trophées et des animaux empaillés du Musée de la chasse. Levée d'écrou le 13 avril. L'ours vide restera exposé une semaine de plus.

 

 

  

 Dans la peau de l'ours Poincheval 4 dessinsDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Dessins préparatoires

 

 


Voir la video de l'ours habité

 

 

 

Dossier de presse:

 

"L’originalité de la performance qu’accomplit en ce moment même Abraham Poincheval tient à ce que cette nouvelle expérience est menée à l’intérieur d’une œuvre d’art qu’il a créée: une sculpture habitable, en forme d’ours. Ce faisant, l’artiste interroge le statut de l’œuvre d’art, repousse ses propres limites physiques et expérimente le « devenir- animal » tel que l’a défini Gilles Deleuze.

Quel est le statut de cette œuvre d’art ?

Il s’agit d’une œuvre unique, réalisée en trois mois par l’artiste, avec l’aide de deux personnes du musée Gassendi. Sculpture habitable, celle-ci a été fabriquée sur mesure, en fonction de la morphologie de l’artiste (1,72 m pour 55 kg). Pour plus de vraisemblance, la sculpture a les dimensions (1,60 m x 1,20 m x 2,60 m) et l’aspect d’un ours noir. L’habitacle a été entièrement revêtu de peau, provenant d’un ours noir du Canada prélevé en 2012 (permis CITES n°13CA03919/ CWHQ-1). L’œuvre est la propriété d’Abraham Poincheval, son auteur. à l’issue de la performance, elle sera présentée au musée de la Chasse et de la Nature jusqu’au 20 avril 2014, puis au musée Gassendi."

 


 

 Dans la peau de l'ours Poincheval livresProposition de lecture pour distraire le prisonnier

Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

 

 

 

 

   "Pratiquée sous contrôle médical et sous la surveillance de deux caméras qui relaient la performance sur le site internet du musée, cette expérience d’enfermement n’est pourtant pas proprement inédite puisque des précédents existent dans la littérature (la baleine du Livre de Jonas ou celle de Pinocchio, l’éléphant de la place de la Bastille dans lequel Victor Hugo fait vivre le Gavroche des Misérables) et dans l’histoire (le cheval de Troie, les dépouilles des chevaux de la Grande Armée napoléonienne dans lesquels les soldats se sont enveloppés pour survivre face au froid lors de la retraite de Russie...).

Expérimenter le « devenir-animal »

Dans son étroite retraite, le performeur met entre parenthèses le monde qui l’entoure et qui pourtant lui envoie des signaux (des lectures, de la musique et des chants lui sont adressés comme autant de propositions de lui tenir compagnie). La lecture embarquée lui permettra de redécouvrir les plaisirs de la littérature.

Enfermé et allongé dans une structure habillée de peaux d’ours, Abraham Poincheval mène une expérience érémitique pour «devenir- animal ». Il est retiré du monde avec lequel il ne communique plus pendant toute la durée de sa performance. Ce travail sur soi et cette ascèse lui font vivre une forme d’hivernation durant laquelle il éprouve physiquement ce que peut ressentir l’animal endormi et vivant « au ralenti ».

 

En se nourrissant des préparations culinaires élaborées par Olivier Dohin à partir des aliments favoris de l’espèce (insectes, miel, graines, végétaux...) Abraham Poincheval espère vivre les mêmes sensations que celles de « l’ours » avec lequel il fait corps pendant treize jours."

 

 


 

Dans la peau de l'ours Poincheval têteDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

  "Comme l’ours, Abraham Poincheval est placé en état d’hivernation. Comme lui, il se nourrit de végétaux herbacés, de baies, d’insectes, de miel et de fruits. Placé artificiellement dans cet état de somnolence propice à la distanciation et à la prise de recul, Abraham Poincheval peut méditer. Expérience du « devenir animal », la performance est aussi une manière de se réapproprier l’espace et le temps. Le public est invité à entrer en communication avec l’artiste, à lui tenir compagnie en lui faisant la lecture. Une performance participative."

 

 

 

 Dans la peau de l'ours Poincheval oeilletonDans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

 

Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval

Du 1er au 1" avril 2014

Musée de la chasse et de la nature, Paris

 

 

 

Palagret

art contemporain et musée

avril 2014

 

 

Source:

1- Lemonde


 

 

 

 

 

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