10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 23:01

 

    De loin, on dirait des arbres à voeux recouverts de papier voletant au passage des voitures. Vu de près, il ne s'agit que de tuyaux de descente de pluie sur lesquels sont collés des petites annonces en chinois. Les affichettes demandent non une intercession divine mais proposent des services ou des objets à vendre.



Tuyau recouvert de petites annonces chinoises
à Belleville



    Les descentes de pluie des anciens immeubles ont toujours servi de tableaux d'affichage. On y annonce des cours de gymnastique, de piano ou de relaxation. Des peintres au noir proposent de refaire votre appartement pour trois fois rien et des étudiants se font forts de transformer votre cancre en brillant élève. En bas de l'annonce, le papier est découpé en bandelettes portant un numéro de téléphone à détacher si le service proposé vous intéresse.


Petite annonce pour des cours de piano



    A Belleville, dans le quartier chinois de Paris, les petites annonces prolifèrent,  plus que dans les autres quartiers parisiens, et créent des totems de papier. Les papiers se superposent, se mêlent, se cachent les uns les autres, et finissent en lambeaux.



Tuyau recouvert de petites annonces chinoises
à Belleville




Tuyau recouvert de petites annonces chinoises
à Belleville


    Le passant francophone ne peut déchiffrer les caractères chinois ce qui atténue l'aspect utilitaire, marchand des messages. La prosaïque installation en devient poétique, presqu'artistique.


Tuyau recouvert de petites annonces chinoises
à Belleville


   Les petites annonces en chinois accumulées sur les tuyaux et les murs autour sont, bien involontairement, une variante de street-art.


Tuyau recouvert de petites annonces chinoises
à Belleville

 

 

 

Liens sur ce blog:

Street-art ou publicité: moustache gratuite, servez vous

Everywhere, affichette absurde: teasing ou street-art?

 

 


Palagret
août 2009
archéologie du quotidien

Partager cet article
Repost0
10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 01:09

   On trouve à Beauvoisin dans le Gard une très ancienne empègue (pochoir ou aubade) datant de 1894. Elle se trouve sur le volet du restaurant "Les Aubades". Une plaque de verre protège la silhouette d'un cheval dessiné d'un simple trait rouge. 1894 est inscrit à l'intérieur du corps et RF, pour République Française, est inscrit entre les sabots.

Empègue de 1894 à Beauvoisin


    A part l'empègue de 1894, la plus ancienne lisible semble être un trèfle vert daté de 1922. On remarque une rose blanche de 1968.


trèfle vert et rose blanche
empègues à Beauvoisin


     Au dix-neuvième siècle, les conscrits appelés par la République faisaient une grande fête avant de partir à l'armée.  Ils donnaient une aubade aux habitants pour récolter de l'argent. En remerciement ils apposaient un pochoir sur l'encadrement de la porte. Année après année, les nouveaux appelés faisaient le tour du village et décoraient les portes de motifs liés à la culture camargaise: taureau, cheval, trident, croix camargaise etc ... .

empègues au chien datée de 1966
à Beauvoisin


Mur couvert d'empègues à Beauvoisin


   Les habitants de la Petite Camargue appellent ces pochoirs empègues ou aubades et les jeunes qui participent à la collecte les Abats. Les empègues ne se trouvent que sur un petit territoire du Gard Oriental. Chaque village a ses motifs et ses bandes de jeunes qui choisissent un nouveau nom chaque année: les Callarens, les Tèfles. La Relève est un nom générique qu'on retrouve dans plusieurs villages de Camargue.


Mur couvert d'empègues à Beauvoisin

   Aujourd'hui le service militaire n'existe plus mais les jeunes continuent la tradition. Les aubades ont lieu quelques jours avant la fête votive du village. Bien que liées à une fête religieuse, cette tradition est très profane. Normalement les jeunes gens ne font l'aubade que l'année de leur dix-huit ans mais aujourd'hui certains participent plusieurs années de suite. Ce qui était un rite de passage codifié est devenu une simple occasion de faire la fête. Il y a parfois des débordements dûs à une trop grande consommation d'alcool. Mais l'alcool fait partie de la Tradition disent les jeunes gens, c'est la culture de la fête!


Nombreuses empègues près d'une belle porte
Beauvoisin

  
   Le pochoir se compose d'un dessin, du millésime, l'année de la classe, mais pas toujours et des lettres VLJ, « Viù Lo Joven » en occitan ou Vive la Jeunesse.


