22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 23:03

 

      Deux petites plaques grises, discrètement encastrées dans un mur de la rue  du Faubourg Poissonnière, témoignent des débuts de l'électrification de Paris au XIXè siècle.  Découvertes par hasard, elles sont sans doute des vestiges assez rares de la modernité d'alors. Elles portent l'inscription:
Eclairage par l'électricité
Cie Continentale
Edison


    Ces deux portes en fonte, fixées sur du bois, donnaient accès aux raccordements électriques. Seuls les électriciens avaient le droit de les ouvrir avec une clé spéciale. Sont-elles encore en service?

Plaques Compagnie Continentale Edison
   A l'Exposition Internationale d'Electricité de Paris en 1881, l'américain Thomas Edison, inventeur et homme d'affaires, fait une démonstration de ses ampoules électriques à incandescence.  Les parisiens sont enthousiasmés. A cause de son coût, l'éclairage  électrique public était réservé à des lieux prestigieux, Théâtre Français, place de l'Opéra, Grands Boulevards et bien sûr les Expositions Universelles, vitrines de la technologie naissante.

Plaque de la Compagnie Continentale Edison
    Grâce à Edison, tout change. La Compagnie Continentale Edison est fondée un an plus tard 1. A l'époque Paris fut découpé en plusieurs secteurs attibués à des compagnies différentes. Chaque compagnie avait ses propres normes techniques et il fallut attendre 1913 pour unifier le réseau qui fut confié à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité (C.P.D.E.).

Enseigne en mosaïque
Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité
    Une enseigne en mosaïque de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité subsiste sur un immeuble en travaux à Ménilmontant. Pour l'instant, elle n'est pas trop abîmée.

    Dès le moyen-âge, on commence à éclairer Paris pour lutter contre l'insécurité. Quelques chandelles et bougies percent la nuit d'une lumière hésitante mais les rues restent des coupe-gorges. Il vaut mieux engager un porteur de torche pour circuler dans la ville une fois la nuit tombée. En 1782 apparaissent des réverbère à huile puis au gaz au début du dix-neuvième siècle.

   Avec l'éclairage électrique, Paris devient vraiment la Ville Lumière.

Palagret
Texte et photos
juillet 2009

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1- Siège social 73 boulevard Haussman, Paris


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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 00:20

    Près du canal de l'Ourcq à Paris, la rue de l'Ourcq est toujours en chantier. Les entrepôts vétustes démolis il y a quelques mois ne sont qu'un tas de gravats et les murs restés debout servent de terrain de jeu aux tagueurs, graffeurs et autres artistes de rue.


Démolition et tags au 10 rue de l'Ourcq
Ourcq City

    Cent logements étudiants devraient être constuits au 10-14 de la rue.



Démolition et tags au 10 rue de l'Ourcq
Ourcq City

     Une entreprise de peinture et de matériaux a déménagé. Il reste encore la charpente en bois et du matériel publicitaire.


Démolition et tag de Da Cruz, rue de l'Ourcq



Démolition, gravats et tags rue de l'Ourcq

 
  Au n°1 de la rue de l'Ourcq, un immeuble est en cours de réhabilitation, il abritera des logements sociaux. L'enseigne du café "Au rendez-vous des amis". est encore sur la façade. Il n'y a plus d'amis assis à la terrasse depuis longtemps mais une fresque de tags et quelques zèbres et tigres de Mosko animent la rue.



Fresque de tags et pochoirs rue de l'Ourcq

     La devanture grise du coiffeur a disparu ainsi que les pochoirs de coeurs et de girafes. A la place, on découvre une vieille inscription noire sur le mur: "Boutique à louer".



Au rendez-vous des amis, tags et pochoirs de Da Cruz

`

Jeux de zèbres de Mosko au coin de l'avenue Jean Jaurès

 
   Des petits abris faits de bric et de broc sont adossés à la voie ferré de la petite ceinture. Ils abritent des garages, des ateliers de musique, des lieux de stockage qui s'enfoncent sous les voûtes du viaduc. En très mauvais état, ils vont disparaître pour laisser place à des boutiques d'artisanat sous les voûtes rénovées.



Petits magasins devant les voûtes de la Petite Ceinture
    Au coin de la rue de Thionville il reste encore un hangar de bois qui ne tardera pas à tomber et des bâtiments à désamianter. D'autres logements étudiants sont prévus.



Entrepôt vide rue de Thionville, Paris 19 ème



Hangar en bois muré de briques
rue de Thionville, Paris 19 ème



Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel);
Charles Baudelaire, Le cygne



Liens:


Palagret
Texte et photos
mars 2009

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 21:34

 

    En face d'une maison aux beaux encadrements de pierre, se trouvent des murs dont le toit a disparu, laissant le soleil atteindre le jardin partagé situé plus bas, au niveau du canal. Les ouvertures des anciennes fenêtres sont protégées par des grilles. Sur la brique beige on remarque des pochoirs: un flamand rose prêt à s'envoler de ce quartier en devenir, un peu plus loin, un rhinocéros et une panthère à demi-cachés derrière l'abri-bus.

    voir début des pochoirs du quartier de l'Ourcq



Mur orné de pochoirs
Mosko, Eré, Invader etc ...

