5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 17:00


                        Vies privées livrées aux regards

    La nuit, les fenêtres sans rideaux des bureaux et des appartements allumés offrent de multiples scénettes fugitivement aperçues par les automobilistes qui défilent sur le shutokôusoku, la voie rapide de Tokyo qui coupe la ville en deux. Solitudes sous la lumière crue, anonymat et voyeurisme.

   Solitude dans la nuit tokyoïte
"Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman

couloir du métro Châtelet, Paris


    "Pendant un an," raconte Chantal Stoman, "j'ai tourné sur cette autoroute, avec un chauffeur, pour prendre des photos. Chaque fenêtre entrevue en quelques dixième de secondes me livrait plus sur la vie intérieure japonaise qu'il ne m'en avait été offert en plusieurs mois de vie locale." 1



"Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
couloir du métro Châtelet, Paris



     De Tokyo à Paris, de l'autoroute au métro, Chantal Stoman expose Lost Highway dans le couloir de la station Châtelet à Paris. Sur 140 mètres de long, les photos 5x3, bord à bord, tapissent les murs voutés. Des milliers de personnes passent ici chaque jour. Sur le tapis roulant, les yeux baissés, la plupart des voyageurs ne remarque rien, comme les automobilistes qui fixent la route sans prêter attention au décor, déplacement entêté et répétitif. Sur les côtés, les gens marchent rapidement, frôlant les photos brillantes.

  

"Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
couloir du métro Châtelet, Paris


    
En changeant de station, le voyageur attentif fait un double voyage, un voyage en trompe-l'oeil dans la nuit tokyoïte et un plus prosaïque dans le foule du métropolitain, foule dense et obstinée qui bute sur ceux qui s'arrêtent ou ralentissent.

Voyageurs pressés devant
"Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman

couloir du métro Châtelet, Paris


   Les photos publiées dans les journaux ne rendent pas compte de ce que perçoit le voyageur. On est dans un tunnel aux murs assombris parsemé de brillance. Le défilement des passants crée un effet stroboscopique et quand on marche, le paysage de la mégapole en noir et blanc défile lentement. Fenêtres éclairées au néon, silhouettes anonymes, enseignes commerciales, salle de gym ou supérette, l'objectif de Chantal Stoman capte, vole des fragments de vie tokyoïte.

Anonymes à Tokyo et Paris
"Lost Highway",
installation photographique de Chantal Stoman

couloir du métro Châtelet


    Il n'y aucune psychologie dans ces photos, juste des prémisses d'histoires dont on ne sait rien, de mystères qui ne seront pas dévoilés.  Le mot lost, perdu, donne une tonalité pessimiste au voyage. Voyage sans fin, voyageurs perdus, âmes perdus. Ces froides images pourraient être le prélude de Lost Highway, le film de David Lynch dans lequel un homme, soupçonnant sa femme de le tromper, reçoit des vidéos montrant son immeuble filmé de l'extérieur. Il est épié mais par qui? La ville moderne est sous surveillance.


Solitude, "Lost Highway"
installation photographique de Chantal Stoman
couloir du métro Châtelet, Paris



"Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
couloir du métro Châtelet, Paris



    Chantal Stoman, française, a découvert le Japon en 1995. Elle y a réalisé "A woman obsession" un projet qui explore la relation des japonaises à la mode et au luxe. Elle a l'intention de travailler sur les communautés Amish et Hassidim. Elle travaille avec de la pellicule argentique.

