7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 15:23

 

    Slinkachu est un artiste de rue photographe. Ses interventions dans le milieu urbain sont si petites et fragiles que seule la photo peut en garder une trace. Son projet "Little people" date de 2006.


 

Slinkachu-chasseur.jpgLe chasseur et la mouche, Little people, Slinkachu


 

   Slinkachu dispose de petites figurines dans les rues de Londres et joue sur les différences d'échelle, créant un minuscule théâtre poétique.

- Un chasseur tire sur une mouche qui bien sûr semble avoir la taille d'un gros gibier.

 - Assis dans une fissure du sol, un homme miniature contemple un paysage gris où coule la Tamise.

- Accoudé à une allumette, un homme regarde une voiture brûlée.

- Un homme et une femme sortent d'un paquet de Marlborough.

- Deux hommes portent une lourde charge, un biscuit apéritif soufflé.

- Un homme monte à une échelle  pour atteindre un petit autel dédié à la Vierge. Seule la photo en plan large permet de se rendre compte de la fragilité des installations éphémères que bien peu de passants doivent remarquer. Parfois, ils les écrasent sans s'en rendre compte. 


 

Slinkachu-vierge-1.jpgThe local autority, autel de la Vierge et échelle, Little people, Slinkachu

   

 

   Le  street-art et des photos mises en scène de Slinkachu sont drôles, tristes et délicats. 

 

 

Interview de Slinkachu dans ekosystem (traduit de l'anglais):

  "La plupart des personnages que j'utilise sont crées pour les trains miniatures. Beaucoup viennent de Preiser, une compagnie allemande. Selon la scène envisagée, je les modifie, je les habille puis je les peint. Ensuite je les colle dans la rue et les laisse là."

- Vos petits personnages ont l'air perdus dans la grande ville. En tant que londonien ( et originaire du Devon) ressentez vous la même chose?

"C'est quelque chose que j'aime introduire dans mes photos et mes installations. Tout ceux qui vivent dans une grande ville se sentent, à un moment donné, perdus et seuls."

 

Slinkachu-vierge-3.jpgautel de la Vierge, Little people, Slinkachu

 

 

   Slinkachu a commencé son travail avec des scénettes d'accident où le décor était à l'échelle de ses minuscules personnages. C'était amusant mais moins intéressants que ses interventions où les personnages ne font pas grand chose dans un décor qui les écrase. Un peu comme les personnages de Sempé, le texte en moins.


   Slinkachu expose et vend ses photos aux galeries Andipa, Cosh et Studiochromie de Londres.


 

      Palagret

street-art

décembre 2010

 

Sources:

Photos issues du blog de Slinkachu

Interview dans Ekosystem, octobre 2008

Les micro-mondes de Slinkachu sur Ecran, juillet 2010

Flickr gallery de Slinkachu

Slinkachu à Stuttgart

 

 

 

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 16:40

 

   Que fait un astronaute lorsqu'il ne tourne pas autour de la terre? Redevenu terrien, il fait comme tout le monde nous montre le photographe américain Hunter Freeman. Vêtu de sa combinaison spatiale, l'astronaute a trouvé un petit boulot de technicien de surface. A la pause déjeuner, il va dans un restaurant pas trop cher puis il donne à manger aux pigeons.

 

Astronaute-Hunter-Freeman.jpgL'astronaute au lavomatic, photo mise en scène d'Hunter Freeman

Les draps blancs se confondent avec la combinaison spatiale et la rue à l'arrière plan légèrement surexposée renvoie à un ailleurs intersidéral


    Après le travail, il fait sa lessive à la laverie du coin, sa machine à laver a du rester en orbite. Puis il regarde à la télé un documentaire sur les termites ou une fiction sur les envahisseurs de l'espace. Le dimanche il cherche des trésors sur la plage avec un détecteur de métaux, comme s'il explorait encore le sol lunaire.


astonaute-pigeon-Hunter-Freeman.jpgL'astronaute au parc nourrit les pigeons

photo mise en scène d'Hunter Freeman

La photo est en noir et blanc sauf l'astronaute, la part du rêve

 


   Cet homme est seul et on le devine déprimé. Il voudrait s'arracher à la pesanteur terrestre mais il s'englue dans le quotidien. Ses semelles de plomb l'empêchent de marcher. Il s'accroche à sa gloire passée en gardant son blanc costume de chevalier de l'espace. Un déguisement probablement acheté sur internet.

 

 

   Finalement, il fait du stop pour Houston où l'attend peut-être une dernière mission pour Mars ou Pallas 21. En fait, il n'est pas du tout astronaute, c'est juste un homme qui voudrait avoir la tête dans les étoiles.

 

    Les photos mises en scène d'Hunter Freeman associent un personnage héroïque à un décor d'une navrante banalité, à des activités dérisoires. De cette rencontre naît un univers ironique, loufoque et un peu triste.



