1 avril 2007
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A Nova-Esperanza en Océanie, le culte des ancêtres rythme la vie des insulaires. Quatre fois par an, lors de cérémonies dont la date est fixée par le chef du clan, tout le village du ressac se rend au pied du volcan, pour célébrer les ancêtres dont les idoles ont été disposées sous le manguier sacré de l'enclos cérémoniel.
Statuette d'ancêtre avec des yeux de verre, Océanie
Pendant que les villageois déposent des offrandes de fruits et de fleurs sous le manguier sacré, le chaman entame le récitation des mythes fondateurs de la tribu, désignant un à un les grands ancêtres devant lesquels il allume une coupelle d’huile de coprah. Après les chants et les danses, la cérémonie se poursuit par un grand festin de cochon cuit à l'étouffé.
A l'aube, les villageois repartent vers leur village au bord du Pacifique. Une lune plus tard, le chaman et le maître-potier retournent au pied du volcan, accompagnés du fils du chef. Loin des regards profanes, ils chantent et ils dansent toute la nuit pour les ancêtres. Puis les esprits nettoyeurs brûlent les végétaux pourrissants au pied des idoles. Ils les enveloppent dans des feuilles de bananier et se dirigent ensuite vers une grotte secrète. Les statuettes y resteront cachées jusqu'à la prochaine cérémonie où elles seront alors "réactivées" par le chaman.
A l'aube, les villageois repartent vers leur village au bord du Pacifique. Une lune plus tard, le chaman et le maître-potier retournent au pied du volcan, accompagnés du fils du chef. Loin des regards profanes, ils chantent et ils dansent toute la nuit pour les ancêtres. Puis les esprits nettoyeurs brûlent les végétaux pourrissants au pied des idoles. Ils les enveloppent dans des feuilles de bananier et se dirigent ensuite vers une grotte secrète. Les statuettes y resteront cachées jusqu'à la prochaine cérémonie où elles seront alors "réactivées" par le chaman.
Statuette d'ancêtre cerf-volant au scoubidou
Sur ces terres volcaniques balayées par les tempêtes vivent des tribus parlant douze dialectes différents. Sur l'île principale, dite l'île du volcan rouge, deux tribus principales se partagent la terre: «les hommes des nuages» sur les hauts plateaux de l'est, «les hommes du ressac» sur la côte ouest. Séparés par un relief tourmenté, parlant des dialectes non apparentés, ces tribus n'ont que de rares contacts.
L’expédition «Quiros», menée par Alix de la Liquière-Engueyrade (A.L.E), ethnologue, observe les autochtones de Nova-Esperanza depuis mars 1968. Elle s'établit chaque printemps dans la baie des manguiers, non loin de Kara-nulik, le village des Hommes du Ressac. Le contact avec les autochtones a été relativement facile et l'équipe de A.L.E a pu étudier leur vie quotidienne et leur rites. Comme dans toutes les îles d'Océanie, l'économie des Hommes du Ressac est basée sur la chasse et la pêche. Les femmes pratiquent la cueillette, cultivent quelques légumineuses (taro, igname) et élèvent des cochons.
L'art de la scarification et les peintures corporelles sont très développés et se pratiquent lors des rites de passage à l'âge adulte, aussi bien pour les jeunes garçons que pour les jeunes filles. Ici le christianisme n’a laissé aucune trace et Nova-Esperanza se distingue des autres cultures de la région par l'importance du culte des ancêtres qui n'a pas été altéré ou détruit par les valeurs occidentales. L'isolement de l'archipel lui a aussi permis d'échapper aux forbans qui, au dix-neuvième siècle, recherchaient de la main d'oeuvre pour les plantations d'Australie.
L'art de la scarification et les peintures corporelles sont très développés et se pratiquent lors des rites de passage à l'âge adulte, aussi bien pour les jeunes garçons que pour les jeunes filles. Ici le christianisme n’a laissé aucune trace et Nova-Esperanza se distingue des autres cultures de la région par l'importance du culte des ancêtres qui n'a pas été altéré ou détruit par les valeurs occidentales. L'isolement de l'archipel lui a aussi permis d'échapper aux forbans qui, au dix-neuvième siècle, recherchaient de la main d'oeuvre pour les plantations d'Australie.
Statuette d'ancêtre au miroir
Collection d'Aristide Sauveterre
Lors de sa quatrième expédition en mars 2000, Alix de la Liquière- Engueyrade a constaté des éléments non coutumiers dans la parure des idoles. Désormais les statuettes des idoles sont ornées de morceaux de plastique.
Quelques idoles de Nova-Esperanza se trouvent dans les cabinets de curiosités et dans les musées occidentaux. Comme pour beaucoup d'objets collectés par les explorateurs occidentaux, entre le dix-septième et le dix-neuvième siècle, leur origine exacte et leur rôle rituel est très vague. Les réserves des musées contiennent de nombreuses caisses poussiéreuses qui n'ont jamais été inventoriées. Gageons que quelques ancêtres des "Hommes du ressac" se trouvent là, oubliés de tous, au milieu d'autres trésors.
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III- Evolution du culte des ancêtres en Océanie, argile et débris de plastique
Catherine-Alice Palagret
avril 2007