Dans la nuit des images: pendant quatorze nuits, la nef du Grand Palais se transforme en caverne lumineuse. Une profusion d'images, film ou vidéo, est projetée sur des écrans suspendus de toutes tailles, à différentes hauteur dont on peut faire le tour. Des dizaines d'écrans plasma sont accrochés au mur, des images flottent sur le sol. Seule la lumière des images éclaire l'énorme serre créant un monde magique aux limites floues où la technique la plus pointue est au service de l'illusion.
Nef du Grand Palais éclairée par les projections de films et vidéos Dans la nuit des images La première impression de confusion laisse place à une sorte d'euphorie. On se laisse porter par ce bain de sons et d'images, attiré par des oeuvres d'étudiants, ou de plasticiens peu connus, ignorant dans un premier temps des artistes mondialement célèbres. Il faut du temps pour se repérer dans cet océan de signes mouvants. De petits cadres-photo indiquent le nom de l'oeuvre mais parfois ils sont en panne, le plan n'est pas très précis et on cherche en vain le nom de certaines vidéos. Les oeuvres cohabitent et se superposent. Elles existent en elles-mêmes mais aussi ensemble. Les musiques et les voix, bien que directionnels, se mélangent; les scénettes interagissent entre elles.
Ecran géant, video de Ryoji Ikeda: data.tron Dans la nuit des images Le public aussi interagit avec les projections, principalement avec Data.tron de Ryoji Ikeda. Les gens s'amusent avec leur ombre, gesticulent et sautent devant le grand écran fourmillant de chiffres.
Kaiser et Eshkar, pedestrian Dans la nuit des images
De la plate-forme surélevée, les visiteurs surplombent les vidéos projetées au sol: Arena Quad de Samuel Beckett, la ronde répétitive des moines. Plus loin, Pedestrian de Kaiser et Eshkar, de minuscules personnages vus de haut traversent la fenêtre de projection noire et blanche: l'orage gronde et les lilliputiens ouvrent leur parapluie. Plus loin des chiffres blancs tourbillonnent sur le ciment. De nouveau, les visiteurs jouent avec les personnages ou les formes qui s'agitent à leurs pieds.
Les projections au sol deviennent de nouveaux jeux interactifs. Sacrilège ou simple attitude décontractée d'un public peu habitué à l'art contemporain? En janvier 2006 la nef du Grand Palais accueillait une fête foraine. L'exposition nocturne organisée par Alain Fleischer se veut aussi festive mais avait-il prévu la réaction ludique des visiteurs?
Les grands écrans accrochés très haut échappent aux expériences ludiques du public.
Liens sur ce blog:
Arena Quad de Samuel Beckett au Grand Palais
Pedestrian de Kaiser et Eshkar
Data.tron de Ryoji Ikeda et les visiteurs
Manifesto, de Charles Sandison projetée sur la façade du Grand Palais
Ressac, une oeuvre pirate au Grand Palais
"Dans la nuit, des images"
Grand Palais, avenue Winston Churchill
du 18 au 31 décembre 2008.
de 17h à 1h du matin - jusqu’à 21h le 31 décembre
Entrée libre
Environ 140 oeuvres - installations et projections photographiques, cinématographiques et vidéographiques - produites par de jeunes artistes et des artistes confirmés et internationalement reconnus comme Thierry Kuntzel, Bob Wilson, Bill Viola, Nam June Paik, Mickael Snow, William Kentridge, William Klein, Chris Marker, Manuel de Oliveira
Palagret
décembre 2008
1- Site Le Fresnoy