Autres photos sur le site d'Hunter Freeman



Liens sur ce blog:    

Il y a quarante ans, Neil Armstrong posait le pied sur le lune

Découverte archéologique: les Terres Calcinées de Pallas 21


Palagret

photographie

juillet 2010


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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 00:06


    Dans le parc de Sceaux, des agrandissements des clichés d'Eugène Atget sont installés à l'endroit même où le photographe posa sa chambre au printemps de 1925, alors que la végétation à l'abandon cernait les pièces d'eau et les statues  illustrant des thèmes mythologiques.

voir début


Sceaux Atget Hercule 1Escalier et statue d'Hercule Farnèse, allée de Diane à Sceaux

photographie d'Eugène Atget, mai 7h du matin 1925



   Dans la photo ci-dessus, Eugène Atget cadre un escalier de biais. ce qui donne du rythme à sa composition et, au fond à droite, une trouée de lumière donne de la profondeur. On voit en haut des marches la statue d'Hercule Farnèse, une copie de la sculpture découverte au XVIème siècle dans les thermes de Caracalla à Rome. Aujourd'hui la statue vue par Atget est remplacée par un Hercule Commode. L'empereur Commode aimait se faire représenter en Hercule vêtu de la peau du lion de Némée et appuyé sur l'énorme massue avec laquelle il massacrait ses adversaires.


Sceaux Atget Hercule 3Escalier et statue d'Hercule Commode, allée de Diane à Sceaux




Sceaux Atget Hercule 2Statue d'Hercule Commode à Sceaux


    Plus loin, les jumeaux Castor et Pollux regardent vers le bassin de l'Octogone à peine visible, masqué par le foisonnement de la végétation. Une fois de plus, le groupe sculpté est pris de dos, le minéral et le végétal se confondent. Atget capte l'atmosphère désolé de la scène et son reportage photographique est plus une rêverie qu'une documentation précise, différant en cela de son inventaire du vieux Paris.


Sceaux-Atget-Castor-et-Pollux-3.jpgGroupe sculpté de Castor et Pollux
Eugène Atget juin 1925, à Sceaux



Sceaux Atget Castor et Pollux 2Groupe sculpté de Castor et Pollux, au parc de Sceaux



    Ces photos couleurs numériques prises fin mars 2009 sont une bien imparfaite  reconduction du travail d'Eugène Atget. il y a 84 ans. On appelle « reconduction » la tentative de reproduire des clichés originaux, en essayant de retrouver l’emplacement de la chambre photographique, le cadrage et la focale, dans la même lumière. Cette démarche permet de révéler les modifications du sujet photographié. L'oeuvre d'Atget est un témoignage inestimable sur l'évolution du paysage du parc de Sceaux.


 

Domaine de Sceaux - 92330 Sceaux

Tél : 01.41.87.29.50


 

Atget au parc de Sceaux, photos d'hier et aujourd'hui I
Eugène Atget et la maison d'André Chenier à la pointe Trigano


Palagret
photographie

Source:
Dossier de presse

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 00:35

   

Entre rêve et réalité


    Eugène Atget, le photographe des rues de Paris, photographie le Parc de Sceaux entre mars et Juin 1925. L'ancien domaine de Jean-Baptiste Colbert est à l’abandon, Atget s’intéresse aux statues et aux constructions abîmées par le temps. Il se dégage de ses photographies une atmosphère différente des clichés  urbains. Les images ont une touche romantique, élégiaque. Atget est déjà un vieil homme ce qui explique peut-être son attachement à la déréliction des choses, au temps qui passe et abîme toute chose.


 

Sceaux Atget La ServitudeStatue de la Servitude, allée de la Duchesse à Sceaux

photographie d'Eugène Atget, avril 7h du matin


 

   Onze agrandissements des photographies d'Atget sont installés dans le parc, entre le pavillon de l’Aurore et le bassin de l’Octogone. On peut ainsi comparer, à 83 ans d’intervalle, le parc non entretenu de l'époque et les arbres soigneusement taillés d'aujourd'hui.



Sceaux Atget La Servitude 2Emplacement de la statue de la Servitude, allée de la Duchesse à Sceaux

photographie d'Eugène Atget, avril 7h du matin

 

    Eugène Atget a photographié onze fois la statue de La Servitude qui se tenait avant la pente des anciennes cascades. La statue de marbre blanc représente une femme drapée tenant des fers dans ses mains; son visage exprime la douleur d'être enchaînée. A différentes heures, Atget a cherché a capter l'armosphère poétique du site. La statue n'est plus là; elle a été déplacée près de la terrasse.


 

Sceaux Atget Oreste et Electre 3Groupe sculpté d'oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

photographie d'Eugène Atget, mars 1925 7h du matin

 

 

    En 1925, le bassin de l'Octogone qui recueillait les eaux de la cascade n'est plus qu'une mare envahie d'herbes. Les sculptures qui bordent le bassin, des copies d'antique installées au XVIIè siècle, sont en très mauvais état. Atget photographie Oreste et Electre de dos, mettant en valeur le fouillis de l'étang et créant un sentiment d'abandon. Il s'intéresse plus à la statue dans son environnement qu'à la statue elle-même.