 "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
couloir du métro Châtelet, Paris



"Lost Highway"
Installation photographique de Chantal Stoman
Du 3 octobre au 24 octobre 2009
Couloir de la station Châtelet reliant les lignes 1, 4, 7, 11 ET 14
Paris



Liens sur ce blog:

Nuit blanche 2013, Rosa Barba, "fosse d'orchestre" à l'écluse des Récollets
Nuit Blanche 09 sans miracles: Nathan Coley, "There will be no miracles here"
Nuit Blanche 09: Rune Guneriussen, Don't leave the lights on, le concile des lampes
Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons II. Vincent Olinet, ma fête foraine
Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons I
Nuit Blanche 2009: le pot doré de Jean-Pierre Raynaud s'est envolé
Nuit Blanche 09: Priscilla Monge et son curieux terrain de foot

 

Nuit Blanche 2010: 3D Bridge, vibrations de lumières et de musiques

Nuit Blanche 2010: Klub Europa de Hans Schabus, des monstres préhistoriques en morceaux

Nuit Blanche 2010, Céleste Boursier-Mougenot, concert pour aspirateur et harmonicas

Palagret
novembre 2009


1- in Le Figaro


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15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 11:20


  
    "Il n'y aura pas de miracle ici",
le message lapidaire emprunte sa forme aux titres de film qu'on voyait jadis au fronton des cinémas américains. Mais Nathan Coley n'annonce ni "Miracle sur la 34ème rue" (G. Seaton 1947) ni aucun film hollywoodien au dénouement heureux. Il ne vend pas de rêve, il nous renvoie, avec humour, à un monde désenchanté qui a perdu le sens du merveilleux.

     "C'est une grande sculpture qui parle de l'invisibilité des choses et je crois que c'est beau" dit Nathan Coley.


    

There will be no miracles here, Nathan Coley, 2006
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont
 
   Formées d'ampoules à incandescence, les lettres lumineuses brillent dans l'obscurité, cachant presque l'échafaudage métallique haut de six mètres sur lequel elles sont assemblées. Nathan Coley a choisi des ampoules à haute consommation, peu écologiques. Vouées à disparaître, elles donnent une touche désuète à l'installation posée sur une pelouse du parc des Buttes-Chaumont.

 

   
We must cultivate our garden, Nathan Coley, 2006
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont
 
  Un peu plus loin dans le parc, une injonction lumineuse troue la nuit: "we must cultivate our garden". C'est la traduction de la déclaration de Candide  "Il faut cultiver notre jardin", phrase qui clôt le conte philosophique de Voltaire. Nathan Coley nous conseille de nous occuper de choses concrètes et de ne pas trop philosopher. Il faut aussi cultiver son jardin secret. Une phrase pleine de bon sens qui, affichée en grand dans la nuit et dans un jardin, devient ironique.



We must cultivate our garden, Nathan Coley, 2007
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont
   Troisième installation lumineuse: "Gathering of strangers", Rassemblement d'étrangers. Les promeneurs de la Nuit Blanche sont effectivement étrangers les uns aux autres et ils se rassemblent au pied des échafaudages pour lire et commenter les déclarations de Coley.

   Ses trois phrases énoncent des vérités incontestables et banales. Affichées en lettres monumentales, comme des slogans dans un pays totalitaire, elles deviennent dérisoires, révélant le comique des discours péremptoires et des slogans.

   Au contraire des multiples affichages publicitaires ou, aux Etats-Unis, religieux qui bordent les routes, les installations de Nathan Coley sont isolées au milieu d'un parc.

    A ciel ouvert ou sous les arbres, les phrases brillantes participent à la magie de la Nuit Blanche aux Buttes-Chaumont, à côté des lampes plantées sur la pelouse de
Rune Guneriussen, des guirlandes de Vincent Olinet,  des parapluies rouges et des disques d'or de Noël Dolla.


Gathering of strangers, Nathan Coley, 2007
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont



    Il existe une quatrième enseigne lumineuse qui n'est pas exposée ici: "Heaven is a place where nothing ever happens", "le Ciel est une endroit où rien n'arrive jamais". Comme "There will be no miracles here", la phrase est désabusée mais pour parler du ciel et de miracle, il faut y avoir cru.

