13 juillet 2009
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Martin Parr aime photographier le quotidien, le banal, le presque rien. Pour lui, photographier des touristes faisant la tournée des sites touristiques mondiaux a autant de valeur qu'un reportage sur la guerre en Irak ou sur un tremblement de terre. L'exceptionnel ne l'attire pas, il préfère traquer, avec ironie, les manies et les comportements de la classe moyenne occidentale.
La série Small world (1986 - 2005) montre le monde rétréci du tourisme de masse. De la fausse Venise de Las Vegas aux pyramides d'Egypte ou du Mexique, du Grand Canyon aux plages surpeuplées, de l'acropole d'Athènes à la place du Tertre à Montmartre, les humains se comportent tous de la même manière stéréotypée. Et Martin Parr choisit de photographier ces stéréotypes presque caricaturaux et non des images décalées ou surprenantes. Il travaille sur le lieu commun.
Les touristes attendent leur tour pour se faire photographier devant les monuments en essayant d'exclure les autres du cadre. Ils achètent des souvenirs fabriqués spécialement pour eux ou se font faire le portrait par des artistes locaux, ils consultent des plans avec angoisse. Ils s'habillent souvent de manière cocasse. Un homme porte un T-shirt où est écrit Bali devant la Sagrada Familia, un autre a USA écrit sur sa chemise alors qu'il pose devant l'Arc de Triomphe, un Arc de pacotille reconstuit à Las Vegas.
Parfois les touristes adoptent le même uniforme pour se fondre dans le paysage: short, chemise unie, bob et sac à dos. Ou ils se déguisent avec des imperméables transparents pour se protéger de la pluie qui vient gâcher la fête. Grotesques mais sans doute conscients de l'être, bien décidés à apprécier la visite même si le réel ne ressemble pas toujours aux images idylliques des catalogues de voyage.
Small world est une comédie humaine amère mais amusée sur un monde global où des charters sillonnent la terre, déversant des hordes de touristes avides de connaître des pays exotiques, à leur yeux, au risque de détruire ces cultures différentes en les uniformisant.
Son oeil est impitoyable, il saisit l'improbable détail, mais il sait bien que lui aussi appartient à ce monde où le voyage se consomme comme n'importe quel bien culturel. Nous sommes tous des touristes.
Le jardin des Tuileries est un lieu parfait pour ces quarante photos en couleurs. Les touristes qui "ont fait" le Louvre et la place de la Concorde viennent s'y reposer. Ils contemplent le ballet des voitures autour de l'obélisque, admirent la Tour Eiffel et, comme dans un miroir, se découvrent en photographie. Juste retour des chose, les photos de Martin Parr sont largement photographiées et filmées et les visiteurs posent devant comme devant les statues du jardin.
A côté de l'exposition en plein air, Le musée du Jeu de Paume expose les objets collectionnés par Martin Parr et sa nouvelle série photographique "Luxury" où l'on voit que les très riches peuvent eux aussi être grotesques.
Martin Parr est né à Epsom en Angleterre en 1952. Il a étudié la photographie à l’École Polytechnique de Manchester. A une époque où les grands photographes dédaignaient la couleur, Martin Parr l'adoptait sans réserve, structurant ses clichés autour de couleurs fortes. Dans les années 1980, il s'attache à décrire la vie de ses compatriotes. The Last Resort, 1986, est un reportage sociologique sur une station balnéaire de New Brighton, près de Liverpool. Les vacanciers de la classe ouvrière se baignent joyeusement près de détritus. Ce reportage, très controversé à l'époque, témoigne de la crise sociale de l’ère Thatcher. Certains y voient une brillante satire, d'autres, un voyeurisme condescendant, critiques qui peuvent s'appliquer à Small World. Les séries Bored Couples, 1993, et Common Sense, 1999, traitent de l'ennui et de la platitude de la vie quotidienne.
Martin Parr rejoint l'agence Magnum en 1994 et apporte un style provocateur au reportage qui n'est alors pas du goût de tous.
Planète Parr
Série "Small World" dans le jardin des Tuileries, accès gratuit
Musée du Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris-8e.
Mardi, de 12 heures à 21 heures
Du mercredi au vendredi, de 12 heures à 19 heures
Samedi et dimanche de 10 heures à 19 heures.
