Shift, le zig-zag de béton posé sur des collines près de Toronto était menacé d'encerclement, sinon de destruction, par des promoteurs. Le Conseil de Kingtown, au Canada, en a décidé autrement.
En effet, le conseil du Township de Kingtown vient de voter pour accorder le statut de paysage culturel à la sculpture monumentale Shift et aux terres alentour sous le Ontario Heritage Act. C'est la première fois qu'une telle démarche est entreprise au Canada sans l'accord du propriétaire. Cette démarche suit plusieurs années de négociations infructueuses avec Hickory Hills Investments (Great Gulf Group of Companies). Il faut encore déterminer la surface des terres associée à la sculpture. La sculpture restera propriété de Hickory Hills Investments mais la construction des lotissements prévus alentour est en suspens.
La ville espère instituer une journée "porte ouverte" pour que le public puisse accéder au site.
Les oeuvres d'art monumentales sont souvent en danger quand les héritiers veulent faire fructifier le terrain sur lequel elles sont construites. En France un cube de béton et de faïence, pesant plusieurs tonnes, de Jean-Pierre Raynaud a été détruit au marteau-piqueur.
Les oeuvres d'art sont aussi détruites pour des raisons politiques ou religieuses. Au 8è et IXè siècle, les iconoclastes détruisirent les fresques et les sculptures représentant la figure humaine. On voit en Cappadoce de nombreuses églises rupestres où les visages ont été effacés, recouverts ou cassés. Les révolutionnaires cassèrent les têtes des rois de France sur la façade de Notre-Dame de Paris. En 2001 en Afghanistan, les Talibans ont dynamité le Bouddha de Bâmiyân, datant de plus de 1500 ans et haut de 53 mètres.
Que ce soit pour de l'argent ou par fanatisme, les oeuvres d'art disparaissent.
Liens sur ce blog:
Richard Serra, Clara Clara aux Tuileries
Richard Serra, Monumenta 2008 au Grand Palais