 

Sceaux Atget Oreste et Electre 2Moulage du groupe sculpté d'Oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

Les statues décapitées ont retrouvé leur tête

 

Sceaux Atget Oreste et ElectreMoulage du groupe sculpté d'oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

 

     Les statues décapitées, rongées d'humidité et couvertes de lichen, ont été restaurées, souvent remplacées par des moulages et parfois déplacées à l'Orangerie du château.


« Ce ne sont que des documents » prétendait Eugène Atget. Pourtant ses photos, par le choix de la lumière et du cadrage, sont plus que de simples enregistrements du réel, elles sont poétiques. 

 


Eugène Atget, entre rêve et réalité

Domaine de Sceaux - 92330 Sceaux

Tél : 01.41.87.29.50


 

Suite:

Eugène Atget au parc de Sceaux, statues d'Hercule et de Castor et Pollux

 

 Eugène Atget et la maison d'André Chenier à la pointe Trigano

 

 


Palagret
photos actuelles de mars 2009


Source:
dossier de presse

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 00:07


     L'édition 2009 de Photoquai mêle photographies documentaires et rêveries, images fourmillantes de vie et images presque abstraites. 50 photographes venus des Amériques, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, du monde arabe, d'Inde etc ... s'exposent face au musée du quai Branly.


Par un fenêtre de la Tour Prestes Maïa, 2006, Julio Bittencourt, Brésil



   Pendant près de cinq ans, 468 familles, 1680 personnes ont squatté les 29 étages d'un  tour abandonnée de Sao Paulo. Favéla verticale, la tour est devenu une société vivante, complexe, avec des activités sociales et culturelles. Les habitants ont vu leurs rêves s'écrouler quand ils ont été expulsés en 2007. Julio Bittencourt a photographié les occupants à leur fenêtres, fragments de la tour, fragments de la société. Les couleurs des images sont retravaillées pour mieux structurer la composition.


Par un fenêtre de la Tour Prestes Maïa, 2006, Julio Bittencourt, Brésil



    Reportage autant que journal intime, les photos en noir et blanc de l'indien Atul Locke décrivent un habitat surpeuplé mais chaleureux. "C'est là que je suis né, c'est là que j'ai grandi ... c'est moi. Mon chawl qui est centenaire, sur la ligne mince de l'architecture sociale, sera peut-être bientôt démoli, pour laisser la place à une tour plus en harmonie avec le nouveau visage de Mumbaï." raconte Atul Loke.  


Série "Mon chawl", une grand famille, Mumbaï
Atul Loke, Inde

 

 

   Les chawls sont des immeubles de 4 à 5 étages, avec des appartements de deux pièces surpeuplés et des latrines communes. On en trouve beaucoup à Mumbaï (Bombay).

 

 


Série "Mon chawl", une grand famille, Mumbaï
Atul Loke, Inde et Murs de Tamir Sher, Israël


    L'iraélien Tamir Sher photographie des murs qui bloquent le regard. Les photos sont partagées en deux. En haut le ciel ("l'éternité naturelle de l'univers"), en bas l'obstacle ("le caractère éphémère de notre monde"). Images presque abstraites et pourtant bien réelles. Images métaphoriques d'un futur barré.


Enfants de Colpa, Lumières de l'intérieur, 2007
Morfi Jiménez, Pérou



   Comme le photographe indien des chawls et le photographe brésilien des squats, Morfi Jiménez est très ancré dans son pays, le Pérou. En hommage aux photographes de studio et aux photographes ambulants, du 19è et du début du 20è siècle, qui parcouraient les campagnes pour faire le portrait des paysans, il fait poser les groupes et les individus.



Lumières de l'intérieur, 2007
Morfi Jiménez, Pérou


    Les photos en noir et blanc de  Morfi Jiménez sont presque intemporelles; la modernité y est à peine perceptible comme si rien n'avait bougé dans ces communautés rurales. Des touches de couleur (le rouge du drapeau, la veste du photographe ou de la cycliste, les ponchos de la veillée funèbre) rehaussent les images en écho aux photos retouchées à la peinture à l'huile du début du XXè siècle.



Vertigo, Lamia Naji, 2008, Maroc
Photoquai 2009

     Après la tragique disparition de son compagnon, Lamia Naji réalise la série Vertigo. Ces images traduisent les émotions qu'elle traverse pour faire son deuil. Les titres (and I woke up alone, desolation, at last) parlent de douleur et de solitude.

 

Vertigo, Lamia Naji, 2008, Maroc
Photoquai 2009



   C'est une aventure intérieure, exprimée en images très graphiques: un lit vide, un mur rouge ouvrant sur un paysage désolé, un vaste hangar jonché de débris ou encore une ouverture dans une clôture. Ici aucun exotisme ou folklore chez Lamia Naji, photographe marocaine, juste une recherche formelle. Ces photos  d'un paysage mental pourraient venir de n'importe quel pays, occidental ou non.



Liens sur ce blog:

Photoquai 2007, un regard non occidental sur le monde





Ici photos en meilleure définition.