Mur couvert d'empègues à Beauvoisin

    Selon les villages, les empègues sont plus ou moins soignées. A Beauvoisin elles se chevauchent souvent et ne sont pas toujours près des portes.


Mur couvert d'empègues derrière la bouche à incendie
à Beauvoisin
Palagret
photos prises en été 2009
licence Creative Common

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 23:08


    Sous forme de papiers collés, collages, tags, l'art urbain ou street-art a élu le coin de la rue Aubry le Boucher et Quincampoix comme murs d'expression libre. Tout près de Beaubourg, la foule qui va du forum des Halles au musée  suit ces très anciennes rues parisiennes.

"J'aurai préféré un beau mur blanc plutôt que cette affiche de merde"
Affiche de Rero, collage de FKDL et papier collé non identifié.



   En mai on pouvait voir rue Aubry le Boucher une silhouette de FKDL, une affiche (de merde) de Rero le client suivant, un couple de danseurs de tango de S75 et un dessin noir et blanc non identifié.

vieux journaux découpés et collage de FKDL
   La silhouette dansante de FKLD se détache sur un fond jaune. Le corps est constitué de morceaux de vieux journaux. On reconnait sur les images le style des robes des années cinquante.

collage de FKDL


 
    Rero le client suivant placarde ses affiches blanches dans tout Paris, petites incivilités du XXIè siècle. Ici le texte dit: "J'aurai préféré un beau mur blanc plutôt que cette affiche de merde". Sans rire. Une autre affiche dit: "J'aurai préféré un magnifique coucher de soleil plutôt que cette affiche de merde". La méthode de l'affichage publicitaire se retourne contre le discours omniprésent de la publicité. Le texte est barré comme s'il ne fallait pas en tenir compte en attendant un nouveau texte.

"J'aurai préféré un beau mur blanc plutôt que cette affiche de merde"
Affiche de Rero le client suivant
   A côté un couple en noir et blanc danse le tango. Il  annonce "Vertige Tango" un festival autour du tango argentin avec concerts, conférences et bal populaire. Ici l'art libre de la rue cherche à nous vendre quelque chose.

Papier collé découpé
danseurs de tango et main de S75


   Une main signé S75 est collé sur les pieds des danseurs. Cette main se retrouve un peu partout sous forme de sticker sur les gouttières ou à l'arrière des panneaux de signalisation. C'est une variante de l'art urbain, le stickerart.

Poutine, FKDL, S75
Coin de la rue Quincampoix et Aubry le Boucher à Paris
   Côté rue Quincampoix, un grand papier découpé représente Vladimir Poutine. Ces images précaires ne restent pas longtemps en place, arrachées ou nettoyées. Photographiées en mai 2009, elles n'existent plus aujourd'hui. D'autres les ont remplacées et elles disparaîtront bientôt à leur tour. L'art urbain est un art de l'éphémère.
 


Autres notes sur l'art urbain:




Palagret
Texte et photos
juillet 2009

cc.gif


Partager cet article
Repost0
29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 12:17


   Non, ce n'est pas un renard mais un chevreuil ou plutôt l'image d'un chevreuil. C'est un chevreuil de papier collé pochoir, une variante de l'art urbain. Le cervidé, aux petits bois, se promène sur les murs de Paris.


Le chevreuil, papier collé



   Le collage semble fait de petits carrés de papier ou alors c'est un motif.


Le chevreuil, papier collé


     Le chevreuil est posté rue du Renard, près de Beaubourg. Image insolite dans la jungle de béton. A ses pieds,  la circulation des voitures dégagent des vapeurs d'essence fort peu bucoliques.



Le chevreuil, papier collé


   De nombreux chevreuils rôdent dans Paris. Certains étaient collés rue Chevreul (11è) et rue Charlot. L'auteur aime bien jouer avec les noms de rue.






Palagret
art urbain
juillet 2009

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 12:45

  

   Loin des tags tonitruants qui couvrent les murs, les tracts de Paella Chimicos sont discrètement collés sur des tuyaux de descente d'eau de pluie ou dans un recoin de mur. Apposés à côté de petites annonces pour des cours de piano, des séances de massage ou des stickers annonçant la sortie d'un disque alternatif, ces tracts sont une chronique acide du quotidien.



Les disques durs ont des oreilles
Controns la liberté d'Répression
Tract collé de Paella


    Discrets mais percutants, les tracts en noir et blanc, un simple dessin et un petit texte dans la tradition du dessin de presse, en disent plus que parfois un éditorial. Qu'il s'agisse de la surveillance d'internet, de la croissance en berne et de la précarité, des SDF, des primes aux patrons virés et des parachutes dorés, ces tracts font mouche. Ils font sourire aussi, l'humour est une arme.