    Nathan Coley est né en 1965 en Ecosse. Il a été sélectionné pour le Turner prize 2007 et est connu pour ses maquettes de maison, une réflexion sur l'architecture dans l'espace public. Il joue avec les dimensions et la perception en posant une maison paysanne sur le toit d'un immeuble ou en peignant ses maquettes de bandes blanches et bleues. Les titres de ses oeuvres contrastent avec ceux des plasticiens contemporains qui intitulent leurs travail: untitled III, n°4 ou installation 5. Coley aime jouer avec les mots et ses titres sont intrigants. "Annihilaton confessions", en 2007, ou "Secular icon in an age of moral incertainty", en 2006, pourraient être sur la couverture d'un livre de réflexions philosophiques sur l'art contemporain.

    Ici, sous la pleine lune, le titre en lettres lumineuses est lui même l'oeuvre.



Nathan Coley
Installations lumineuses
Parc des Buttes-Chaumont, Paris
Nuit Blanche 2009 du 3 octobre




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Palagret
octobre 2009

art contemporain

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 11:07

 

    Au sommet de la colline du parc des Buttes-Chaumont, un enchevêtrement de fanions et de guirlandes clignotantes n'éclaire aucune baraque de barbe à papa, aucun manège, aucune guinguette.



Ma fête foraine, 2004, Vincent Olinet,

Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont

 


   C'est une installation éphémère de Vincent Olinet intitulée "Ma fête foraine", une fête foraine dérisoire où rien ne se passe. Les lumières sont allumées, les fanions bougent dans le vent mais les forains sont partis ou ne sont jamais venus.



Nuit-Blanche-09-Olinet-Fete-foraine--9717.jpg
Ma fête foraine, 2004
Vincent Olinet, Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont


    Entre rêve et réalité, l'univers merveilleux de Vincent Olinet est ambigu, le cauchemar n'est pas très loin.




Nuit-Blanche-09-Olinet-Fete-foraine--9721.jpgMa fête foraine, 2004

Vincent Olinet, Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont

 

 


     Le lit de la princesse est vide, les beaux gâteaux colorés sont près de s'effondrer ou s'agglutinent en un tas peu appétissant, les jolis chalets suisses sont des coffres-fort. Ce monde d'apparence enfantin recèle de la tristesse. "Je ne peux pas faire de miracle" est le titre, presque titre-programme, d'une des oeuvres d'Olinet.



Vincent-Olinet-gateau.jpgJe suis le gâteau de tous les français, Vincent Olinet, 2007

    Dans le parc des Buttes, une enseigne de Nathan Doley lui répond "There will be no miracle here", il n'y aura pas de miracle ici. Ne comptons pas trop sur ces artistes pour ré-enchanter le monde.

     Cette nuit blanche est douce cependant tandis que la pleine lune perce les nuages. Les disques d'or de Noël Dolla luisent doucement, les lampes d'architecte de Rune Guneriussen semblent discuter doctement. Toutes ces installations incongrues créent une atmosphère d'une magique mélancolie.

   Vincent Olinet est né à Lyon en 1981.


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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 23:21
   
   Après le champ de faux tournesols dorés, voici un champ de lampes de bureau. Dans le parc des Buttes-Chaumont, les trois bouquets lumineux de Rune Guneriussen créent une atmosphère mystérieuse et ludique. Sous les arbres, des lampes rouges bordent un ruisseau, comme un troupeau assoiffé. Un peu plus haut sur la colline, deux massifs floraux inattendus trouent la demi-obscurité.


"Don't leave the lights on", Rune Guneriussen
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont


     La rencontre surréaliste de lampes articulées des années 70 et de promeneurs sur une pelouse obscure est drôle et poétique. "Don't leave the lights on" mêle artificialité et nature. La réalité devient irréelle et confuse. Comme une myriades de lucioles dans la nuit, les lampes rouges, beiges ou noires semblent tenir une réunion secrète. Une histoire fantastique, un complot se trame sous nos yeux mais nous n'en percevons que des bribes. La nuit de Noël quand les enfants dorment, les objets inanimés s'animent-ils comme dans un dessin animé de PIxar? 