Photoquai 2011, Jim Allen Abel, Hassan Hajjaj, Jamal Penjweny, visages dissimulés

 

"la vie tout simplement", exposition de photos de Palestine, sur le pont des arts




 

Photoquai, deuxième Biennale des Images du Monde
Exposition gratuite en plein air au quai Branly à Paris:
du 22 septembre au 22 novembre 2009

 

 

Palagret
photographie
novembre 2009

Source: Dossier de presse Photoquai
50 photographes de 32 pays :

PROCHE ET MOYEN-ORIENT
Grèce-Turquie : Myrto Papadopoulos
Iran : Abbas Kowsari, Gohar Dashti et Katayoun Karami
Israël : Tamir Sher
Liban : Rima Maroun
Turquie : Melisa Önel


AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET MAGHREB
Afrique du Sud : Ilan Godfrey et Nomusa Makhubu
Algérie : Nadia Ferroukhi
Egypte : Nermine Hammam
La Réunion : Raymond Barthes
Madagascar : Pierrot-Men
Maroc : Khalil Nemmaoui, Lamia Naji
Nigeria : Emeka Okereke
Tunisie : Mouna Karray


JAPON – ASIE DU SUD-EST
Corée : Chung ChuHa
Indonésie : Mohamad Iqbal
Japon : Masato Seto et Hiromi Tsuchida
Malaisie : Nadia Bamadhaj
Philippines : Jake Verzosa


OCEANIE (AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZELANDE)
Australie : Brook Andrew
Nouvelle-Zélande : Joyce Campbell


AMERIQUE DU NORD, CANADA ET HAWAÏ
Canada : Arthur Renwick, Jeff Thomas et Adrian Stimson
Hawaï : Jan Becket


AMÉRIQUE LATINE
Argentine : Esteban Pastorino, Hugo Aveta, Santiago Porter
Brésil : Julio Bittencourt
Mexique : Jeronimo Arteaga, Pablo Lopez Luz et Daniela Edburg
Pérou : Morfi Jimenez et Pablo Hare


INDE
Atul Loke et Sooni Taraporevala


CHINE – CAUCASE

 
Chine : A Yin, Meng Jin, Lu Guang et Jin Ping
Afghanistan : Fardin Waezi
Arménie : Anahit Hayrapetyan et Karen Mirzoyan
Azerbaidjan : Sanan Aleskerov
Kazakhstan : Erbossyn Meldibekov et Saïd Atabekov

 


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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 00:00

 

 

   Des photos ethnologiques en noir et blanc, des photos mises en scène aux couleurs saturées, des photos abstraites, des photos brutes et des photos travaillées à l'ordinateur, Photoquai 2009 présente 50 photographes venus des Amériques, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, du monde arabe, d'Inde etc



Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

Photoquai 2009



   Myrto Papadopoulos photographie une communauté de gitans musulmans grecs vivant à l'écart dans des sortes de grottes. Pauvres habitats encombrés  de chaises plastiques et d'objets du quotidien. Le garde manger sert de clapier aux lapins, de la paille traîne sur le sol mais de nombreux tapis et tentures réchauffent les murs peints à la chaux. Les couleurs rouges et bleues dominent, le même bleu qu'on trouve sur les maisons indiennes.



Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

Photoquai 2009



   Myrto Papadopoulos travaille et publie en Grèce dans les principaux magazines.



Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

Photoquai 2009


 

    Le chinois Meng Jin crée des intérieurs désolés, vides ou trop encombrés.  Certains sont en ruines. Dans l'encadrement de la fenêtre, passent des statues, symboles politiques décatis du communisme. Les statues s'envolent vers une destination inconnue, dépotoir ou nouveau piédestal. Ces images travaillées à l'ordinateur sont des paysages mentaux, des souvenirs ou des cauchemars.



Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

Photoquai 2009


 

    Meng Jin est né en Chine en 1973, il vit et travaille à Pékin. Il a exposé au MOMA PS1 de New-York, à la Biennale Jeunes artistes de Moscou et au Frist Center for the Visual Arts de Nashville.

 


Salon en ruine avec vue sur une statue anonyme,

Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

  Photoquai 2009



     Le photo-journalisme de Myrto Papadopoulos en Grèce et les images mises en scène de Meng Jin en Chine aboutissent au même onirisme poétique.



Salon en ruine avec vue sur une statue de Mao,

  Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

  Photoquai 2009

 

 


   Les photos sont exposées quai Branly, le long de la Seine, dans une scénographie conçue par Patrick Jouin. Cette année, il n'y a pas de photos sur la passerelle.

 

 

Liens sur ce blog:

Photoquai 2009, le monde en bord de Seine: Bittencourt, Naji, Jimènez, Sher



Ici photos en meilleure définition.


