Curieuse inscription vue dans un petit village du massif central. Sur un mur gris clair, il y a un graffiti orange, un tag peu lisible, plutôt un gribouillis et juste à côté une inscription noire bien nette: "il tue ce mur". Est-ce une critique du gribouillis, la juste indignation d'un passant devant le mur fraîchement repeint et aussitôt maculé?
"Il tue ce mur", graffiti dénonciateur
S'il s'agit de dénoncer le vandalisme des taggeurs, l'imprécateur, paradoxalement, est aussi un affreux vandale. Ces graffiti sont anonymes. Ni l'auteur du gribouillis ni l'auteur de la dénonciation ne sont identifiables, sauf pour leurs amis.
Graffiti orange non identifié et "Il tue ce mur", graffiti dénonciateur
Ou alors le message n'a aucun rapport avec le tag orange. Il était peut-être là avant et se réfère à autre chose. Le scripteur n'aime peut-être pas le nouveau crépi gris clair, trop propre, trop lisse. Il remplace peut-être un enduit à la chaux de belle couleur, marqué par les intempéries et témoin d'une histoire, d'une durée. Ce mur a subit une attaque mais laquelle?
Au-dessus des inscriptions, il y a une pancarte, "l'Armoire à Linge" annonçant une boutique. On imagine la douceur des tissus, les couleurs pastelles des piles de draps et de serviettes soigneusement rangés sur des étagères de bois ciré. Une présentation essayant de recréer le monde d'autrefois quand les jeunes filles préparaient leur trousseau pour leur future armoire à linge. Un univers bien éloigné de la brutalité du street-art.
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Palagret
mai 2010