"Don't leave the lights on", Rune Guneriussen
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont


    Rune Guneriussen collecte des centaines d'objets manufacturés, usagés et sans charme particulier, lampes, globes terrestres lumineux, chaises ou tabourets, puis il les met en scène dans une nature plus ou moins domestiquée. Ensuite, il photographie toutes ses installations éphémères, de préférence au crépuscule pour les compositions lumineuses.


   

Téléphones en voyage organisé à la mer
Photo Rune Guneriussen


  Dans la forêt norvégienne, le plasticien dispose les objets sur l'herbe, la neige ou les rochers, en ligne ou en groupe, parfois accrochés à des arbres. Il y a toujours de l'humour dans ses compositions: à la queue leu leu, les téléphones plongent dans la mer comme des lémuriens suicidaires, les écouteurs dansent et s'enlacent, des piles de chaises en équilibre instable sont entourées de vagues et des nounours en chocolat sont alignés comme des soldats à la parade. Même les titres des oeuvres font sourire. "Don't leave the lights on", ne laissez pas la lumière allumée nous dit Guneriussen alors que des centaines d'ampoules brillent dans la nuit.


   
Lampes au bord du ruisseau
"Don't leave the lights on",
Rune Guneriussen
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont

  Né en 1977 en Norvège, Rune Guneriussen a étudié la photographie en Grande-Bretagne au Surrey Institute of Art & Design. Il vit maintenant en Norvège près d'Oslo.

"Don't leave the lights on", Rune Guneriussen
Nuit Blanche 09, Buttes-Chaumont

Nuit Blanche de Paris du 3 octobre 2009
Parc des Buttes-Chaumont, de19h  à 7h du matin



Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons I
Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons II. Vincent Olinet, ma fête foraine



Palagret
art contemporain
octobre 2009

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 01:14


    Après la cascade rouge et la pelouse d'or, Noël Dolla transfigure le lac des Buttes-Chaumont. Grâce à des projecteurs immergés, l'eau scintille en bleu blanc rouge, "comme une immense cocarde tricolore" 1.


Lac, Chauds Les Marrons, Noël Dolla
Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont


   A la surface voguent des petits bateaux de papier éclairés d'un lumignon. D'après le dossier de presse, "chaque esquif porte le nom d’un poète, d’un artiste, d’un révolutionnaire, et cinq jeunes gens déambuleront inlassablement autour du lac. Portant à l’épaule un gros Ghetto-Blaster qui diffusera dans toutes les langues les chants de tous les espoirs depuis 1789 (Joe Hill, Bella Ciao, Cucarracha, Die moorsoldaten, Bandiera Rossa, Partizanenlied…).
 
    Heureusement que la brochure nous explique tout ça car la plupart des bateaux sont éteints ou à demi-coulés. De la berge, on les voit à peine. Quant aux jeunes gens aux transistors, ils sont perdus dans la bousculade de la foule et le bruit des conversations.


Parapluies rouges, Chauds Les Marrons, Noël Dolla
Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont

    Près de l'entrée principale, sur une pelouse en pente, des dizaines de parapluie rouges ouverts symbolisent des coquelicots. Quelques parapluies sont éclairés par des spots mais la plupart le sont à peine par les réverbères et la pleine lune qui passe à travers les arbres.


Parapluies rouges, Chauds Les Marrons, Noël Dolla
Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont


   Sur le papier, le projet "Chauds Les Marrons" a l'air évident mais concrètement on ne voit pas grand chose. Le lac scintille mais il ne ressemble pas du tout à une cocarde. La plupart des parapluies forment une masse sombre. Au crépuscule, l'installation a sans doute plus de force.


Parapluies rouges, Chauds Les Marrons, Noël Dolla
Nuit Blanche 09 au parc des Buttes -Chaumont

   Pourtant la poésie est bien là et le parc a un air de fête avec ses guirlandes lumineuses et la foule qui se presse autour des installations d'art contemporain. Dans les allées obscures, des badges lumineux avancent. Les leds rouges ou bleus, offertes par Samsung, signalent des promeneurs dont on voit à peine le visage.