Toit sans toit
un monde immonde
Tract collé de Paella


    Le petit personnage anonyme à la tête en spirale est la marque de Paella Chimicos depuis 1985. Il est l'un des descendants illégitimes du bonhomme dansant de Keith Haring. Même traits simplifiés, même terrain de jeu, la rue.


Sharkpot's
Qui supprime prime
Tract collé de Paella


      Paella colle ses tracts au centre de Paris, dans des quartiers animés: Beaubourg, Saint-Germain-des-Près, les Halles, le Marais. Au contraire des grands papiers collés de Mimi le clown, Léo & Pipo, Tian ou FKDL, il faut chercher les affichettes de Paella. Le passant pressé les ignore mais l'amateur curieux d'art éphémère sait les trouver dans les petites rues.


Les Sharkoks pompaient
Ja Bu Zo mieu
Tract collé de Paella


  Inutile de chercher à décoller les tracts, le papier est fin et se déchire à la moindre tentative. Comme pour les fleurs fragiles,  seul le safari photo est possible. Les tracts peuvent rester longtemps en place mais les nettoyeurs municipaux peuvent les enlever facilement. Il n'y a pas de dégradation des murs ou des gouttières.

Poussez fort, la croissance vient
Tract collé de Paella


    Quand il était étudiant aux Beaux-Arts, Paella travaillait sur des presses sérigraphiques qui avaient servi pour les tracts de Mai 68. Dans le même esprit contestataire, il continue la sérigraphie qu'il préfère à la photocopie, plus impersonnelle. A côté de son travail d'affichiste, Paella peint, dessine, grave et écrit 1 dans son atelier, aux Frigos.



Tracts collé de Paella sur des tuyaux


   Né en 1962, Michel Pallacio prend pour pseudonyme Paella Chimicos puis, à partir de 2000, Paella?. Il expose en ce moment à la galerie "Le cabinet d'amateur".


   à suivre: démonstration de sérigraphie par Paella



Objectif Lune 69/09
Exposition collective du 20 au 30 juillet 2009:
Dix10, Céline Guichard, Stéphane Hardel,
Frédéric Hégo, Patrick Jannin, Hélène Lhote,
Emma Malig, Pascal Margat, Paul Martin, Roma Napoli
Paella, Fred Sapey-Triomphe,
Black Sifichi, Philippe Soussan, Thomas, Wabé

Le cabinet d’amateur
12 rue de la Forge Royale
75011 Paris
01 43 48 14 06



site de Paella Chimicos


Art urbain, street-art, autres papiers collés, pochoirs etc ... :
FKDL, silhouettes dansantes
Les mystères de Paris: le GentleMan, papier collé de G & M
Vladimir Poutine à Beaubourg, un papier collé
Moi aussi un jour je serai Barack Obama ..., papier collé
Rero, le client suivant: j'aurai préféré une page blanche, papier collé
Les pochoirs animaliers de la rue de l'Ourcq, jungle urbaine
La fresque de tags de la rue de Thionville
Chut libre, un pochoir en apesanteur

 

Paella Chimicos fait le M.U.R rue Oberkampf


Palagret
juillet 2009


1- Autopsie du Greco, un roman signé Paella

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 22:03

   Rue Quincampoix, un papier collé est apparu dans un recoin, une photographie découpée, en noir et blanc. C'est un homme grandeur nature, vêtu d'un costume noir, d'un chapeau haut-de-forme. Un gentleman donc mais chaussé de baskets. Il semble esquisser un pas de danse devant un chien blanc et rouge, reste d'un collage de Mimi le clown. Il tient un couteau  ou un cutter dans sa main, à droite.


Le gentleman, papier collé


   Deuxième apparition un peu plus loin dans la rue. Cette fois, le papier collé est réduit au chapeau et au bras, le reste est parti en lambeaux.


Le gentleman, papier collé arraché


    Troisième apparition, le gentleman danseur est devenu un truand ou un justicier. On ne voit pas l'ennemi contre lequel il brandit un poignard, protégé d'un parapluie noir comme bouclier. Mais est-ce bien un poignard? En agrandissant la photo on voit plutôt un marker. L'homme au poignard serait donc l'homme au marker, un artiste urbain. Se bat-il contre les effaceurs municipaux ou provoque-t-il en duel un rival graffiteur?