Photoquai 2011, Jim Allen Abel, Hassan Hajjaj, Jamal Penjweny, visages dissimulés

 

"la vie tout simplement", exposition de photos de Palestine, sur le pont des arts

 



 

Palagret

photographie

novembre 2009

 


 

Photoquai, deuxième Biennale des Images du Monde
Exposition gratuite en plein air au quai Branly à Paris:
du 22 septembre au 22 novembre 2009



Autres expositions de Photoquai 2009:

la Bibliothèque nationale de France – Richelieu, la Monnaie de Paris, le musée d’art moderne de la ville de Paris, la maison de la culture du Japon, l’ambassade d’Australie, la Galerie Baudoin Lebon, la galerie Bendana Pinel, le centre culturel canadien, l’Instituto de México, l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles et l’Ecole Spéciale d’Architecture.

 


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50 photographes de 32 pays :

PROCHE ET MOYEN-ORIENT
Grèce-Turquie : Myrto Papadopoulos
Iran : Abbas Kowsari, Gohar Dashti et Katayoun Karami
Israël : Tamir Sher
Liban : Rima Maroun
Turquie : Melisa Önel


AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET MAGHREB
Afrique du Sud : Ilan Godfrey et Nomusa Makhubu
Algérie : Nadia Ferroukhi
Egypte : Nermine Hammam
La Réunion : Raymond Barthes
Madagascar : Pierrot-Men
Maroc : Khalil Nemmaoui, Lamia Naji
Nigeria : Emeka Okereke
Tunisie : Mouna Karray


JAPON – ASIE DU SUD-EST
Corée : Chung ChuHa
Indonésie : Mohamad Iqbal
Japon : Masato Seto et Hiromi Tsuchida
Malaisie : Nadia Bamadhaj
Philippines : Jake Verzosa


OCEANIE (AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZELANDE)
Australie : Brook Andrew
Nouvelle-Zélande : Joyce Campbell


AMERIQUE DU NORD, CANADA ET HAWAÏ
Canada : Arthur Renwick, Jeff Thomas et Adrian Stimson
Hawaï : Jan Becket


AMÉRIQUE LATINE
Argentine : Esteban Pastorino, Hugo Aveta, Santiago Porter
Brésil : Julio Bittencourt
Mexique : Jeronimo Arteaga, Pablo Lopez Luz et Daniela Edburg
Pérou : Morfi Jimenez et Pablo Hare


INDE
Atul Loke et Sooni Taraporevala


CHINE – CAUCASE

 
Chine : A Yin, Meng Jin, Lu Guang et Jin Ping
Afghanistan : Fardin Waezi
Arménie : Anahit Hayrapetyan et Karen Mirzoyan
Azerbaidjan : Sanan Aleskerov
Kazakhstan : Erbossyn Meldibekov et Saïd Atabekov

 



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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 12:50


    Une couverture noire brillante griffée de la signature de Marc Chagall, un visage déformé de David Hockney, une Marilyn Monroe style Mao par Salvador Dali, une gouache de Joan Miro, un portrait de Caroline de Monaco par Andy Warhol, le magazine Vogue a souvent fait appel à des artistes pour réaliser ses couvertures.



Couverture de Marc Chagall (janvier 1978)
et de Henry Clarke (mai 1967) avec Twiggy la brindille âgée de seize ans
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées



     A côté des  traditionnels portraits d'actrices (Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Elisabeth Taylor) et de modèles (Twiggy, Linda Evangelista, Kate Moss) le magazine de mode a accompagné les mouvements artistiques de son temps en confiant la rédaction de numéros spéciaux à de grands noms de la peinture.


Couverture de Benito (avril 1926)
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées


   Dès les années folles, le peintre et dessinateur espagnol Benito crée des couvertures fluides et élégantes, influencées par le cubisme, Modigliani et l'art négre. 



Couverture de Benito (février 1929), visage blanc - visage noir
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées



    Entre 1916 et 1939, George Lepape, dessinateur de mode et affichiste, crée une centaine de couvertures pour les Vogue français, américains et anglais. Sous son crayon au dessin épuré naît un monde sophistiqué et charmant, un univers de téléphones blancs, proche des comédies hollywoodiennes.


Couverture de George Lepape (avril 1930)
Portrait de Brigitte Bardot de Sveeva Vigeveno (octobre 1971)
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées



   En 1936, le photographe Horst P. Horst s'inspire de la statuaire grecque en donnant des poses hiératiques à ses modèles. L'art pompier n'est pas loin. Pendant ce temps le Front Populaire est au pouvoir.


Couverture de Horst P. Horst (décembre 1936)
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées


     La dernière couverture sous l'occupation allemande sort en mars 1940. Jean Pages dessine une femme portant un chapeau, une manière de tenir tête, et en haut à droite de la couverture, deux soldats bottés. Vogue s'interrompt puis reparaît en 1945.


Couverture de Robert Doisneau (décembre- janvier 1951-1952)
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées


     Pour le numéro spécial de noël 1952, Robert Doineau photographie une skieuse, et non plus une femme éthérée. Avec sa cagoule noire, le modèle ressemble à Irma Vep,  l'ange du Mal des "Vampires" de Louis Feuillade.