 

    
    Ces lieux abandonnés, à demi détruits, en attente de rénovation, sont un bon terrain de jeux pour les artistes de rue qui agissent seuls ou en groupe avec des associations de riverains.

 

Flamand rose sur champ d'azur

 

`    Depuis la création de la Cité des Sciences et de l'industrie en 1986, à la place des abatoires de La Villette, le nord-est de Paris connaît de profonds bouleversements. On assiste aux derniers soubresauts de la vieille ville.


Rhinocéros et fauve à demi-cachés derrière l'abri-bus
Mosko et associés

 

 
    Toutes ces traces d'un Paris populaire et modeste vont bientôt être effacées; les bicoques au charme fragile n'existeront plus qu'en photo. Les pochoirs et les tags disparaîtront eux aussi quand les vieux murs s'écrouleront sous les coups des bulldozers.


Rhinocéros à demi-caché derrière l'abri-bus
Mosko et associés


     Les artistes de rue connaissent la règle du jeu; leurs images sont éphémères. Ils se déplaceront vers des quartiers plus favorables. Comme la migration des gnous en Afrique, la migration des pochoirs est une aventure collective.


Tigres
Pochoirs dans le Sud de Paris
Mosko et associés



    Dans le quartier de l'Ourcq, on croise de nouveau des vélos mais ce sont des vélibs. Les ouvriers, les usines et les petites entreprises ont déménagé, ils restent quelques vieilles bâtisses à demi-effondrées, des immeubles de briques des années 30 et des constructions modernes aux loyers élevés. La population est mélangée, immigrés, anciens habitants et nouveaux venus attirés par le charme du canal rendu aux piétons.



Plan du quartier autour du canal de l'Ourcq

     Cinq rues (Aisne – Ourcq - Oise) vers le quai de l'Oise  et (Marne - Ourcq - Meurthe) vers le quai de la Marne forment deux triangles égaux et symétriques de chaque coté du pont.

    De l'autre côté du canal, les fresques autour de l'usine de chauffage urbain (CPCU) sont d'un style différent. Les fauves faussement naïfs de la jungle urbaine laissent la place à des tags, des lettrages et des dessins plus agressifs, aux couleurs plus dures.




L'art animalier urbain sur ce blog:

 
Mosko et associés, des zèbres très urbains


Jungle urbaine: les pochoirs de Mesnager et Mosko et les poubelles sauvages


Ceci n'est pas un renard ni un chevreuil, c'est du street-art

Le chat de Thomas Vuille, prisonnier


Une libellule aux ailes arrachées sur un mur parisien


La fresque murale de la rue de Thionville, pochoirs et tags


Démolition de l'usine CPCU du canal de l'Ourcq, destruction des fresques de street-art


Catherine-Alice Palagret
Le vieux Paris
août 2008

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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 20:53


Un café à l'ancienne


    Un petit café dans une rue tranquille à Paris. Quelques tables sur le trottoir et, à l'intérieur, une décoration qui n'a pas dû changer depuis les années soixante.


Céramique décorée au-dessus du bar d'un café parisien


    Au dessus du bar, un tableau en carreaux de céramique évoque la vie de ce quartier étudiant:
- Cupidon envoie sa flèche vers des amoureux
- une jeune fille danse sur les accords d'une guitare survoltée
- un peintre barbouille sa toile
- une étudiante, absorbée dans la lecture de Tintin, délaisse ses livres d'études
- un chimiste distille du vin (?)
- de jeunes fêtards roulent dans une voiture ancienne conduite par un homme en haut-de-forme (jeunesse dorée et chauffeur?)
- une modèle inspire un sculpteur
- des serveurs chinois présentent un dragon rôti
- un homme en chapeau melon nourrit des oiseaux, tel saint-François d'Assise.


Céramique décorée au-dessus du bar d'un café parisien
Les amoureux et Cupidon


Céramique décorée au-dessus du bar d'un café parisien
Serveurs présentant un dragon rôti
dans un restaurant chinois


    Ces neufs scènes, tracées d'un simple trait noir, ont un charme désuet proche des dessins de Peynet. L'auteur anonyme se moque sans méchanceté du restaurant chinois servant du dragon rôti. Un humour habituel à une époque ou  les cuisines exotiques étonnent encore, même dans un Paris cosmopolite. 


Céramique décorée au-dessus du bar d'un café parisien
La danseuse et le peintre



Céramique décorée au-dessus du bar d'un café parisien
La modèle et le sculpteur


    Quant au peintre sur les berges de la Seine qui ne peint que des traits et des triangles et au sculpteur qui transforme sa jeune modèle en oeuvre abstraite, ils témoignent de l'incompréhension du public pour l'art abstrait dans le Paris de l'après-guerre. Des poncifs humoristiques qu'on retrouve encore aujourd'hui dans les publications populaires.


Décoration d'un café parisien
scénettes humoristiques

    Des
néons blancs adoucis par des luminaires oranges éclairent une série de photos d'artistes.
Espérons que le propriétaire ne détruira pas ces tableaux naïfs, témoins d'une époque qui semble déjà lointaine.
 

Néons et luminaires
dans un café parisien


Catherine-Alice Palagret
Texte et photos


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