        
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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 19:55


     "Chauds Les Marrons" est l'exclamation que poussent les vendeurs de châtaignes grillées dans les fêtes foraines, devant les cinémas, partout où les gens se rassemblent pour s'amuser. Ce samedi 3 octobre une foule joyeuse se pressait devant les grilles des Buttes-Chaumont. Groupes d'adolescents, famille avec poussette et enfant, cultureux, tous se bousculaient pour entrer par la porte étroite. Il n'y avait pas de marrons mais des installations de Rune Guneriussen, Nathan Coley, Vincent Olinet et Noël Dolla.

La grotte rouge des Buttes-Chaumont
Chauds Les Marrons, Noël Dolla à la Nuit Blanche


   L'oeuvre féérique de Noël Dolla se répartissait sur le lac et les pelouses du parc. L'installation la plus impressionnante était la cascade colorée de rouge et les tournesols d'or étalés sur l'herbe autour d'un ruisselet qui se jetait dans le lac où voguait de fragiles bateaux de papier.



Le champ de  tournesols
Chauds Les Marrons, Noël Dolla à la Nuit Blanche



   Ces tournesols était figurés par des disques d'or, ressemblant aux cartons dorés qu'on glisse sous les gâteaux. Comme touchée par le roi Midas, la pelouse se métamorphosait en un champ d'or brillant sous les guirlandes lumineuses.



Le champ de  tournesols
Chauds Les Marrons, Noël Dolla à la Nuit Blanche


    "1789-2009, 220 ans de rêves" est le sous-titre de l'oeuvre, une intention qui a sans doute échappée aux promeneurs émus par la beauté de l'eau ruisselante au milieu de l'or. Continuant l'artificialité de la grotte et ses fausses stalactites, les projecteurs rouges colorant la cascade et les disques d'or éclaboussés créaient un théâtre baroque sans acteurs animé par le bruit de l'eau et le brouhaha des conversations des spectateurs.

 

Le champ de  tournesols et la grotte rouge
Chauds Les Marrons, Noël Dolla à la Nuit Blanche

 

 

 

 

Suite:
Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons II. Vincent Olinet, ma fête foraine



    Né en 1945 à Nice, Noël Dolla participe en 1968, aux côtés notamment de Claude Viallat, à la création du mouvement Supports/Surfaces. Son travail réside alors en une déconstruction et une reconstruction à partir des éléments constitutifs du tableau. Cette démarche le pousse à investir sans cesse des champs nouveaux et des propositions inédites. Sa réflexion, toujours en marche, le mène à concevoir pour Nuit Blanche une véritable peinture vivante dans l’espace, à l’échelle du parc des Buttes Chaumont.1




Noël Dolla

Chauds Les Marrons aux Buttes Chaumont,
1789-2009, 220 ans de rêves - Installation

Parc des Buttes-Chaumont, de19h  à 7h du matin
Nuit Blanche du 3 octobre 2009



Palagret
Octobre 2009
Art Contemporain

 

 

1-in dossier de presse

 


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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 03:53

 

    Au début de la Nuit Blanche, sous le regard attentif de Jean-Pierre Raynaud, le gigantesque pot doré s'est envolé jusqu'au sixième étage de Beaubourg. Une grue, posée près du mur-affiche des 60 ans de la Ratp, a délicatement soulevé le pot et l'a reposé sur son nouveau socle, sans une éraflure.



le pot doré de Jean-Pierre Raynaud
au sixième étage du Centre Pompidou
    Maintenant le piédestal est vide. On aurait pu y mettre un autre exemple d'art pop, un objet futile représenté dans une taille démesurée. Non, le piédestal sera bientôt détruit, laissant de l'espace sur le pavé pour écrire le programme du prochain Nouveau Festival de Beaubourg, à partir du 21 octobre.


le pot doré de Jean-Pierre Raynaud avant son envol
Piazza Beaubourg
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