Couverture de Salvador Dali (décembre- janvier 1971 - 1972)
avec Marilyn Monroe en Mao Tsé-Toung
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées
 

    A Noël 1971, Salvador Dali prend "la responsabilité totalitaire" du numéro. Sur fond de décor surréaliste, il maoïfie Marilyn Monroe, avec un col Mao, un crâne dégarni et un sourire figé. En
décembre-janvier 1974 - 1975 Hitchcock  supervise le magazine, en septembre-janvier 1979-1980 c'est au tour de Miro, puis  de Hockney en 1986-1987, de réaliser le numéro spécial.


Couverture de David Hockney (décembre- janvier 1971 - 1972)
Couverture de Georges Lepape (avril 1928)
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées


     L'ombre d'Anna Wintour, rédactrice en chef du Vogue américain, plane sur l'exposition. On imagine les crises d'hystérie, les rivalités, les oukases, la dictature de la rédactrice en chef, caricaturée dans "Le Diable s'habille en Prada", qui ont accompagné la conception de ces couvertures si élégantes et si calmes. Le Vogue parisien ne dépend pas d'Anna Wintour mais les rédactrices françaises devaient connaître le même stress. L'univers de la mode n'est glamour que sur papier glacé.


Couverture de Philip Halsman (décembre- janvier 1974 - 1975) avec Hitchcock
Couverture de Benito avec visage de femme de profil
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées



     Inaugurée pendant la semaine de la Mode à Paris, en présence d'Anna Wintour, la Cruella de la Mode, et de Carine Roitfeld, la rédactrice de l'édition française, l'exposition présente une sélection de couvertures du magazine de mode Vogue couvrant une période de 90 ans. Ces photos racontent l'évolution de la femme, de la jolie potiche décorative des années vingt à la femme active du XXIème siècle.

    A ciel ouvert, aux Champs-Elysées, les photos sont collées sur des présentoirs double face, de forme légèrement convexe. L'allée dallée de "la plus belle avenue du monde" est un peu défoncée. Quand il pleut, on patauge dans la terre mouillée et les feuilles mortes. Il vaut mieux ne pas porter des Jimmy Choo. A la nuit tombée, seuls les réverbères et les phares des voitures éclairent les photos, ce qui leur confère une touche de mystère.



Couverture de William Klein (avril 1965) avec Elisabeth Taylor
Exposition Vogue Covers  aux Champs-Elysées

 

      Publié en 1892 aux Etats-Unis, Vogue sort en France en 1920. La version française est aujourd'hui vendue à environ 150.000 numéros chaque mois et lue par 1,2 million de personnes. Après 90 ans d'existence, Vogue est toujours une référence en matière de mode.


 
80 couvertures de Vogue réalisées par:  

Richard Avedon, Bakst, Cecil Beaton, David Bailey, Benito, Christian Bérard, Guy Bourdin, Salvador Dali, Patrick Demarchelier, Robert Doisneau, David Hockney, Horst, Hoyningen-Huene, William Klein, George Lepape, Man Ray, Mert & Marcus, Joan Miró, Jean-Baptiste Mondino, Helmut Newton, Irving Penn, Edward Steichen, Mario Testino, Andy Warhol, Sabine Weiss, Bruce Weber etc ....

 

 


Vogue covers
Exposition gratuite en plein air
Du 1er octobre au 1er novembre 2009
Avenue des Champs Elysées, entre le rond-point et le Grand Palais
Paris

Texte et photos: Palagret

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 02:20

Un collage photo monumental



   Des yeux écarquillés sur le pont Louis-Philippe, une géante allongée sur le quai, un train kenyan le long du fleuve, telle est l'installation photographique de JR, un jeune homme de 25 ans qui parcourt le monde depuis 2001.



Regard, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


    Son projet "28 millimètres", du nom de la focale de l'objectif qu'il utilise pour photographier les visages au plus près, l'a conduit dans des lieux symboliques où règnent la pauvreté et la violence. Ses photos rendent hommage aux femmes, les héroïnes du quotidien, celles qui tiennent leur famille à bout de bras quand tout se disloque.



Regard, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


    A Morro da Providencia, le plus ancienne favella de Rio de Janeiro, célèbre pour ses meurtres et son traffic de drogue, il a convaincu des hommes et surtout des femmes de se laisser photographier. Ensuite, aidé par des gamins, il a collé des photographies géantes sur les murs des maisons.



Femme, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


     «Quand on débarque, les gens ne comprennent pas ce que je veux faire, pour eux l’art ,ça ne veut rien dire. Ils me demandent : "A quoi ça te sert ? A quoi ça me sert ?"» 1 Ensuite les habitants sont fiers de voir qu'on s'intéresse à eux. Les yeux sur les murs de la ville restent en place jusqu'à ce qu'ils se décollent ou palissent.



Regard, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


    JR est arrivé au Kenya, à Kibera, après les émeutes post-électorales. Là aussi, il a collé les regards et les visages des habitants sur les toits. Les bâches "sont en vinyle, imperméables et elles protègent de la pluie, tout le monde en voulait." Il a aussi recouvert le train qui longe le bidonville et les remblais. Quand le train roule, les yeux et les bas de visages s'accordent, pendant quelques secondes, petite touche de magie dans un univers difficile.

