On n'échappe pas à Noël, à Pâques, aux Vacances. Maintenant c'est la Rentrée; les affiches publicitaires et les vitrines nous le rappellent. Voici les vitrines du Bazar de l'Hôtel de Ville: cahiers géants, chiffres envolés, poème défait, livres empilés. Dans cette scénographie fantaisiste, les mannequins présentent de sobres vêtements. La Rentrée c'est quand même sérieux.
La rentrée du Bazar, livre ouvert, chiffres envolés
vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
La rentrée du Bazar, livre ouvert, chiffres envolés et mannequins
vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
Ecoliers, n'ouvrez pas vos livres et vos cahiers car tout le savoir s'en échappe. Les chiffres plus légers que l'air sont attirés vers le haut. Les dinosaures se détachent des pages et s'enfuient. Pourvu que le vélociraptor n'avale pas nos chères têtes blondes.
La rentrée du Bazar, livre géant, dinosaures et mannequins
vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
Quant aux poèmes ils disparaissent. Le tableau parisien "A une passante" de Charles Baudelaire est incomplet. Il manque les trois derniers vers.
La rentrée du Bazar, livre géant et poème de Baudelaire s'éparpillant
vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
Le début du texte des Fleurs du Mal est bien imprimé mais la fin des vers ondule et danse. Les mots glissent sur la page, les lettres s'accumulent dans un coin et tombent sur le sol, emmêlées. Le tableau parisien n'a plus de sens pris dans le chaos urbain:
"La rue assourdissante autour de moi hurlait."
Une phrase toujours d'actualité avec le flot frénétique des voitures et la foule qui se presse sur le trottoir du grand magasin.
La rue assourdissante autour de moi hurlait , livre géant et poème de Baudelaire éparpillé
la rentrée du Bazar, vitrine du BHV, Paris
Que faut-il conclure de cette vitrine surréaliste digne de Magritte. Que la poésie ne résiste pas à la pesanteur? Que la poésie est voué à disparaître? Qu'au temps du numérique l'écrit s'efface comme sur une ardoise magique? Non, il s'agit juste d'une image amusante.
Livre géant et lettres du poème de Baudelaire tombées au sol
La rentrée du Bazar, vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
Les mannequins des vitrines du BHV sont entiers, ce qui n'est pas si fréquent. Leur visage est stylisé, à peine ébauché. Ils sont tous chauves. Seules les femmes ont des cils noirs collés sur leur tête thermoformée.
La rentrée du Bazar, livre géant, carte et mannequins
vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville
Palagret
vitrines
septembre 2012