L'homme au marker, papier collé émpémère


    Mélange de Fred Astaire et de Fantômas  ou d'Arsène Lupin gentleman cambrioleur, le bonhomme de papier nous conduit vers une galerie d'art.


Le gentleman, papier collé


   De l'intérieur de la galerie, une main efface le blanc d'Espagne qui masque la vitrine, dessinant un coeur avec les lettres G + M. GM comme Gentleman, Gars de Marseille, Grande Marmite, Grand Modèle etc. Le vernissage se prépare à la Galerie Issue.


La galerie Issue rue Quincampoix


  A travers le coeur, on entrevoit des graffiti qui couvrent les murs et le plafond. De l'art urbain ou street-art, art de la rue, hors de la rue. Le GentleMan éphémère annonçait l'exposition d'un collectif d'artistes.



Photos de l'exposition à suivre


"I love Paris" au coeur de la capitale
Du 17 juillet au 5 septembre 2009
Galerie Issue
38 rue Quincampoix, Paris 4è
01 42 77 12 46


Autres collages sur ce blog:
Ceci n'est pas un renard ni un chevreuil, c'est du street-art
Les papiers collés de FKDL
Paella Chimicos: tracts collés dans la ville, art de la libre expression
Papiers collés éphémères: une girafe?
Evolution d'un mur de papiers collés à Beaubourg
Vladimir Poutine, un papier collé à Beaubourg
Les affiches sauvages de Rero, le client suivant



Palagret
Partager cet article
Repost0
19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 19:54

   Depuis le début de l'été, on a vu apparaître un pochoir en lettres noires proclamant: "J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock". Appliqué au sol ou sur des murs, il pourrait s'agir d'un délire poétique, d'un message lancé dans le tourbillon parisien, pour rien, pour s'amuser.


J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock
pochoir publicitaire


   Hélas non, il ne s'agit que de teasing, de street-marketing. De la réclame pour le lancement du disque d'un certain David Tétard.


J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock
pochoir publicitaire


J'ai toujours rêvé d'être un pochoir publicitaire!



J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock
pochoir publicitaire


Palagret

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 23:54
 
    Monsieur Chat a toujours un rictus inquiétant. Chat perché au-dessus de la boutique de Pompes Funèbres Roblot, il sourit de toutes ses dents, comme pour conjurer la mort. Les plaintes et les lamentations montent jusqu'à lui et il essaye de les ignorer.

Monsieur chat, posé au-dessus de la Maison Roblot, Pompes funèbres
street-art de Thomas Vuille
    Ses ailes d'ange ne lui servent à rien. Collé sur ce mur lépreux, englué dans la peinture du pochoir, M. Chat ne peut s'envoler dans le ciel parisien.

Monsieur chat, posé au-dessus de la Maison Roblot, Pompes funèbres
street-art de Thomas Vuille


Partager cet article
Repost0
16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 23:06

    Art urbain, art de la rue, street-art, quelque soit son nom, il est partout. Au croisement de la rue Oberkampf et de la rue Saint-Maur, un panneau d'affichage de 3 mètres sur 8, est dédié aux artistes de rue. En ce moment, le MUR, Modulable Urbain Réactif, propose une oeuvre d'Osta. Art sauvage quasi officiel, la fresque s'orne aussi de tags et de papiers collés.

Marianne menteuse, LioX


   En ce mardi après-midi de fête nationale, des papiers collés sont apparus, légèrement attachés pour qu'on puisse les emporter. LioX, dans un élan patriotique, décline la figure de Marianne, incarnation de la République.


Fresque d'Osta et affichettes de LioX


    La Marianne menteuse a un long nez tricolore digne de Pinocchio. Un nez à piquer les gaufrettes des électeurs?


Marianne Cosette, LioX


    La Marianne Cosette porte un drapeau rapiécé sur son bonnet phrygien. Un bonnet qui ressemble à un casque de moto.


Marianne Schtroumpf, LioX


    Pour finir une Marianne Schtroumpf illustrant sans doute la République multi-ethnique.


Dessins de Liox sous le MUR


   Le dessin, assez féminin, est simple, un peu mièvre, proche des dessins de livres pour enfant. La tête de Marianne est reproduite inlassablement au pinceau puis colorée à la main suivant ses différents incarnations.

   Déjà pour la Nuit Blanche 2007,  Liox avait exposé à la mairie de Paris du 4ème deux mille sept dessins originaux et signés de Marianne. A la fin de la nuit, les dessins accrochés avec des pinces à linge sur des cordes ont été décrochés par les visiteurs et emportés.