Installation photographique au Kenya
extrait de la video de JR

     L'exposition "Women Are Heroes" reprend des portraits de femmes réalisés en Inde, au Cambodge, au Kenya. On retrouve aussi le train kenyan. Sur 1 500 mètres de long et 6 mètres de haut, les images en noir et blanc couvrent les quais de Bourbon du n°1 au n°55, d’Orléans, d’Anjou, des Célestins. Au bas des photos, un numéro de téléphone (028 55 200 89) permet d'appeler pour entendre une femme brézilienne, indienne ou africaine raconter son histoire.

   
Anamorphosées, certaines photos ne se lisent que de loin. Les yeux démesurément agrandis nous surprennent, comme les gros plans au cinéma ont dû surprendre les premiers spectateurs. Les surréalistes auraient adoré ces regards géants qui nous fixe avec intensité.


   

Train, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


      Aidé de bénévoles portant des T-shirts reproduisant les regards, JR  a collé des centaines de rouleaux imprimés sur les murs et les ponts. Les photos enveloppent les aspérités, les anneaux et les portes. Quelques feuilles de papier sont déjà arrachées ou décollées par endroit et jonchent le sol.




Regard, "Women Are Heroes", installation de JR
Ile Saint-Louis


     Ces portraits joyeux et douloureux qui témoignent d'une réalité terrible s'étalent dans un Paris repu. Les visiteurs et les touristes y verront-ils autre chose qu'une intervention dans la ville, une distraction gratuite qui anime les quais de l'île Saint-Louis?



Main géante
, "Women Are Heroes", installation de JR

Ile Saint-Louis




- "Women Are Heroes"

Autour de l’Ile Saint-Louis à Paris

du 3 octobre au 2 novembre 2009.


- Installation au Pavillon de l’Arsenal

du 3 au 23 octobre 2009.

Une maison de la favela de Morro da Providencia est reconstituée. A l'intérieur des vidéos présentent l'ensemble du projet "28 millimètres" au Brésil et au Kenya.

 

 

Lien sur ce blog:

JR à Saint-Denis, collecte de portraits pour le Panthéon

JR à Saint-Denis, des anonymes pour le Panthéon, vidéo

JR, un photomaton géant à Beaubourg: faites vous tirer le portrait

JR, Encrages à la galerie Perrotin et photomaton


 

 

site de "Women are heroes"



Palagret
photographie
août 2009

Sources:

Toutes les photos sont de Palagret

Dosier de presse

1- in Libération


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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 19:25

 

    Carreaux de céramique biseautés blancs et frise verte, c'est un morceau de quai de métro qui s'installe à Beaubourg. Sur ce mur éphémère de 22 mètres de long sur 5 mètres de haut, créé par Philippe Cazaban, s'affichent une soixantaine de photographies illustrant la présence de la RATP dans la vie des parisiens. S'y ajoutent des publicités dont on se souvient comme "Ticket chic, Ticket choc".


1949 / 2009 " La RATP, 60 ans d’histoires en commun »
sur la piazza Beaubourg à Paris

    Les souvenirs de la RATP1 (bus et métro) s'organisent autour de trois grands thèmes : "La ville au quotidien", "les grands rendez-vous de l'histoire" et "la culture".

    Nombreux sont les films utilisant le décor du métro: Les portes de la nuit (Marcel Carné 1946), La traversée de Paris, avec Bourvil (Claude Autant-Lara 1956), Zazie dans le métro (Louis Malle 1960), Le dernier tango à Paris (Bernardo Bertolucci 1972), Peur sur la vile, avec Belmondo (Henri Verneuil 1975), Subway (Luc Besson 1984), Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001), Les femmes de l'ombre (Jean-Paul Salomé 2008) etc ... .



Reportage thématique: Même lieu, même heure, 60 ans d'écart.
« La RATP, 60 ans d’histoires en commun »
sur la piazza Beaubourg à Paris

     Issues du fonds d'archive de la RATP et de "Paris Match", les images sont signées de photographes peu connus mais aussi d'Henri Cartier-Bresson, Izis ou Raymond Depardon. On croise même des célébrités dans les transports en commun, comme le peintre Marc Chagall rentrant chez lui ou Salvador Dali faisant le clown avec un tamanoir "sortant du sous-sol du subconscient," en 1969.


« La RATP, 60 ans d’histoires en commun »
sur la piazza Beaubourg à Paris

   En haut du mur de photos défile un bandeau de diodes luminescentes avec des messages postés par les internautes sur le site de la manifestation et sélectionnés par la RATP:

Un jour j'irai avec toi, Jean
Le métro c'est Paris
Je t'attendrais à la Porte des Lilas, Michel


  Pour l'instant rien que de très banal.
Bandeau lumineux et publicité

"Ticket chic, Ticket choc"

« La RATP, 60 ans d’histoires en commun »


    Après Londres et Budapest, sous la direction de Fulgence Bienvenüe, le Métropolitain est inauguré en juillet 1900. L'histoire de la RATP va du 1er janvier 1949 à l'inauguration du tramway, en passant par le métro à pneus (1951), les autobus à impériale, la dispartion du poinçonneur des Lilas, la carte Orange, le métro automatique de la ligne 14, le pass Navigo et autres innovations technologiques aussi bien en surface qu'en sous-sol.