Du 30 juin au 27 septembre 2009
Le plan, élément essentiel d'une visite réussie
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
La série Small world (1986 - 2005) montre le monde rétréci du tourisme de masse. De la fausse Venise de Las Vegas aux pyramides d'Egypte ou du Mexique, du Grand Canyon aux plages surpeuplées, de l'acropole d'Athènes à la place du Tertre à Montmartre, les humains se comportent tous de la même manière stéréotypée. Et Martin Parr choisit de photographier ces stéréotypes presque caricaturaux et non des images décalées ou surprenantes. Il travaille sur le lieu commun.
Achat de pacotille
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Les touristes attendent leur tour pour se faire photographier devant les monuments en essayant d'exclure les autres du cadre. Ils achètent des souvenirs fabriqués spécialement pour eux ou se font faire le portrait par des artistes locaux, ils consultent des plans avec angoisse. Ils s'habillent souvent de manière cocasse. Un homme porte un T-shirt où est écrit Bali devant la Sagrada Familia, un autre a USA écrit sur sa chemise alors qu'il pose devant l'Arc de Triomphe, un Arc de pacotille reconstuit à Las Vegas.
Touristes fatigués
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Parfois les touristes adoptent le même uniforme pour se fondre dans le paysage: short, chemise unie, bob et sac à dos. Ou ils se déguisent avec des imperméables transparents pour se protéger de la pluie qui vient gâcher la fête. Grotesques mais sans doute conscients de l'être, bien décidés à apprécier la visite même si le réel ne ressemble pas toujours aux images idylliques des catalogues de voyage.
Randonneurs
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world est une comédie humaine amère mais amusée sur un monde global où des charters sillonnent la terre, déversant des hordes de touristes avides de connaître des pays exotiques, à leur yeux, au risque de détruire ces cultures différentes en les uniformisant.
Son oeil est impitoyable, il saisit l'improbable détail, mais il sait bien que lui aussi appartient à ce monde où le voyage se consomme comme n'importe quel bien culturel. Nous sommes tous des touristes.
Imperméables
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Le jardin des Tuileries est un lieu parfait pour ces quarante photos en couleurs. Les touristes qui "ont fait" le Louvre et la place de la Concorde viennent s'y reposer. Ils contemplent le ballet des voitures autour de l'obélisque, admirent la Tour Eiffel et, comme dans un miroir, se découvrent en photographie. Juste retour des chose, les photos de Martin Parr sont largement photographiées et filmées et les visiteurs posent devant comme devant les statues du jardin.
Gondolier de Las Vegas
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries
A côté de l'exposition en plein air, Le musée du Jeu de Paume expose les objets collectionnés par Martin Parr et sa nouvelle série photographique "Luxury" où l'on voit que les très riches peuvent eux aussi être grotesques.
Martin Parr est né à Epsom en Angleterre en 1952. Il a étudié la photographie à l’École Polytechnique de Manchester. A une époque où les grands photographes dédaignaient la couleur, Martin Parr l'adoptait sans réserve, structurant ses clichés autour de couleurs fortes. Dans les années 1980, il s'attache à décrire la vie de ses compatriotes. The Last Resort, 1986, est un reportage sociologique sur une station balnéaire de New Brighton, près de Liverpool. Les vacanciers de la classe ouvrière se baignent joyeusement près de détritus. Ce reportage, très controversé à l'époque, témoigne de la crise sociale de l’ère Thatcher. Certains y voient une brillante satire, d'autres, un voyeurisme condescendant, critiques qui peuvent s'appliquer à Small World. Les séries Bored Couples, 1993, et Common Sense, 1999, traitent de l'ennui et de la platitude de la vie quotidienne.
Martin Parr rejoint l'agence Magnum en 1994 et apporte un style provocateur au reportage qui n'est alors pas du goût de tous.
Planète Parr
Série "Small World" dans le jardin des Tuileries, accès gratuit
Musée du Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris-8e.
Mardi, de 12 heures à 21 heures
Du mercredi au vendredi, de 12 heures à 19 heures
Samedi et dimanche de 10 heures à 19 heures.
Du 30 juin au 27 septembre 2009
Palagret
photographie
juillet 2009
Source:
Toutes les photos sont de Palagret
Dossier de presse du Jeu de Paume