    Même mise en scène en mai 2008 aux ateliers des artistes de Belleville. Cette fois ce sont des anges, ou des démons, qui sèchent sur les cordes.

Liox est né à Paris en 1963. Il a étudié à l'Ecole d'Arts Graphiques Corvisart.


Lioxart

Le Mur

Les mystères de Paris: le GentleMan, papier collé de G & M

Palagret

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 23:05


   A Vauvert, dans le Gard oriental, on ne voit plus plus d'empègues (pochoirs) sur les maisons comme dans tous les villages alentour. Les traditionnels pochoirs que les jeunes apposent autour des portes lors des aubades ont été remplacés par des autocollants imprimés. 


autocollants, empègues modernes à Vauvert

  

    Des autocollants datant de 1988 et d'autres illisibles, sans doute plus anciens, sont encore sur les portes. au contraire des pochoirs de Cailar, Uchaud, Aubais etc ... qui sont collés sur les encadrements autour de la porte.



autocollants, empègues modernes à Vauvert


  

    Les pochoirs traditionnels sont monochromes avec un motif stylisé inspiré de la culture camargaise et des activités taurines (taureau, arène, flamand, croix camargaise etc ... ).



collection d'autocollants, empègues modernes à Vauvert



   A Vauvert, les thèmes restent les mêmes mais les stickers imprimés permettent un dessin plus compliqué. Alors que les empègues sont simples et poétiques, les autocollants sont proches des cartes postales humoristiques qui s'ornent de scénettes "drôles".
 
    Les autocollants ronds ou carré sont une ode aux jeux taurins, à la bouvine, à l'abrivado. On y voit:
- un taureau noir stylisé (1995) proche des empègues traditionnelles


taureau noir stylisé (1995)
autocollant, empègue modernes à Vauvert

- des touristes entourés de taureaux et de chevaux se faisant traiter de "parigo" (1997)
- un taureau étonné et deux jeunes proclamant "on a gagné 3 à 0", allusion à un match locale (1998)
- un homme tenant une bouteille chassé par un taureau furieux aux naseaux fumants (1999).
- un jeune homme et un taureau trinquant ensemble et bien sûr un peu éméchés (2000).


autocollants, empègues modernes à Vauvert

 
- Un taureau confortablement installé dans une remorque se faisant conduire au pré (2001)
- un taureau à roulettes aux cornes emboulés (2002)
- un taureau étourdi de musique (2003)
- un gardian devant l'arène (2004)
- un taureau trinquant au milieu de la mousse "pas d'apéro sans mousse" (2005)

autocollants, empègues modernes à Vauvert


- un touriste poursuivi par un taureau furieux aux naseaux fumants, bis, (2006)
- un taureau emboulés et un jeune homme à mobylette poursuivis par des gardians à cheval (2008)
- un taureau de bois et un jeune homme disant "sont bizarres les taureaux cet' année" (non daté) 

   Au-dessus du dessin est écrit "Jeunesse Vauderdoise" au lieu de VLJ, Vive la jeunesse, dans les autres villages. En-dessous "Aubade" avec le millésime. Les dessins sont parfois signés Luk, RJ, L Reynaud alors que les pochoirs ne sont jamais signés.


portail vert
autocollants
 empègues modernes à Vauvert

    Les autocollants, modernes empègues, se trouvent le plus souvent sur les  portes et les vieux crépis. Les propriétaires de maisons aux crépis neufs préfèrent que les images soient collées sur les boîtes à lettres, les compteurs d'eau ou d'électricité. C'est plus "propre" et plus facile à enlever.


porte bleue
autocollants, empègues modernes à Vauvert

   
Les autocollants sont fournis par la mairie aux bandes qui assistent aux réunions de préparation de la fête votive en août. Chaque année, les bandes se baptisent d'un nom nouveau comme Li Ardiente, Les Digentes ou les Morfock. Avant la fête votive, les habitants qui ne veulent pas d'aubade s'inscrivent à la mairie. Les jeunes gens, assurés par la mairie, collent les aubades le soir et passent le matin pour recueillir les dons. L'argent récolté sert à faire la fête et fête veut dire alcool. La tradition est maintenant plus encadrée mais les jeunes gens ne respectent pas toujours les listes, il y a des débordements et des autocollants non souhaités.

     La tradition des aubades et des empègues est très ancienne. On en trouve des traces remontant à 1894 à Beauvoisin, à quelques kilomètres de Vauvert.



Les empègues de Petite Camargue


 Palagret
photos prises en été 2009
licence Creative Common

 
Partager cet article
Repost0