Publicité "Ticket chic, Ticket choc"
« La RATP, 60 ans d’histoires en commun »


   Une exposition intéressante si on passe par là, sinon une visite sur  le site  très complet www.ratp.fr/60ans est suffisante.


   D'autres photos sont exposées à la Maison de la RATP (189, rue de Bercy, 12e). Jusqu'au 28 septembre, la ligne 14 présente une quarantaine de clichés sur les quais des stations Gare de Lyon, Châtelet, Madeleine et Bibliothèque François Mitterrand.



« La RATP, 60 ans d’histoires en commun »
esplanade du Centre Georges Pompidou

Palagret
septembre 2009

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 23:10


   Dans le quartier du Sentier se trouve un curieux immeuble à la façade très étroite qu'Eugène Atget a dû trouver intéressante. Attiré aussi bien par le banal que par le pittoresque, le photographe a réalisé des milliers de photographies à Paris à la fin du dix-neuvième siécle.


La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
Photographie d'Eugène Atget, 1907 1


  

  Un siècle plus tard, en 2009, la façade étroite existe toujours et elle n'a pas tellement changé. En 1903, il y avait une boutique au rez-de-chaussée à l'enseigne  "Au poète de 93" en hommage au poète André Chenier 2 qui vécu là avant d'être arrêté par les révolutionnaires. Dans la boutique, on vendait des journaux et peut-être aussi du vin comme le dit une deuxième enseigne.


La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
Photographie de Palagret, 2009



    En 2009, il y a toujours une boutique mais elle est protégée par des grilles et on ne voit pas d'enseigne en façade.

       En 1903, le dernier étage était couvert de zinc. Le zinc a été déposé et le toit est maintenant couvert d'ardoises. Au premier étage se trouvait le portrait d'un homme. Il a disparu. Par contre la plaque en hommage au poète est toujours là. Le coin de la rue s'appelle maintenant la Pointe Trigano.




"Ici habitait
en 1793 le poète André Chenier"
 pointe Trigano, rue de Clèry et Beauregard, Paris



    En contre-plongé, Eugène Atget a cadré les rues presque désertes, peut-être tôt le matin ou un dimanche. Ce quartier, proche des boulevards haussmanniens de Bonne-Nouvelle et  de Saint-Denis, était très animé et l'est toujours. On distingue sur la photo sépia une silhouette d'homme, sans doute le marchand de journaux, et une charette. Atget privilégiait les personnages immobiles car son appareil photo n'avait pas d'obturateur et tout mouvement apparaissait flou. Les rues désertes posaient moins de problème. Dans la composition, les pavé tiennent beaucoup de place, presqu'un quart de la surface, accentuant le vide de la scène, la rendant étrange.

    Ces pavés sont maintenant recouvert de bitume. En 1903, il n'y avait ni passage piétons ni panneaux de signalisation car les voitures automobiles étaient rares. Les charettes et les calèches tirées par des chevaux assuraient tous les transports. Les chevaux ont disparus de Paris dans les années cinquante seulement.


La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
Photographie de Palagret, 2009



   Le vieux Paris, un Paris prêt à disparaître, avec ses ruelles, ses maisons, ses enseignes, a été systématiquement photographié par Eugène Atget. à partir de 1898. Il a laissé un témoignage inestimable et constitué une anthologie de la ville au tournant du siècle. Eugène Atget (1857-1927) vendait ses photos aux artistes, écrivains et peintres, aux institutions et aux collectionneurs.


Vieille maison en sursis et encore habitée
 Ménilmontant, 2009


  Beaucoup des lieux qu'Eugène Atget a photographié ont disparu. Les quartiers épargnés par le baron Haussmann et qui ont résisté au vingtième siècle ne seront bientôt plus que des souvenirs. La rénovation urbaine s'accélère; les modestes maisons d'un  ou deux étages, les petits ateliers et garages sont rasés pour rentabiliser l'espace. Bientôt il ne restera plus rien du Paris populaire du dix-neuvième siècle.




Lien: Photographies d'Eugène Atget
Atget au parc de Sceaux, photos d'hier et aujourd'hui I


Palagret
photographie
août 2009


1- Le tirage, de 21 x 17 cm, sur papier albuminé a été réalisé entre 1903 et 1927 d’après un négatif sur verre au gélatino-bromure de 1903 ou 1904

2-
André Marie de Chénier, poète et journaliste français, dit André Chénier, né en 1762 à Constantinople,  condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, pour avoir « recélé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne », et guillotiné le 25 juillet 1794, deux jours avant l’arrestation de Robespierre.

Source:
Eugène Atget, photopoche, CNP, 1989


 
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