26 mars 2009
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Est-ce bien malin de badigeonner un espace vierge d'un immense logo rouge à la gloire de Paris Match? Même si l'intention est de sensibiliser l'opinion à la fonte des glaces, il y a sûrement des moyens plus respectueux de la nature de le faire.
L'exploit technique est intéressant, le résultat assez beau mais ce n'est pas du land art, juste de la publicité pour célébrer les 60 ans de Paris-Match. Une pollution visuelle de plus.
Combien de temps le logo publicitaire va-t-il tenir sur la banquise? Le blizzard et la fonte des neiges le feront disparaître peu à peu. S'il s'agissait d'étudier l'érosion, l'évolution du climat ou la dislocation de la glace, la publicité était inutile. Des marqueurs abstraits auraient suffi. En attendant sa disparition, le logo rouge et blanc de Paris-Match est devenu une attraction pour les villageois de Ittoqqortoormiit.
Ce qui fait la beauté de la banquise, c'est son immensité vierge à peine mouchetée par les points minuscules des villages inuits. Les Inuits souhaitent sans doute améliorer leur mode de vie mais une publicité géante sur leur terre n'est sûrement pas une priorité.
Et comment vont réagir les ours blancs et les pingouins en découvrant cette curieuse étendue sanglante? Vont-ils lécher la peinture? Espérons qu'elle n'est pas toxique pour la faune. Déjà menacés par la pollution et la fonte de leur territoire de chasse, les animaux polaires sont fragiles. Paris Match a-t-il prévu un suivi psychiatrique pour les animaux traumatisés, victimes du choc du logo?
Une réclame écarlate sur la planète blanche! La banquise n'est pas un panneau d'affichage géant. Les derniers territoires sauvages de la planète ne doivent pas devenir le terrain de jeu des publicitaires. Sinon, à quand la publicité dans le désert du Sahara, sur la cime de la forêt amazonienne, au sommet du Kilimandjaro? Et pourquoi pas sur la lune?
Pendant huit jours, l'équipe de Paris Match a travaillé dans des conditions extrêmes, jusqu'à moins 35 degrés, pour réaliser le logo de l'hebdomataire français. La cartouche de 70 mètres sur 36 semble bien petite sur l'immensité blanche de la banquise. Les cinq lettres géantes de Match sont en réserve ainsi que le mot Paris habituellement écrit en noir. Le sol glacé, débarrassé de la neige, est détouré de rouge carmin. Il a fallu pulvériser 600 litres de peinture bio-dégradable.
Envoyer en avion une équipe au Groenland à des milliers de kilomètres de Paris, déverser des litres de peinture, même sans solvant, sur la glace, survoler le site en hélicoptère pour prendre la photo, bravo le bilan carbone! Le choc des photos ou le choc du gaspillage énergétique?
A cause du réchauffement climatique la banquise fond rapidement dans l'arctique. Si rien n'est fait, elle pourrait disparaître l’été d’ici à 2040 ou 2030. La fonte des glaces ouvrira la route des pôles, permettant l'accès à de nouvelles richesses géologiques et engendrant encore plus de pollution. Le niveau de la mer augmentera et submergera de nombreuses terres côtières. Des millions de réfugiés climatique fuiront leurs terres inondées.
Le logo rouge et blanc de Paris Match sur la banquise
L'exploit technique est intéressant, le résultat assez beau mais ce n'est pas du land art, juste de la publicité pour célébrer les 60 ans de Paris-Match. Une pollution visuelle de plus.
Combien de temps le logo publicitaire va-t-il tenir sur la banquise? Le blizzard et la fonte des neiges le feront disparaître peu à peu. S'il s'agissait d'étudier l'érosion, l'évolution du climat ou la dislocation de la glace, la publicité était inutile. Des marqueurs abstraits auraient suffi. En attendant sa disparition, le logo rouge et blanc de Paris-Match est devenu une attraction pour les villageois de Ittoqqortoormiit.
Le logo rouge et blanc de Paris Match sur la banquise
Ce qui fait la beauté de la banquise, c'est son immensité vierge à peine mouchetée par les points minuscules des villages inuits. Les Inuits souhaitent sans doute améliorer leur mode de vie mais une publicité géante sur leur terre n'est sûrement pas une priorité.
Et comment vont réagir les ours blancs et les pingouins en découvrant cette curieuse étendue sanglante? Vont-ils lécher la peinture? Espérons qu'elle n'est pas toxique pour la faune. Déjà menacés par la pollution et la fonte de leur territoire de chasse, les animaux polaires sont fragiles. Paris Match a-t-il prévu un suivi psychiatrique pour les animaux traumatisés, victimes du choc du logo?
Une réclame écarlate sur la planète blanche! La banquise n'est pas un panneau d'affichage géant. Les derniers territoires sauvages de la planète ne doivent pas devenir le terrain de jeu des publicitaires. Sinon, à quand la publicité dans le désert du Sahara, sur la cime de la forêt amazonienne, au sommet du Kilimandjaro? Et pourquoi pas sur la lune?
Vue aérienne Google du Groenland
La marque orange signale le village de Ittoqqortoormiit
La marque orange signale le village de Ittoqqortoormiit
Pendant huit jours, l'équipe de Paris Match a travaillé dans des conditions extrêmes, jusqu'à moins 35 degrés, pour réaliser le logo de l'hebdomataire français. La cartouche de 70 mètres sur 36 semble bien petite sur l'immensité blanche de la banquise. Les cinq lettres géantes de Match sont en réserve ainsi que le mot Paris habituellement écrit en noir. Le sol glacé, débarrassé de la neige, est détouré de rouge carmin. Il a fallu pulvériser 600 litres de peinture bio-dégradable.
Envoyer en avion une équipe au Groenland à des milliers de kilomètres de Paris, déverser des litres de peinture, même sans solvant, sur la glace, survoler le site en hélicoptère pour prendre la photo, bravo le bilan carbone! Le choc des photos ou le choc du gaspillage énergétique?
A cause du réchauffement climatique la banquise fond rapidement dans l'arctique. Si rien n'est fait, elle pourrait disparaître l’été d’ici à 2040 ou 2030. La fonte des glaces ouvrira la route des pôles, permettant l'accès à de nouvelles richesses géologiques et engendrant encore plus de pollution. Le niveau de la mer augmentera et submergera de nombreuses terres côtières. Des millions de réfugiés climatique fuiront leurs terres inondées.